[293] ἄν τ' ἄρχῃ καὶ ἐὰν μή, κατὰ τὸν ἔμπροσθε (293a)
λόγον ὅμως βασιλικὸν προσαγορεύεσθαι.
602. (Ξένος)
καλῶς ἀπεμνημόνευσας. ἑπόμενον δὲ οἶμαι τούτῳ τὴν μὲν
ὀρθὴν ἀρχὴν περὶ ἕνα τινὰ καὶ δύο καὶ παντάπασιν ὀλίγους
δεῖ ζητεῖν, ὅταν ὀρθὴ γίγνηται.
603. (Νεώτερος Σωκράτης)
τί μήν;
604. (Ξένος)
τούτους δέ γε, ἐάντε ἑκόντων ἄντ' ἀκόντων ἄρχωσιν, ἐάντε
κατὰ γράμματα ἐάντε ἄνευ γραμμάτων, καὶ ἐὰν
πλουτοῦντες ἢ πενόμενοι, νομιστέον, ὥσπερ νῦν
ἡγούμεθα, κατὰ τέχνην ἡντινοῦν ἀρχὴν ἄρχοντας. τοὺς
ἰατροὺς (293b) δὲ οὐχ ἥκιστα νενομίκαμεν, ἐάντε ἑκόντας
ἐάντε ἄκοντας ἡμᾶς ἰῶνται, τέμνοντες ἢ κάοντες ἤ τινα
ἄλλην ἀλγηδόνα προσάπτοντες, καὶ ἐὰν κατὰ γράμματα ἢ
χωρὶς γραμμάτων, καὶ ἐὰν πένητες ὄντες ἢ πλούσιοι,
πάντως οὐδὲν ἧττον ἰατρούς φαμεν, ἕωσπερ ἂν
ἐπιστατοῦντες τέχνῃ, καθαίροντες εἴτε ἄλλως
ἰσχναίνοντες εἴτε καὶ αὐξάνοντες, ἂν μόνον ἐπ' ἀγαθῷ τῷ
τῶν σωμάτων, βελτίω ποιοῦντες ἐκ χειρόνων, (293c)
σῴζωσιν οἱ θεραπεύοντες ἕκαστοι τὰ θεραπευόμενα, ταύτῃ
θήσομεν, ὡς οἶμαι, καὶ οὐκ ἄλλῃ, τοῦτον ὅρον ὀρθὸν εἶναι
μόνον ἰατρικῆς καὶ ἄλλης ἡστινοσοῦν ἀρχῆς.
605. (Νεώτερος Σωκράτης)
κομιδῇ μὲν οὖν.
606. (Ξένος)
ἀναγκαῖον δὴ καὶ πολιτειῶν, ὡς ἔοικε, ταύτην ὀρθὴν
διαφερόντως εἶναι καὶ μόνην πολιτείαν, ἐν ᾗ τις ἂν
εὑρίσκοι τοὺς ἄρχοντας ἀληθῶς ἐπιστήμονας καὶ οὐ
δοκοῦντας μόνον, ἐάντε κατὰ νόμους ἐάντε ἄνευ νόμων
ἄρχωσι, καὶ ἑκόντων ἢ (293d) ἀκόντων, καὶ πενόμενοι ἢ
πλουτοῦντες, τούτων ὑπολογιστέον οὐδὲν οὐδαμῶς εἶναι
κατ' οὐδεμίαν ὀρθότητα.
607. (Νεώτερος Σωκράτης)
καλῶς.
608. (Ξένος)
καὶ ἐάντε γε ἀποκτεινύντες τινὰς ἢ καὶ ἐκβάλλοντες
καθαίρωσιν ἐπ' ἀγαθῷ τὴν πόλιν, εἴτε καὶ ἀποικίας οἷον
σμήνη μελιττῶν ἐκπέμποντές ποι σμικροτέραν ποιῶσιν, ἤ
τινας ἐπεισαγόμενοί ποθεν ἄλλους ἔξωθεν πολίτας
ποιοῦντες αὐτὴν αὔξωσιν, ἕωσπερ ἂν ἐπιστήμῃ καὶ τῷ
δικαίῳ προσχρώμενοι σῴζοντες ἐκ χείρονος βελτίω
ποιῶσι κατὰ δύναμιν, (293e) ταύτην τότε καὶ κατὰ τοὺς
τοιούτους ὅρους ἡμῖν μόνην ὀρθὴν πολιτείαν εἶναι ῥητέον,
ὅσας δ' ἄλλας λέγομεν, οὐ γνησίας οὐδ' ὄντως οὔσας
λεκτέον, ἀλλὰ μεμιμημένας ταύτην, ἃς μὲν ὡς εὐνόμους
λέγομεν, ἐπὶ τὰ καλλίω, τὰς δὲ ἄλλας ἐπὶ τὰ αἰσχίονα
(μεμιμῆσθαι).
