HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Philèbe (dialogue complet)

Page 17

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[17] οἱ δὲ νῦν τῶν ἀνθρώπων (17a) σοφοὶ ἓν μέν, ὅπως ἂν τύχωσι, καὶ πολλὰ θᾶττον καὶ βραδύτερον ποιοῦσι τοῦ δέοντος, μετὰ δὲ τὸ ἓν ἄπειρα εὐθύς, τὰ δὲ μέσα αὐτοὺς ἐκφεύγειοἷς διακεχώρισται τό τε διαλεκτικῶς πάλιν καὶ τὸ ἐριστικῶς ἡμᾶς ποιεῖσθαι πρὸς ἀλλήλους τοὺς λόγους. (Πρώταρχος) Τὰ μέν πως, Σώκρατες, δοκῶ σου μανθάνειν, τὰ δὲ ἔτι σαφέστερον δέομαι λέγεις ἀκοῦσαι. (Σωκράτης) Σαφὲς μήν, Πρώταρχε, ἐστὶν ἐν τοῖς γράμμασιν λέγω, καὶ λάμβαναὐτὸ ἐν τούτοις οἷσπερ καὶ (17b) πεπαίδευσαι. (Πρώταρχος) Πῶς ; (Σωκράτης) Φωνὴ μὲν ἡμῖν ἐστί που μία διὰ τοῦ στόματος ἰοῦσα, καὶ ἄπειρος αὖ πλήθει, πάντων τε καὶ ἑκάστου. (Πρώταρχος) Τί μήν ; (Σωκράτης) Καὶ οὐδὲν ἑτέρῳ γε τούτων ἐσμέν πω σοφοί, οὔτε ὅτι τὸ ἄπειρον αὐτῆς ἴσμεν οὔθὅτι τὸ ἕν· ἀλλὅτι πόσα τἐστὶ καὶ ὁποῖα, τοῦτό ἐστι τὸ γραμματικὸν ἕκαστον ποιοῦν ἡμῶν. (Πρώταρχος) Ἀληθέστατα. (Σωκράτης) Καὶ μὴν καὶ τὸ μουσικὸν τυγχάνει ποιοῦν, τοῦτἔστι ταὐτόν. (Πρώταρχος) Πῶς ; (17c) (Σωκράτης) Φωνὴ μέν που καὶ τὸ κατἐκείνην τὴν τέχνην ἐστὶ μία ἐν αὐτῇ. (Πρώταρχος) Πῶς δοὔ ; (Σωκράτης) Δύο δὲ θῶμεν βαρὺ καὶ ὀξύ, καὶ τρίτον ὁμότονον. πῶς ; (Πρώταρχος) Οὕτως. (Σωκράτης) Ἀλλοὔπω σοφὸς ἂν εἴης τὴν μουσικὴν εἰδὼς ταῦτα μόνα, μὴ δὲ εἰδὼς ὥς γἔπος εἰπεῖν εἰς ταῦτα οὐδενὸς ἄξιος ἔσῃ. (Πρώταρχος) Οὐ γὰρ οὖν. (Σωκράτης) Ἀλλ’, φίλε, ἐπειδὰν λάβῃς τὰ διαστήματα ὁπόσα ἐστὶ τὸν ἀριθμὸν τῆς φωνῆς ὀξύτητός τε πέρι καὶ βαρύτητος, (17d) καὶ ὁποῖα, καὶ τοὺς ὅρους τῶν διαστημάτων, καὶ τὰ ἐκ τούτων ὅσα συστήματα γέγονεν κατιδόντες οἱ πρόσθεν παρέδοσαν ἡμῖν τοῖς ἑπομένοις ἐκείνοις καλεῖν αὐτὰ ἁρμονίας, ἔν τε ταῖς κινήσεσιν αὖ τοῦ σώματος ἕτερα τοιαῦτα ἐνόντα πάθη γιγνόμενα, δὴ διἀριθμῶν μετρηθέντα δεῖν αὖ φασι ῥυθμοὺς καὶ μέτρα ἐπονομάζειν, καὶ ἅμα ἐννοεῖν ὡς οὕτω δεῖ περὶ παντὸς ἑνὸς καὶ πολλῶν σκοπεῖν ὅταν γὰρ αὐτά (17e) τε λάβῃς οὕτω, τότε ἐγένου σοφός, ὅταν τε ἄλλο τῶν ἓν ὁτιοῦν ταύτῃ σκοπούμενος ἕλῃς, οὕτως ἔμφρων περὶ τοῦτο γέγονας· τὸ δἄπειρόν σε ἑκάστων καὶ ἐν ἑκάστοις πλῆθος ἄπειρον ἑκάστοτε ποιεῖ τοῦ φρονεῖν καὶ οὐκ ἐλλόγιμον οὐδἐνάριθμον, ἅτοὐκ εἰς ἀριθμὸν οὐδένα ἐν οὐδενὶ πώποτε ἀπιδόντα. (Πρώταρχος) Κάλλιστα, Φίληβε, ἔμοιγε τὰ νῦν λεγόμενα εἰρηκέναι φαίνεται (Σωκράτης). [17] Mais les sages (17a) d’entre les hommes d’aujourd’hui font un à l’aventure, et plusieurs plus tôt ou plus tard qu’il ne faut. Après l’unité, ils passent tout de suite à l’infini, et les nombres intermédiaires leur échappent. Cependant ce sont ces intermédiaires