[281] ὁ γὰρ ἐνἀρχῇ τῆς τῶν ἱματίων ἐργασίας ἁπτόμενος
τοὐναντίον (281a) ὑφῇ δρᾶν φαίνεται.
389. (Νεώτερος Σωκράτης)
πῶς;
390. (Ξένος)
τὸ μὲν τῆς ὑφῆς συμπλοκή τίς ἐστί που.
391. (Νεώτερος Σωκράτης)
ναί.
392. (Ξένος)
τὸ δέ γε τῶν συνεστώτων καὶ συμπεπιλημένων διαλυτική.
393. (Νεώτερος Σωκράτης)
τὸ ποῖον δή;
394. (Ξένος)
τὸ τῆς τοῦ ξαίνοντος τέχνης ἔργον. ἢ τὴν ξαντικὴν
τολμήσομεν ὑφαντικὴν καὶ τὸν ξάντην ὡς ὄντα ὑφάντην
καλεῖν;
395. (Νεώτερος Σωκράτης)
οὐδαμῶς.
396. (Ξένος)
καὶ μὴν τήν γε αὖ στήμονος ἐργαστικὴν καὶ κρόκης εἴ τις
ὑφαντικὴν προσαγορεύει, παράδοξόν τε καὶ ψεῦδος (281b)
ὄνομα λέγει.
397. (Νεώτερος Σωκράτης)
πῶς γὰρ οὔ;
398. (Ξένος)
τί δέ; κναφευτικὴν σύμπασαν καὶ τὴν ἀκεστικὴν πότερα
μηδεμίαν ἐπιμέλειαν μηδέ τινα θεραπείαν ἐσθῆτος θῶμεν,
ἢ καὶ ταύτας πάσας ὡς ὑφαντικὰς λέξομεν;
399. (Νεώτερος Σωκράτης)
οὐδαμῶς.
400. (Ξένος)
ἀλλὰ μὴν τῆς γε θεραπείας ἀμφισβητήσουσιν αὗται
σύμπασαι καὶ τῆς γενέσεως τῆς τῶν ἱματίων τῇ τῆς
ὑφαντικῆς δυνάμει, μέγιστον μὲν μέρος ἐκείνῃ διδοῦσαι,
μεγάλα δὲ καὶ σφίσιν αὐταῖς ἀπονέμουσαι. (281c)
401. (Νεώτερος Σωκράτης)
πάνυ γε.
402. (Ξένος)
πρὸς τοίνυν ταύταις ἔτι τὰς τῶν ἐργαλείων δημιουργοὺς
τέχνας, δι' ὧν ἀποτελεῖται τὰ τῆς ὑφῆς ἔργα, δοκεῖν χρὴ τό
γε συναιτίας εἶναι προσποιήσασθαι παντὸς ὑφάσματος.
403. (Νεώτερος Σωκράτης)
ὀρθότατα.
404. (Ξένος)
πότερον οὖν ἡμῖν ὁ περὶ τῆς ὑφαντικῆς λόγος, οὗ
προειλόμεθα μέρους, ἱκανῶς ἔσται διωρισμένος, ἐὰν ἄρ'
αὐτὴν τῶν ἐπιμελειῶν ὁπόσαι περὶ τὴν ἐρεᾶν ἐσθῆτα, εἰς
τὴν (281d) καλλίστην καὶ μεγίστην πασῶν τιθῶμεν, ἢ
λέγοιμεν μὲν ἄν τι ἀληθές, οὐ μὴν σαφές γε οὐδὲ τέλεον,
πρὶν ἂν καὶ ταύτας αὐτῆς πάσας περιέλωμεν;
405. (Νεώτερος Σωκράτης)
ὀρθῶς.
406. (Ξένος)
οὐκοῦν μετὰ ταῦτα ποιητέον ὃ λέγομεν, ἵν' ἐφεξῆς ἡμῖν ὁ
λόγος ἴῃ;
407. (Νεώτερος Σωκράτης)
πῶς δ' οὔ;
408. (Ξένος)
πρῶτον μὲν τοίνυν δύο τέχνας οὔσας περὶ πάντα τὰ
δρώμενα θεασώμεθα.
409. (Νεώτερος Σωκράτης)
τίνας;
410. (Ξένος)
τὴν μὲν γενέσεως οὖσαν συναίτιον, τὴν δ' αὐτὴν αἰτίαν.