609. (Νεώτερος Σωκράτης)
τὰ μὲν ἄλλα, ὦ ξένε, μετρίως ἔοικεν εἰρῆσθαι, τὸ δὲ καὶ
ἄνευ νόμων δεῖν ἄρχειν χαλεπώτερον ἀκούειν ἐρρήθη.
| [293] qu’il règne ou non, a droit, d’après ce que nous avons dit, à être appelé roi.
(L’ÉTRANGER)
Tu fais bien de me le rappeler. Il suit de là, si je ne me trompe, que le
gouvernement véritable, s’il en existe un de tel, doit être cherché dans un
seul, ou dans deux, ou dans un tout petit nombre d’hommes.
(SOCRATE LE JEUNE)
Sans contredit.
(L’ÉTRANGER)
Mais ceux-là, qu’ils commandent avec ou sans le consentement de leurs sujets,
selon des lois écrites ou sans elles, et qu’ils soient riches ou pauvres, il
faut croire, comme nous le pensons maintenant, qu’ils gouvernent suivant un
certain art. Il en est absolument de même des médecins : qu’ils nous guérissent
avec ou sans notre consentement, en nous taillant, nous brûlant ou nous faisant
souffrir de quelque autre manière, qu’ils suivent des règles écrites ou s’en
dispensent, qu’ils soient pauvres ou riches, quel que soit le cas, nous ne les
en tenons pas moins pour médecins, tant qu’ils nous régentent avec art, qu’ils
nous purgent ou nous amaigrissent d’une autre manière, ou nous font engraisser,
pourvu que ce soit pour le bien de notre corps et pour le rendre meilleur, de
pire qu’il était, et que leur traitement sauve toujours les malades qu’ils
soignent. C’est en la définissant de cette manière, j’en suis persuadé, et de
cette manière seulement, que nous pourrons affirmer que nous tenons la seule
définition juste de la médecine, comme de tout autre art de commander.
(SOCRATE LE JEUNE)
Certainement.
(L’ÉTRANGER)
XXXIII. — C’est donc, semble-t-il, une conséquence forcée que, parmi les
gouvernements, celui-là soit éminemment et uniquement le véritable gouvernement,
où l’on trouve des chefs qui ne paraissent pas seulement savants, mais qui le
soient, et qu’ils gouvernent suivant des lois ou sans lois, du consentement ou
contre le gré de leurs sujets, qu’ils soient pauvres ou qu’ils soient riches,
tout cela doit être compté pour rien, quand il s’agit de la véritable règle en
quoi que ce soit.
(SOCRATE LE JEUNE)
Bien.
(L’ÉTRANGER)
Et, soit qu’ils purgent la cité pour son bien en mettant à mort ou bannissant
quelques personnes, soit qu’ils l’amoindrissent en envoyant au-dehors des
colonies comme des essaims d’abeilles, ou qu’ils l’agrandissent en y amenant du
dehors des gens dont ils font des citoyens, tant qu’ils la conservent par la
science et la justice et la rendent meilleure, autant qu’il est en eux, c’est
alors, c’est à ces traits seuls que nous devons reconnaître le véritable
gouvernement. Quant à tous ceux dont nous parlons, il faut dire qu’ils ne sont
pas légitimes et qu’ils n’existent même pas : ce ne sont que des imitations du
gouvernement véritable, et, si l’on dit qu’ils ont de bonnes lois, c’est qu’ils
l’imitent dans le bon sens, tandis que les autres l’imitent dans le mauvais.
(SOCRATE LE JEUNE)
Sur tout le reste, étranger, ton langage me paraît juste ; mais que l’on doive
gouverner sans lois, c’est une assertion un peu pénible à entendre.
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