qui distinguent la discussion conforme aux lois de la dialectique, de celle qui n’est que contentieuse. PROTARQUE. Il me paraît, Socrate, que je comprends une partie de ce que tu dis ; mais j’aurais besoin, sur certains points, d’une explication plus claire. SOCRATE. Ce que j’ai dit, Protarque, est très clair pour les lettres : vois ce qui en est dans les choses qu’on t’a apprises (17b) dès l’enfance. PROTARQUE. Comment ? SOCRATE. La voix qui nous sort de la bouche est une, et en même temps infinie en nombre pour tous et pour chacun. PROTARQUE. Sans contredit. SOCRATE. Nous ne sommes point encore savants par l’un ni par l’autre de ces points, ni parce que nous savons que la voix est infinie, ni parce que nous savons qu’elle est une ; mais de savoir combien elle a d’éléments distincts, et quels ils sont, c’est là ce qui nous rend grammairiens. PROTARQUE. Cela est très vrai. SOCRATE. C’est aussi la même chose qui fait le musicien. PROTARQUE. Comment ? (17c) SOCRATE. La voix considérée par rapport à cet art est une. PROTARQUE. Nul doute. SOCRATE. Mettons-en de deux sortes, l’une grave, l’autre aiguë, et une troisième ; n’est-ce pas ? PROTARQUE. Oui. SOCRATE. Si tu ne sais que cela, tu n’es point encore habile dans la musique ; et si tu l’ignores, tu n’es, pour ainsi dire, capable de rien en ce genre. PROTARQUE. Non, assurément. SOCRATE. Mais, mon cher ami, quand tu connais le nombre des intervalles de la voix, tant pour le son aigu que pour le son grave, (17d) la qualité et les bornes de ces intervalles, et les systèmes qui en résultent ; systèmes que les anciens ont découverts, et qu’ils nous ont laissés, à nous qui marchons sur leurs traces, sous le nom d’harmonies, comme aussi ils nous ont appris que des propriétés semblables se trouvent dans les mouvements du corps, et qu’étant mesurées par les nombres, elles doivent s’appeler rythmes et mesures : et en même temps que nous devons procéder de cette manière dans l’examen de tout ce qui est un et plusieurs ; oui, lorsque (17e) tu as compris tout cela, c’est alors que tu es savant ; et quand, en suivant la même méthode, tu es parvenu à comprendre quelque autre chose que ce soit, tu as acquis l’intelligence de cette chose. Mais, perdu dans l’infini, tout échappe à la connaissance ; et, pour n’avoir fait le compte précis d’aucune chose, tu n’es toi-même compté pour rien. PROTARQUE. Il me paraît, Philèbe, que ce que vient de dire Socrate est parfaitement bien dit.


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Dernière mise à jour : 11/03/2010