HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Philèbe (dialogue complet)

Page 64

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[64] τὰς δ' ἀεὶ μετ' ἀφροσύνης καὶ τῆς ἄλλης κακίας ἑπομένας πολλή που ἀλογία τῷ νῷ μειγνύναι τὸν βουλόμενον ὅτι καλλίστην ἰδόντα καὶ ἀστασιαστοτάτην μεῖξιν (64a) καὶ κρᾶσιν, ἐν ταύτῃ μαθεῖν πειρᾶσθαι τί ποτε ἔν τ' ἀνθρώπῳ καὶ τῷ παντὶ πέφυκεν ἀγαθὸν καὶ τίνα ἰδέαν αὐτὴν εἶναί ποτε μαντευτέον. Ἆρ' οὐκ ἐμφρόνως ταῦτα καὶ ἐχόντως ἑαυτὸν τὸν νοῦν φήσομεν ὑπέρ τε αὑτοῦ καὶ μνήμης καὶ δόξης ὀρθῆς ἀποκρίνασθαι τὰ νῦν ῥηθέντα; (Πρώταρχος) Παντάπασι μὲν οὖν. (Σωκράτης) Ἀλλὰ μὴν καὶ τόδε γε ἀναγκαῖον, καὶ οὐκ ἄλλως ἄν ποτε γένοιτο οὐδ' ἂν ἕν. (64b) (Πρώταρχος) Τὸ ποῖον; (Σωκράτης) Ὧι μὴ μείξομεν ἀλήθειαν, οὐκ ἄν ποτε τοῦτο ἀληθῶς γίγνοιτο οὐδ' ἂν γενόμενον εἴη. (Πρώταρχος) Πῶς γὰρ ἄν; (Σωκράτης) Οὐδαμῶς. Ἀλλ' εἴ τινος ἔτι προσδεῖ τῇ συγκράσει ταύτῃ, λέγετε σὺ καὶ (Φίληβος). Ἐμοὶ μὲν γὰρ καθαπερεὶ κόσμος τις ἀσώματος ἄρξων καλῶς ἐμψύχου σώματος νῦν λόγος ἀπειργάσθαι φαίνεται. (Πρώταρχος) Καὶ ἐμοὶ τοίνυν, Σώκρατες, οὕτω λέγε δεδόχθαι. (64c) (Σωκράτης) Ἆρ' οὖν ἐπὶ μὲν τοῖς τοῦ ἀγαθοῦ νῦν ἤδη προθύροις καὶ τῆς οἰκήσεως ἐφεστάναι τῆς τοῦ τοιούτου λέγοντες ἴσως ὀρθῶς ἄν τινα τρόπον φαῖμεν; (Πρώταρχος) Ἐμοὶ γοῦν δοκεῖ. (Σωκράτης) Τί δῆτα ἐν τῇ συμμείξει τιμιώτατον ἅμα καὶ μάλιστ' αἴτιον εἶναι δόξειεν ἂν ἡμῖν τοῦ πᾶσιν γεγονέναι προσφιλῆ τὴν τοιαύτην διάθεσιν; Τοῦτο γὰρ ἰδόντες μετὰ τοῦτ' ἐπισκεψόμεθα εἴθ' ἡδονῇ εἴτε τῷ νῷ προσφυέστερον καὶ οἰκειότερον ἐν τῷ παντὶ συνέστηκεν. (64d) (Πρώταρχος) Ὀρθῶς· τοῦτο γὰρ εἰς τὴν κρίσιν ἡμῖν ἐστι συμφορώτατον. (Σωκράτης) Καὶ μὴν καὶ συμπάσης γε μείξεως οὐ χαλεπὸν ἰδεῖν τὴν αἰτίαν, δι' ἣν παντὸς ἀξία γίγνεται ἡτισοῦν τὸ παράπαν οὐδενός. (Πρώταρχος) Πῶς λέγεις; (Σωκράτης) Οὐδείς που τοῦτο ἀνθρώπων ἀγνοεῖ. (Πρώταρχος) Τὸ ποῖον; (Σωκράτης) Ὅτι μέτρου καὶ τῆς συμμέτρου φύσεως μὴ τυχοῦσα ἡτισοῦν καὶ ὁπωσοῦν σύγκρασις πᾶσα ἐξ ἀνάγκης ἀπόλλυσι τά τε κεραννύμενα καὶ πρώτην αὑτήν· οὐδὲ (64e) γὰρ κρᾶσις ἀλλά τις ἄκρατος συμπεφορημένη ἀληθῶς τοιαύτη γίγνεται ἑκάστοτε ὄντως τοῖς κεκτημένοις συμφορά. (Πρώταρχος) Ἀληθέστατα. (Σωκράτης) Νῦν δὴ καταπέφευγεν ἡμῖν τοῦ ἀγαθοῦ δύναμις εἰς τὴν τοῦ καλοῦ φύσιν· μετριότης γὰρ καὶ συμμετρία κάλλος δήπου καὶ ἀρετὴ πανταχοῦ συμβαίνει γίγνεσθαι. (Πρώταρχος) Πάνυ μὲν οὖν. (Σωκράτης) Καὶ μὴν ἀλήθειάν γε ἔφαμεν αὐτοῖς ἐν τῇ κράσει μεμεῖχθαι. (Πρώταρχος) Πάνυ γε. [64] (64a) le plus exempt de sédition, et où l’on pût voir quel est le bien de l’homme et de tout l’univers, et quelle idée on doit se former