HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, La République, livre IV

Page 420

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[420] ὥσπερ ἐπίκουροι μισθωτοὶ ἐν (420a) τῇ πόλει φαίνονται καθῆσθαι οὐδὲν ἄλλο φρουροῦντες. Ναί, ἦν δ' ἐγώ, καὶ ταῦτά γε ἐπισίτιοι καὶ οὐδὲ μισθὸν πρὸς τοῖς σιτίοις λαμβάνοντες ὥσπερ οἱ ἄλλοι, ὥστε οὐδ' ἂν ἀποδημῆσαι βούλωνται ἰδίᾳ, ἐξέσται αὐτοῖς, οὐδ' ἑταίραις διδόναι, οὐδ' ἀναλίσκειν ἄν ποι βούλωνται ἄλλοσε, οἷα δὴ οἱ εὐδαίμονες δοκοῦντες εἶναι ἀναλίσκουσι. ταῦτα καὶ ἄλλα τοιαῦτα συχνὰ τῆς κατηγορίας ἀπολείπεις. Ἀλλ', δ' ὅς, ἔστω καὶ ταῦτα κατηγορημένα. (420b) Τί οὖν δὴ ἀπολογησόμεθα, φῄς; Ναί. Τὸν αὐτὸν οἶμον, ἦν δἐγώ, πορευόμενοι εὑρήσομεν, ὡς ἐγᾦμαι, λεκτέα. ἐροῦμεν γὰρ ὅτι θαυμαστὸν μὲν ἂν οὐδὲν εἴη εἰ καὶ οὗτοι οὕτως εὐδαιμονέστατοί εἰσιν, οὐ μὴν πρὸς τοῦτο βλέποντες τὴν πόλιν οἰκίζομεν, ὅπως ἕν τι ἡμῖν ἔθνος ἔσται διαφερόντως εὔδαιμον, ἀλλὅπως ὅτι μάλιστα ὅλη πόλις. ᾠήθημεν γὰρ ἐν τῇ τοιαύτῃ μάλιστα ἂν εὑρεῖν δικαιοσύνην καὶ αὖ ἐν τῇ κάκιστα οἰκουμένῃ (420c) ἀδικίαν, κατιδόντες δὲ κρῖναι ἂν πάλαι ζητοῦμεν. νῦν μὲν οὖν, ὡς οἰόμεθα, τὴν εὐδαίμονα πλάττομεν οὐκ ἀπολαβόντες ὀλίγους ἐν αὐτῇ τοιούτους τινὰς τιθέντες, ἀλλὅλην· αὐτίκα δὲ τὴν ἐναντίαν σκεψόμεθα. ὥσπερ οὖν ἂν εἰ ἡμᾶς ἀνδριάντα γράφοντας προσελθών τις ἔψεγε λέγων ὅτι οὐ τοῖς καλλίστοις τοῦ ζῴου τὰ κάλλιστα φάρμακα προστίθεμενοἱ γὰρ ὀφθαλμοὶ κάλλιστον ὂν οὐκ ὀστρείῳ ἐναληλιμμένοι εἶεν ἀλλὰ μέλανιμετρίως ἂν (420d) ἐδοκοῦμεν πρὸς αὐτὸν ἀπολογεῖσθαι λέγοντες· “῏Ω θαυμάσιε, μὴ οἴου δεῖν ἡμᾶς οὕτω καλοὺς ὀφθαλμοὺς γράφειν, ὥστε μηδὲ ὀφθαλμοὺς φαίνεσθαι, μηδαὖ τἆλλα μέρη, ἀλλἄθρει εἰ τὰ προσήκοντα ἑκάστοις ἀποδιδόντες τὸ ὅλον καλὸν ποιοῦμεν· καὶ δὴ καὶ νῦν μὴ ἀνάγκαζε ἡμᾶς τοιαύτην εὐδαιμονίαν τοῖς φύλαξι προσάπτειν, ἐκείνους πᾶν μᾶλλον (420e) ἀπεργάσεται φύλακας. ἐπιστάμεθα γὰρ καὶ τοὺς γεωργοὺς ξυστίδας ἀμφιέσαντες καὶ χρυσὸν περιθέντες πρὸς ἡδονὴν ἐργάζεσθαι κελεύειν τὴν γῆν, καὶ τοὺς κεραμέας κατακλίναντες ἐπὶ δεξιὰ πρὸς τὸ πῦρ διαπίνοντάς τε καὶ εὐωχουμένους, τὸν τροχὸν παραθεμένους, ὅσον ἂν ἐπιθυμῶσι κεραμεύειν, καὶ τοὺς ἄλλους πάντας τοιούτῳ τρόπῳ μακαρίους ποιεῖν, ἵνα δὴ ὅλη πόλις εὐδαιμονῇ. ἀλλἡμᾶς μὴ οὕτω νουθέτει· ὡς, ἄν σοι πειθώμεθα, [420] comme des auxiliaires (420a) salariés, sans autre occupation que de monter la garde. Oui, avouai-je; ajoute qu'ils ne gagnent que leur nourriture et ne reçoivent point de gages en plus comme les guerriers ordinaires, de sorte qu'ils ne pourraient voyager à leurs frais s'ils le voulaient, ni donner de l'argent à des courtisanes, ni faire aucune de ces dépenses que font les hommes réputés heureux. Voilà des points que tu omets avec beaucoup d'autres semblables dans ton acte d'accusation. Eh bien ! dit-il, qu'eux aussi y soient portés ! 420b Donc, tu demandes ce que je répondrai pour ma défense? Oui. En suivant la route que nous avons prise nous trouverons, je pense, ce qu'il faut répondre. Nous dirons qu'il n'y aurait rien d'étonnant à ce que nos guerriers fussent très heureux ainsi, qu'au reste en fondant la cité nous n'avions pas en vue de rendre une seule classe éminemment heureuse, mais, autant que possible, la cité tout entière. Nous pensions en effet que c'est dans une pareille cité que nous trouverions la justice, et dans la cité la plus mal constituée l'injustice : les examinant l'une et l'autre, nous pourrions nous prononcer (420c) sur ce que nous cherchons depuis longtemps. Or maintenant nous croyons façonner la cité heureuse, non pas en prenant à part un petit nombre de ses habitants pour les rendre heureux, mais en la considérant tout entière; immédiatement après nous examinerons la cité opposée. Si donc nous étions occupés à peindre une statue, et que quelqu'un vînt nous blâmer de ne point poser les plus belles couleurs sur les plus belles parties du corps - les yeux, en effet, qui sont ce qu'il y a de plus beau dans le corps, auraient été enduits non de pourpre mais de noir - nous nous défendrions sagement en lui tenant (420d) ce discours : « O personnage étonnant, n'imagine pas que nous devions peindre des yeux si beaux qu'ils ne paraissent plus être des yeux, et faire de même pour les autres parties du corps, mais considère si, en donnant à chaque partie la couleur qui lui convient, nous créons un bel ensemble. Et dans le cas présent ne nous force pas d'attacher à la condition des gardiens un bonheur qui en fera tout autre chose que des gardiens. Car nous pourrions revêtir nos laboureurs de robes somptueuses, (420e) les couronner d'or, et ne les obliger à travailler la terre que pour leur plaisir; nous pourrions coucher les potiers en belle rangée près du feu, faire que, buvant et se régalant, ils ne tournent la roue qu'autant qu'ils désirent s'occuper de leur ouvrage, et, de la même manière, rendre heureux tous les autres citoyens, afin que la cité entière fût dans la joie. Mais ne nous donne pas ce conseil, parce que, si nous t'écoutions,


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Dernière mise à jour : 1/03/2006