HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Philèbe (dialogue complet)

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[16] φειδόμενος οὔτε πατρὸς οὔτε μητρὸς (16a) οὔτε ἄλλου τῶν ἀκουόντων οὐδενός, ὀλίγου δὲ καὶ τῶν ἄλλων ζῴων, οὐ μόνον τῶν ἀνθρώπων, ἐπεὶ βαρβάρων γε οὐδενὸς ἂν φείσαιτο, εἴπερ μόνον ἑρμηνέα ποθὲν ἔχοι. (Πρώταρχος) Ἆρ’, Σώκρατες, οὐχ ὁρᾷς ἡμῶν τὸ πλῆθος, ὅτι νέοι πάντες ἐσμέν, καὶ οὐ φοβῇ μή σοι μετὰ Φιλήβου συνεπιθώμεθα, ἐὰν ἡμᾶς λοιδορῇς ; Ὅμως δὲ μανθάνομεν γὰρ λέγεις, εἴ τις τρόπος ἔστι καὶ μηχανὴ τὴν μὲν τοιαύτην ταραχὴν ἡμῖν ἔξω τοῦ λόγου εὐμενῶς πως ἀπελθεῖν, ὁδὸν δέ (16b) τινα καλλίω ταύτης ἐπὶ τὸν λόγον ἀνευρεῖν, σύ τε προθυμοῦ τοῦτο καὶ ἡμεῖς συνακολουθήσομεν εἰς δύναμιν· οὐ γὰρ σμικρὸς παρὼν λόγος, Σώκρατες. (Σωκράτης) Οὐ γὰρ οὖν, παῖδες, ὥς φησιν ὑμᾶς προσαγορεύων Φίληβος. Οὐ μὴν ἔστι καλλίων ὁδὸς οὐδἂν γένοιτο ἧς ἐγὼ ἐραστὴς μέν εἰμι ἀεί, πολλάκις δέ με ἤδη διαφυγοῦσα ἔρημον καὶ ἄπορον κατέστησεν. (Πρώταρχος) Τίς αὕτη ; Λεγέσθω μόνον. (16c) (Σωκράτης) Ἣν δηλῶσαι μὲν οὐ πάνυ χαλεπόν, χρῆσθαι δὲ παγχάλεπον· πάντα γὰρ ὅσα τέχνης ἐχόμενα ἀνηυρέθη πώποτε διὰ ταύτης φανερὰ γέγονε. Σκόπει δὲ ἣν λέγω. (Πρώταρχος) Λέγε μόνον. (Σωκράτης) Θεῶν μὲν εἰς ἀνθρώπους δόσις, ὥς γε καταφαίνεται ἐμοί, ποθὲν ἐκ θεῶν ἐρρίφη διά τινος Προμηθέως ἅμα φανοτάτῳ τινὶ πυρί· καὶ οἱ μὲν παλαιοί, κρείττονες ἡμῶν καὶ ἐγγυτέρω θεῶν οἰκοῦντες, ταύτην φήμην παρέδοσαν, ὡς ἐξ ἑνὸς μὲν καὶ πολλῶν ὄντων τῶν ἀεὶ λεγομένων εἶναι, πέρας δὲ καὶ ἀπειρίαν ἐν αὑτοῖς σύμφυτον ἐχόντων. Δεῖν (16d) οὖν ἡμᾶς τούτων οὕτω διακεκοσμημένων ἀεὶ μίαν ἰδέαν περὶ παντὸς ἑκάστοτε θεμένους ζητεῖνεὑρήσειν γὰρ ἐνοῦσαν ἐὰν οὖν μεταλάβωμεν, μετὰ μίαν δύο, εἴ πως εἰσί, σκοπεῖν, εἰ δὲ μή, τρεῖς τινα ἄλλον ἀριθμόν, καὶ τῶν ἓν ἐκείνων ἕκαστον πάλιν ὡσαύτως, μέχριπερ ἂν τὸ κατἀρχὰς ἓν μὴ ὅτι ἓν καὶ πολλὰ καὶ ἄπειρά ἐστι μόνον ἴδῃ τις, ἀλλὰ καὶ ὁπόσα· τὴν δὲ τοῦ ἀπείρου ἰδέαν πρὸς τὸ πλῆθος μὴ προσφέρειν πρὶν ἄν τις τὸν ἀριθμὸν αὐτοῦ πάντα κατίδῃ τὸν (16e) μεταξὺ τοῦ ἀπείρου τε καὶ τοῦ ἑνός, τότε δἤδη τὸ ἓν ἕκαστον τῶν πάντων εἰς τὸ ἄπειρον μεθέντα χαίρειν ἐᾶν. Οἱ μὲν οὖν θεοί, ὅπερ εἶπον, οὕτως ἡμῖν παρέδοσαν σκοπεῖν καὶ μανθάνειν καὶ διδάσκειν ἀλλήλους· [16] il ne fait quartier ni à son père, ni à sa mère, (16a) ni à aucun de ceux qui l’écoutent : il attaque non-seulement les hommes, mais en quelque sorte tous les êtres ; et je réponds qu’il n’épargnerait aucun barbare, s’il pouvait se procurer un truchement. PROTARQUE. Ne vois-tu point, Socrate, que