HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, La République, livre VIII

Page 552

  Page 552

[8,552] Τί δέ; πάλαι ἐλοιδοροῦμεν, τὸ πολυπραγμονεῖν γεωργοῦντας (552a) καὶ
χρηματιζομένους καὶ πολεμοῦντας ἅμα τοὺς αὐτοὺς ἐν τῇ τοιαύτῃ πολιτείᾳ,
δοκεῖ ὀρθῶς ἔχειν;
Οὐδὁπωστιοῦν.
Ορα δή, τούτων πάντων τῶν κακῶν εἰ τόδε μέγιστον αὕτη πρώτη
παραδέχεται.
Τὸ ποῖον;
Τὸ ἐξεῖναι πάντα τὰ αὑτοῦ ἀποδόσθαι, καὶ ἄλλῳ κτήσασθαι τὰ τούτου, καὶ
ἀποδόμενον οἰκεῖν ἐν τῇ πόλει μηδὲν ὄντα τῶν τῆς πόλεως μερῶν, μήτε
χρηματιστὴν μήτε δημιουργὸν μήτε ἱππέα μήτε ὁπλίτην, ἀλλὰ πένητα καὶ
ἄπορον κεκλημένον.
(552b) Πρώτη, ἔφη.
Οὔκουν διακωλύεταί γε ἐν ταῖς ὀλιγαρχουμέναις τὸ τοιοῦτον· οὐ γὰρ ἂν οἱ μὲν
ὑπέρπλουτοι ἦσαν, οἱ δὲ παντάπασι πένητες.
᾿Ορθῶς.
Τόδε δὲ ἄθρει· ἆρα ὅτε πλούσιος ὢν ἀνήλισκεν τοιοῦτος, μᾶλλόν τι τότἦν
ὄφελος τῇ πόλει εἰς νυνδὴ ἐλέγομεν; ἐδόκει μὲν τῶν ἀρχόντων εἶναι, τῇ δὲ
ἀληθείᾳ οὔτε ἄρχων οὔτε ὑπηρέτης ἦν αὐτῆς, ἀλλὰ τῶν ἑτοίμων ἀναλωτής;
(552c) Οὕτως, ἔφη· ἐδόκει, ἦν δὲ οὐδὲν ἄλλο ἀναλωτής.
Βούλει οὖν, ἦν δἐγώ, φῶμεν αὐτόν, ὡς ἐν κηρίῳ κηφὴν ἐγγίγνεται, σμήνους
νόσημα, οὕτω καὶ τὸν τοιοῦτον ἐν οἰκίᾳ κηφῆνα ἐγγίγνεσθαι, νόσημα πόλεως;
Πάνυ μὲν οὖν, ἔφη, Σώκρατες.
Οὐκοῦν, ᾿Αδείμαντε, τοὺς μὲν πτηνοὺς κηφῆνας πάντας ἀκέντρους θεὸς
πεποίηκεν, τοὺς δὲ πεζοὺς τούτους ἐνίους μὲν αὐτῶν ἀκέντρους, ἐνίους δὲ
δεινὰ κέντρα ἔχοντας; καὶ ἐκ μὲν τῶν ἀκέντρων πτωχοὶ πρὸς τὸ γῆρας
τελευτῶσιν, ἐκ δὲ (552d) τῶν κεκεντρωμένων πάντες ὅσοι κέκληνται
κακοῦργοι;
᾿Αληθέστατα, ἔφη.
Δῆλον ἄρα, ἦν δἐγώ, ἐν πόλει οὗ ἂν ἴδῃς πτωχούς, ὅτι εἰσί που ἐν τούτῳ τῷ
τόπῳ ἀποκεκρυμμένοι κλέπται τε καὶ βαλλαντιατόμοι καὶ ἱερόσυλοι καὶ
πάντων τῶν τοιούτων κακῶν δημιουργοί.
Δῆλον, ἔφη.
Τί οὖν; ἐν ταῖς ὀλιγαρχουμέναις πόλεσι πτωχοὺς οὐχ ὁρᾷς ἐνόντας;
᾿Ολίγου γ’, ἔφη, πάντας τοὺς ἐκτὸς τῶν ἀρχόντων.
(552e) Μὴ οὖν οἰόμεθα, ἔφην ἐγώ, καὶ κακούργους πολλοὺς ἐν αὐταῖς εἶναι
κέντρα ἔχοντας, οὓς ἐπιμελείᾳ βίᾳ κατέχουσιν αἱ ἀρχαί;
Οἰόμεθα μὲν οὖν, ἔφη.
Αροὖν οὐ διἀπαιδευσίαν καὶ κακὴν τροφὴν καὶ κατάστασιν τῆς πολιτείας
φήσομεν τοὺς τοιούτους αὐτόθι ἐγγίγνεσθαι;
Φήσομεν.
᾿Αλλοὖν δὴ τοιαύτη γέ τις ἂν εἴη ὀλιγαρχουμένη πόλις καὶ τοσαῦτα κακὰ
ἔχουσα, ἴσως δὲ καὶ πλείω.
Σχεδόν τι, ἔφη.
[8,552] Et ce que nous avons blâmé tout à l'heure, la multiplicité des occupations
- agriculture, commerce, guerre (552a) - auxquelles se livrent les mêmes
personnes dans une telle cité, est-ce un bien à ton avis?
Pas le moins du monde.
Vois maintenant si de tous ces maux celui-ci n'est pas le plus grand dont,
