HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, La République, livre VIII

Page 556

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[8,556] καὶ τοῦ πατρὸς ἐκγόνους τόκους πολλαπλασίους (556a) κομιζόμενοι,
πολὺν τὸν κηφῆνα καὶ πτωχὸν ἐμποιοῦσι τῇ πόλει.
Πῶς γάρ, ἔφη, οὐ πολύν;
Καὶ οὔτε γἐκείνῃ, ἦν δἐγώ, τὸ τοιοῦτον κακὸν ἐκκαόμενον ἐθέλουσιν
ἀποσβεννύναι, εἴργοντες τὰ αὑτοῦ ὅπῃ τις βούλεται τρέπειν, οὔτε τῇδε, αὖ
κατὰ ἕτερον νόμον τὰ τοιαῦτα λύεται.
Κατὰ δὴ τίνα;
Ος μετἐκεῖνόν ἐστι δεύτερος καὶ ἀναγκάζων ἀρετῆς ἐπιμελεῖσθαι τοὺς
πολίτας. ἐὰν γὰρ ἐπὶ τῷ αὑτοῦ κινδύνῳ (556b) τὰ πολλά τις τῶν ἑκουσίων
συμβολαίων προστάττῃ συμβάλλειν, χρηματίζοιντο μὲν ἂν ἧττον ἀναιδῶς ἐν τῇ
πόλει, ἐλάττω δἐν αὐτῇ φύοιτο τῶν τοιούτων κακῶν οἵων νυνδὴ εἴπομεν.
Καὶ πολύ γε, δὅς.
Νῦν δέ γ’, ἔφην ἐγώ, διὰ πάντα τὰ τοιαῦτα τοὺς μὲν δὴ ἀρχομένους οὕτω
διατιθέασιν ἐν τῇ πόλει οἱ ἄρχοντες· σφᾶς δὲ αὐτοὺς καὶ τοὺς αὑτῶνἆροὐ
τρυφῶντας μὲν τοὺς νέους καὶ ἀπόνους καὶ πρὸς τὰ τοῦ σώματος καὶ πρὸς
(556c) τὰ τῆς ψυχῆς, μαλακοὺς δὲ καρτερεῖν πρὸς ἡδονάς τε καὶ λύπας καὶ
ἀργούς;
Τί μήν;
Αὑτοὺς δὲ πλὴν χρηματισμοῦ τῶν ἄλλων ἠμεληκότας, καὶ οὐδὲν πλείω
ἐπιμέλειαν πεποιημένους ἀρετῆς τοὺς πένητας;
Οὐ γὰρ οὖν.
Οὕτω δὴ παρεσκευασμένοι ὅταν παραβάλλωσιν ἀλλήλοις οἵ τε ἄρχοντες καὶ οἱ
ἀρχόμενοι ἐν ὁδῶν πορείαις ἐν ἄλλαις τισὶ κοινωνίαις, κατὰ θεωρίας
κατὰ στρατείας, σύμπλοι γιγνόμενοι συστρατιῶται, καὶ ἐν αὐτοῖς τοῖς
(556d) κινδύνοις ἀλλήλους θεώμενοι μηδαμῇ ταύτῃ καταφρονῶνται οἱ
πένητες ὑπὸ τῶν πλουσίων, ἀλλὰ πολλάκις ἰσχνὸς ἀνὴρ πένης, ἡλιωμένος,
παραταχθεὶς ἐν μάχῃ πλουσίῳ ἐσκιατροφηκότι, πολλὰς ἔχοντι σάρκας
ἀλλοτρίας, ἴδῃ ἄσθματός τε καὶ ἀπορίας μεστόν, ἆροἴει αὐτὸν οὐχ ἡγεῖσθαι
κακίᾳ τῇ σφετέρᾳ πλουτεῖν τοὺς τοιούτους, καὶ ἄλλον ἄλλῳ παραγγέλλειν,
ὅταν ἰδίᾳ συγγίγνωνται, ὅτι “῟Ανδρες ἡμέτεροι· (556e) εἰσὶ γὰρ οὐδέν;”
Εὖ οἶδα μὲν οὖν, ἔφη, ἔγωγε, ὅτι οὕτω ποιοῦσιν.
Οὐκοῦν ὥσπερ σῶμα νοσῶδες μικρᾶς ῥοπῆς ἔξωθεν δεῖται προσλαβέσθαι
πρὸς τὸ κάμνειν, ἐνίοτε δὲ καὶ ἄνευ τῶν ἔξω στασιάζει αὐτὸ αὑτῷ, οὕτω δὴ
καὶ κατὰ ταὐτὰ ἐκείνῳ διακειμένη πόλις ἀπὸ σμικρᾶς προφάσεως, ἔξωθεν
ἐπαγομένων τῶν ἑτέρων ἐξ ὀλιγαρχουμένης πόλεως συμμαχίαν τῶν ἑτέρων
ἐκ δημοκρατουμένης, νοσεῖ τε καὶ αὐτὴ αὑτῇ μάχεται, ἐνίοτε δὲ καὶ ἄνευ τῶν
ἔξω στασιάζει;
[8,556] et, tout en multipliant les intérêts de leur capital, ils font
pulluler (556a) dans la cité la race du frelon et du mendiant.
Comment, en effet, en serait-il autrement?
Et le sinistre une fois allumé, ils ne veulent l'éteindre ni de la manière
