HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, La République, livre VIII

Page 558

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[8,558] μηδὲν ἧττον καὶ (558) ἄρχειν καὶ δικάζειν, ἐὰν αὐτῷ σοι ἐπίῃ, ἆροὐ θεσπεσία
καὶ ἡδεῖα τοιαύτη διαγωγὴ ἐν τῷ παραυτίκα;
Ισως, ἔφη, ἔν γε τούτῳ.
Τί δέ; πρᾳότης ἐνίων τῶν δικασθέντων οὐ κομψή; οὔπω εἶδες, ἐν τοιαύτῃ
πολιτείᾳ (ἀνθρώπων) καταψηφισθέντων θανάτου φυγῆς, οὐδὲν ἧττον αὐτῶν
μενόντων τε καὶ ἀναστρεφομένων ἐν μέσῳ, (καὶ) ὡς οὔτε φροντίζοντος οὔτε
ὁρῶντος οὐδενὸς περινοστεῖ ὥσπερ ἥρως;
Καὶ πολλούς γ’, ἔφη.
(558b) ῾Η δὲ συγγνώμη καὶ οὐδὁπωστιοῦν σμικρολογία αὐτῆς, ἀλλὰ
καταφρόνησις ὧν ἡμεῖς ἐλέγομεν σεμνύνοντες, ὅτε τὴν πόλιν ᾠκίζομεν, ὡς εἰ
μή τις ὑπερβεβλημένην φύσιν ἔχοι, οὔποτἂν γένοιτο ἀνὴρ ἀγαθός, εἰ μὴ παῖς
ὢν εὐθὺς παίζοι ἐν καλοῖς καὶ ἐπιτηδεύοι τὰ τοιαῦτα πάντα, ὡς μεγαλοπρεπῶς
καταπατήσασἅπανταὐτὰ οὐδὲν φροντίζει ἐξ ὁποίων ἄν τις ἐπιτηδευμάτων
ἐπὶ τὰ πολιτικὰ ἰὼν πράττῃ, ἀλλὰ τιμᾷ, (558c) ἐὰν φῇ μόνον εὔνους εἶναι τῷ
πλήθει;
Πάνυ γ’, ἔφη, γενναία.
Ταῦτά τε δή, ἔφην, ἔχοι ἂν καὶ τούτων ἄλλα ἀδελφὰ δημοκρατία, καὶ εἴη, ὡς
ἔοικεν, ἡδεῖα πολιτεία καὶ ἄναρχος καὶ ποικίλη, ἰσότητά τινα ὁμοίως ἴσοις τε καὶ
ἀνίσοις διανέμουσα.
Καὶ μάλ’, ἔφη, γνώριμα λέγεις.
Αθρει δή, ἦν δἐγώ, τίς τοιοῦτος ἰδίᾳ. πρῶτον σκεπτέον, ὥσπερ τὴν
πολιτείαν ἐσκεψάμεθα, τίνα τρόπον γίγνεται;
Ναί, ἔφη.
Αροὖν οὐχ ὧδε; τοῦ φειδωλοῦ ἐκείνου καὶ ὀλιγαρχικοῦ (558d) γένοιτἂν
οἶμαι ὑὸς ὑπὸ τῷ πατρὶ τεθραμμένος ἐν τοῖς ἐκείνου ἤθεσι;
Τί γὰρ οὔ;
Βίᾳ δὴ καὶ οὗτος ἄρχων τῶν ἐν αὑτῷ ἡδονῶν, ὅσαι ἀναλωτικαὶ μέν,
χρηματιστικαὶ δὲ μή· αἳ δὴ οὐκ ἀναγκαῖαι κέκληνται -
Δῆλον, ἔφη.
Βούλει οὖν, ἦν δἐγώ, ἵνα μὴ σκοτεινῶς διαλεγώμεθα, πρῶτον ὁρισώμεθα τάς
τε ἀναγκαίους ἐπιθυμίας καὶ τὰς μή;
Βούλομαι, δὅς.
Οὐκοῦν ἅς τε οὐκ ἂν οἷοί τεἶμεν ἀποτρέψαι, δικαίως (558e) ἂν ἀναγκαῖαι
καλοῖντο, καὶ ὅσαι ἀποτελούμεναι ὠφελοῦσιν ἡμᾶς; τούτων γὰρ ἀμφοτέρων
ἐφίεσθαι ἡμῶν τῇ φύσει ἀνάγκη. οὔ;
Καὶ μάλα.
[8,558] vous n'en pouvez pas moins exercer ces fonctions, si la
fantaisie vous en prend. N'est-ce pas là une condition divine et
délicieuse au (558a) premier abord?
Oui, peut-être au premier abord, répondit-il.
Hé quoi ! la mansuétude des démocraties à l'égard de certains
condamnés n'est-elle pas élégante? N'as-tu pas déjà vu dans un
gouvernement de ce genre des hommes frappés par une sentence de
mort ou d'exil rester néanmoins dans leur patrie et y circuler en public?
Le condamné, comme si personne ne se souciait de lui ni ne le voyait, s'y
promène, tel un héros invisible.
J'en ai vu beaucoup, dit-il.
(558b) Et l'esprit indulgent et nullement vétilleux de ce gouvernement,
mais au contraire plein de mépris pour les maximes que nous énoncions
avec tant de respect en jetant les bases de notre cité, lorsque nous disions
qu'à moins d'être doué d'un naturel excellent on ne saurait devenir
homme de bien si, dès l'enfance, on n'a joué au milieu des belles choses
et cultivé tout ce qui est beau - avec quelle superbe un tel esprit, foulant
aux pieds tous ces principes, néglige de s'inquiéter des travaux où s'est
formé l'homme politique, mais l'honore si seulement (558c) il affirme sa
bienveillance pour le peuple!
C'est un esprit tout à fait généreux, dit-il.
Tels sont, poursuivis-je, les avantages de la démocratie, avec d'autres
semblables. C'est, comme tu vois, un gouvernement agréable, anarchique
et bigarré, qui dispense une sorte d'égalité aussi bien à ce qui est inégal
qu'à ce qui est égal.
Tu n'en dis rien qui ne soit connu de tout le monde.
Considère maintenant l'homme qui lui ressemble. Ou plutôt ne faut-il
pas examiner, comme nous avons fait pour le gouvernement, de quelle
manière il se forme?
Si.
(558d) N'est-ce pas ainsi? Il sera, je pense, le fils d'un homme parcimonieux
et oligarchique, élevé par son père dans les sentiments de ce dernier.
Sans doute.
Par la force donc, comme son père, il maîtrisera les désirs qui le portent à
la dépense et sont ennemis du gain, désirs qu'on appelle superflus.
Évidemment, dit-il.
Mais veux-tu, demandai-je, que, pour écarter toute obscurité de notre
discussion, nous définissions d'abord les désirs nécessaires et les désirs
superflus?
Je le veux bien, répondit-il.
Or n'a-t-on pas raison d'appeler nécessaires ceux que nous ne pouvons
pas rejeter, et tous ceux qu'il nous est (558e) utile de satisfaire? car ces
deux sortes de désirs sont des nécessités de nature, n'est-ce pas?
Sans doute.


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Dernière mise à jour : 24/05/2006