la première, l'oligarchie se trouve atteinte.
Lequel?
La liberté qu'on y laisse à chacun de vendre tout son bien, ou d'acquérir
celui d'autrui, et, quand on a tout vendu, de demeurer dans la cité
sans y remplir aucune fonction, ni de commerçant, ni d'artisan, ni de
cavalier, ni d'hoplite, sans autre titre que celui de pauvre et d'indigent.
Cette constitution est en effet la première qui soit (552b) atteinte de ce mal.
On ne prévient point ce désordre dans les gouvernements oligarchiques,
autrement les uns n'y seraient pas riches à l'excès et les autres dans un
complet dénuement.
C'est vrai.
Considère encore ceci. Lorsqu'il était riche et dépensait son bien, cet
homme était-il plus utile à la cité, dans les fonctions dont nous venons de
parler? Ou bien, tout en passant pour l'un des chefs, n'était-il en réalité ni
chef ni serviteur de l'État, mais simplement dissipateur de son bien?
Oui, dit-il, tout en passant pour l'un des chefs, il n'était (552c) rien d'autre
qu'un dissipateur.
Veux-tu donc que nous disions d'un tel homme que, comme le frelon
naît dans une cellule pour être le fléau de la ruche, il naît, frelon lui aussi,
dans une famille pour être le fléau de la cité?
Certainement, Socrate.
Mais n'est-il pas vrai, Adimante, que Dieu a fait naître sans aiguillons
tous les frelons ailés, au lieu que, parmi les frelons à deux pieds, si les
uns n'ont pas d'aiguillon, les autres en ont de terribles? A la première
classe appartiennent ceux qui meurent indigents dans leur vieil âge, (552d)
à la seconde tous ceux qu'on nomme malfaiteurs.
Rien de plus vrai.
Il est donc évident, repris-je, que toute cité où tu verras des pauvres
recèle aussi des filous, des coupe-bourses, des hiérosules, et des artisans
de tous les crimes de ce genre.
C'est évident, dit-il.
Or, dans les cités oligarchiques ne vois-tu pas des pauvres?
Presque tous les citoyens le sont, à l'exception des chefs.
(552e) Par conséquent ne devons-nous pas croire qu'il y a aussi dans ces
cités beaucoup de malfaiteurs pourvus d'aiguillons, que les autorités
contiennent délibérément par la force?
Nous devons le croire.
Et ne dirons-nous pas que c'est l'ignorance, la mauvaise éducation, et
la forme du gouvernement qui les y ont fait naître?
Nous le dirons.
Tel est donc le caractère de la cité oligarchique, tels sont ses vices, et
peut-être en a-t-elle davantage.
Peut-être.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 24/05/2006