nous sommes en grand nombre, et tous jeunes gens ? et ne crains-tu pas que, nous joignant à Philèbe, nous ne tombions sur toi, si tu nous insultes ? Quoi qu’il en soit, nous comprenons ta pensée et s’il y a quelque moyen de faire sortir paisiblement tout ce tumulte de notre conversation, et de trouver un chemin (16b) plus beau que celui-là pour parvenir au but de nos recherches, entres-y le premier ; nous te suivrons, selon nos forces. Car la question présente, Socrate, n’est point de petite conséquence. SOCRATE. Je le sais bien, mes enfants, comme vous appelle Philèbe. Il n’y a point et il ne peut y avoir de voie plus belle, que celle que j’ai toujours aimée ; mais elle a échappé déjà un grand nombre de fois à mes poursuites, me laissant seul et dans l’embarras. PROTARQUE. Quelle est-elle ? nomme-la seulement. (16c) SOCRATE. Il n’est pas malaisé de la faire connaître ; mais il est très difficile de la suivre. Toutes les découvertes où l’art entre pour quelque chose, qui ont jamais été faites ne l’ont été que par ce moyen. Considère bien quel est celui dont je parle. PROTARQUE. Dis seulement. SOCRATE. C’est, selon moi, un présent fait aux hommes par les dieux, apporté d’en haut avec le feu par quelque Prométhée ; et les anciens, qui valaient mieux que nous, et qui étaient plus près des dieux, nous ont transmis cette tradition, que toutes les choses auxquelles on attribue une existence éternelle sont composées d’un et de plusieurs, et réunissent en elles, par leur nature, le fini et l’infini : que telle étant la disposition des choses, il faut (16d) dans toute recherche s’attacher toujours à la découverte d’une seule idée : qu’on trouvera qu’il y en a une ; et que l’ayant découverte, il faut examiner si après celle-là il y en a deux, sinon trois, ou quelque autre nombre ; ensuite faire la même chose par rapport à chacune de ces idées, jusqu’à ce qu’on vît non-seulement que l’unité primitive est une et plusieurs et une infinité, mais encore combien d’espèces elle contient en soi : qu’on ne doit point appliquer à la multitude l’idée de l’infini, avant d’avoir saisi par la pensée tous les nombres déterminés qui sont en elle (16e) entre l’infini et l’unité ; et qu’alors seulement on peut laisser chaque individu aller se perdre dans l’infini. Ce sont les dieux qui nous ont donné cet art d’examiner, d’apprendre, et de nous instruire les uns les autres.


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Dernière mise à jour : 11/03/2010