de son essence. Ne dirons-nous pas que l’intelligence a répondu avec bien de la raison, et comme on devait l’attendre d’elle, pour elle-même, pour la mémoire, et pour la vraie connaissance ? PROTARQUE. Assurément. SOCRATE. Mais il est encore un point nécessaire, et sans lequel rien ne peut exister. (64b) PROTARQUE. Quel est-il ? SOCRATE. Toute chose où nous ne ferons pas entrer la vérité, n’existera jamais, et n’a jamais existé d’une manière réelle. PROTARQUE. En effet, comment cela se pourrait-il ? SOCRATE. En aucune manière. A présent, s’il manque encore quelque chose à ce mélange, dites- le, toi et Philèbe. Pour moi, il me paraît que ce discours est désormais achevé, et qu’on peut le regarder comme une espèce de monde incorporel propre à bien gouverner un corps animé. PROTARQUE. Tu peux bien dire aussi, Socrate, que je suis de ton avis. (64c) SOCRATE. Et si nous disions que nous voilà maintenant parvenus au vestibule du bien, et à la demeure où habite la vie heureuse, n’aurions-nous pas raison ? PROTARQUE. Il me le semble, au moins. SOCRATE. Quel est, selon nous, en ce mélange, l’élément le plus précieux, et le plus capable de rendre une pareille situation desirable à tout le monde ? Lorsque nous l’aurons découvert, nous examinerons ensuite avec quoi il a plus de liaison et d’affinité, du plaisir ou de l’intelligence. (64d) PROTARQUE. Fort bien. Cela nous sera d’un très grand secours pour le jugement que nous devons porter. SOCRATE. Mais il n’est pas difficile d’apercevoir quelle est dans tout mélange la cause qui le rend touta-fait digne d’estime, ou tout-à-fait méprisable. PROTARQUE. Comment dis-tu ? SOCRATE. Il n’est personne sans doute qui ignore ceci. PROTARQUE. Quoi ? SOCRATE. Que dans tout mélange, quel qu’il soit, et de quelque manière qu’il soit formé, si la mesure et la proportion ne s’y rencontrent, c’est une nécessité que les choses dont il est composé, et que le mélange lui-même tout le premier, périssent. (64e) Car ce n’est plus alors un mélange, mais une véritable confusion, qui d’ordinaire est un malheur réel pour ceux qui le possèdent. PROTARQUE. Rien de plus vrai. SOCRATE. L’essence du bien nous est donc échappée, et s’est allée jeter dans celle du beau : car en toute chose la mesure et la proportion constituent la beauté comme la vertu. PROTARQUE. Cela est certain. SOCRATE. Mais nous avons dit aussi que la vérité entrait avec elles dans le mélange. PROTARQUE. Assurément.


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Dernière mise à jour : 11/03/2010