411. (Νεώτερος Σωκράτης)
πῶς; (281e)
412. (Ξένος)
ὅσαι μὲν τὸ πρᾶγμα αὐτὸ μὴ δημιουργοῦσι, ταῖς δὲ
δημιουργούσαις ὄργανα παρασκευάζουσιν, ὧν μὴ
παραγενομένων οὐκ ἄν ποτε ἐργασθείη τὸ προστεταγμένον
ἑκάστῃ τῶν τεχνῶν, ταύτας μὲν συναιτίους, τὰς δὲ αὐτὸ τὸ
πρᾶγμα ἀπεργαζομένας αἰτίας.
413. (Νεώτερος Σωκράτης)
ἔχει γοῦν λόγον.
414. (Ξένος)
μετὰ τοῦτο δὴ τὰς μὲν περί τε ἀτράκτους καὶ κερκίδας καὶ
ὁπόσα ἄλλα ὄργανα τῆς περὶ τὰ ἀμφιέσματα γενέσεως
κοινωνεῖ, πάσας συναιτίους εἴπωμεν, τὰς δὲ αὐτὰ
θεραπευούσας καὶ δημιουργούσας αἰτίας;
415. (Νεώτερος Σωκράτης)
ὀρθότατα.
| [281] car celui qui met le premier la main à la confection des vêtements semble
bien faire le contraire d’un tissu.
(SOCRATE LE JEUNE)
Comment ?
(L’ÉTRANGER)
Un tissu est bien une sorte d’entrelacement ?
(SOCRATE LE JEUNE)
Oui.
(L’ÉTRANGER)
Mais le premier travail consiste à séparer ce qui est réuni et pressé ensemble.
(SOCRATE LE JEUNE)
Qu’entends-tu donc par là ?
(L’ÉTRANGER)
Le travail que fait l’art du cardeur. Ou bien aurons-nous le front d’appeler
tissage le cardage et de dire que le cardeur est un tisserand ?
(SOCRATE LE JEUNE)
Pas du tout.
(L’ÉTRANGER)
N’en est-il pas de même de la confection de la chaîne et de la trame ? L’appeler
tissage, ce serait aller contre l’usage et la vérité.
(SOCRATE LE JEUNE)
C’est indéniable.
(L’ÉTRANGER)
Et l’art de fouler en général et l’art de coudre, soutiendrons-nous qu’ils n’ont
rien à voir ni à faire avec le vêtement, ou dirons-nous que ce sont là autant
d’arts de tisser ?
(SOCRATE LE JEUNE)
Pas du tout.
(L’ÉTRANGER)
Il n’en est pas moins certain que tous ces arts disputeront à l’art du tissage
le soin et la confection des vêtements, et qu’en lui accordant la plus grosse
part, ils s’attribueront à eux-mêmes une part importante.
(SOCRATE LE JEUNE)
Assurément.
(L’ÉTRANGER)
Outre ces arts, il faut encore s’attendre à ce que ceux qui fabriquent les
outils qui servent à exécuter le travail du tissage revendiquent leur part dans
la confection de toute espèce de tissu.
(SOCRATE LE JEUNE)
C’est très juste.
(L’ÉTRANGER)
Notre définition du tissage, c’est-à-dire de la portion que nous avons choisie,
sera-t-elle suffisamment nette si, de tous les arts qui s’occupent des vêtements
de laine, nous disons que c’est le plus beau et le plus important ? ou bien ce
que nous en avons dit, quoique, vrai, restera-t-il obscur et imparfait, tant que
nous n’en aurons pas écarté tous ces arts ?
(SOCRATE LE JEUNE)
C’est juste.
L’ ÉTRANGER
XXIII. — N’est-ce pas là ce que nous avons à faire à présent, si nous voulons
que notre discussion marche avec suite ?
(SOCRATE LE JEUNE)
Sans aucun doute.
(L’ÉTRANGER)
Commençons donc par nous rendre compte qu’il y a deux arts qui embrassent tout
ce que nous faisons.
(SOCRATE LE JEUNE)
Lesquels ?
(L’ÉTRANGER)
L’un qui est une cause auxiliaire de la production, l’autre qui en est la cause même.
(SOCRATE LE JEUNE)
Comment cela ?
(L’ÉTRANGER)
Tous les arts qui ne fabriquent pas la chose elle-même, mais qui procurent à
ceux qui la fabriquent les instruments sans lesquels aucun art ne pourrait
jamais exécuter ce qu’on lui demande, ces arts-là ne sont que des causes
auxiliaires ; ceux qui exécutent la chose elle-même sont des causes.
(SOCRATE LE JEUNE)
C’est certainement une division logique.
(L’ÉTRANGER)
Dès lors les arts qui façonnent les fuseaux et les navettes et tous les autres
instruments qui concourent à la production des vêtements, nous les appellerons
tous auxiliaires, et ceux qui s’appliquent à les fabriquer, nous les nommerons
causes ?
(SOCRATE LE JEUNE)
C’est parfaitement juste.
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