que nous avons dite, en empêchant les particuliers de disposer de leurs
biens à leur fantaisie, ni de cette autre manière : en faisant une loi qui
supprime de tels abus.
Quelle loi?
Une loi qui viendrait après celle contre les dissipateurs et qui obligerait
les citoyens à être honnêtes; car si le législateur ordonnait que les
transactions volontaires se (556b) fissent en général aux risques du
prêteur, on s'enrichirait avec moins d'impudence dans la cité, et moins
de ces maux y naîtraient, dont nous parlions tout à l'heure.
Beaucoup moins, dit-il.
Tandis que maintenant les gouvernants, par leur conduite, réduisent les
gouvernés à cette triste situation. Et pour ce qui est d'eux-mêmes et de
leurs fils, est-ce que ces jeunes gens ne sont pas dissolus, sans force dans
les exercices physiques et intellectuels, mous et incapables de résister soit
au plaisir, soit à la douleur? (556c)
Sans contredit.
Et eux-mêmes, uniquement préoccupés de s'enrichir et négligeant tout le
reste, se mettront-ils plus en peine que les pauvres de la vertu?
Non pas.
Or, en de telles dispositions, lorsque les gouvernants et les gouvernés se
trouvent ensemble, en voyage ou dans quelque autre rencontre, dans
une théorie, à l'armée, sur mer ou sur terre, et qu'ils s'observent
mutuellement dans les occasions périlleuses, ce ne sont pas les pauvres
(556d) qui sont méprisés par les riches; souvent au contraire quand un
pauvre maigre et brûlé de soleil se trouve posté dans la mêlée à côté d'un
riche nourri à l'ombre et surchargé de graisse, et le voit tout essoufflé et
embarrassé, ne crois-tu pas qu'il se dit à lui-même que ces gens-là ne
doivent leurs richesses qu'à la lâcheté des pauvres? Et quand ceux-ci se
rencontrent entre eux, ne se disent-ils pas les uns aux autres : « Ces
hommes (556e) sont à notre merci, car ils ne sont bons à rien? »
Je suis persuadé, dit-il, qu'ils pensent et parlent de la sorte.
Or donc, comme il suffit à un corps débile d'un petit choc venu du
dehors pour tomber malade, que parfois même le désordre s'y manifeste
sans cause extérieure, pareillement n'est-il pas vrai qu'une cité, dans une
situation analogue, est atteinte par le mal et se déchire elle-même pour
un futile prétexte, l'un ou l'autre des partis ayant demandé secours à un
État oligarchique ou démocratique? et parfois même la discorde n'y
éclate-t-elle pas sans intervention étrangère?


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Dernière mise à jour : 24/05/2006