HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Philèbe (dialogue complet)

Page 62

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[62] (62a) (Πρώταρχος) Ἐμοὶ γοῦν δοκεῖ δρᾶν οὕτως. (Σωκράτης) Ἔστω δή τις ἡμῖν φρονῶν ἄνθρωπος αὐτῆς περὶ δικαιοσύνης ὅτι ἔστιν, καὶ λόγον ἔχων ἑπόμενον τῷ νοεῖν, καὶ δὴ καὶ περὶ τῶν ἄλλων πάντων τῶν ὄντων ὡσαύτως διανοούμενος. (Πρώταρχος) Ἔστω γὰρ οὖν. (Σωκράτης) Ἆρ' οὖν οὗτος ἱκανῶς ἐπιστήμης ἕξει, κύκλου μὲν καὶ σφαίρας αὐτῆς τῆς θείας τὸν λόγον ἔχων, τὴν δὲ ἀνθρωπίνην ταύτην σφαῖραν καὶ τοὺς κύκλους τούτους ἀγνοῶν, (62b) καὶ χρώμενος ἐν οἰκοδομίᾳ καὶ τοῖς ἄλλοις ὁμοίως κανόσι καὶ τοῖς κύκλοις; (Πρώταρχος) Γελοίαν διάθεσιν ἡμῶν, Σώκρατες, ἐν ταῖς θείαις οὖσαν μόνον ἐπιστήμαις λέγομεν. (Σωκράτης) Πῶς φῄς; τοῦ ψευδοῦς κανόνος ἅμα καὶ τοῦ κύκλου τὴν οὐ βέβαιον οὐδὲ καθαρὰν τέχνην ἐμβλητέον κοινῇ καὶ συγκρατέον; (Πρώταρχος) Ἀναγκαῖον γάρ, εἰ μέλλει τις ἡμῶν καὶ τὴν ὁδὸν ἑκάστοτε ἐξευρήσειν οἴκαδε. (62c) (Σωκράτης) καὶ μουσικήν, ἣν ὀλίγον ἔμπροσθεν ἔφαμεν στοχάσεώς τε καὶ μιμήσεως μεστὴν οὖσαν καθαρότητος ἐνδεῖν; (Πρώταρχος) Ἀναγκαῖον φαίνεται ἔμοιγε, εἴπερ γε ἡμῶν βίος ἔσται καὶ ὁπωσοῦν ποτε βίος. (Σωκράτης) Βούλει δῆτα, ὥσπερ θυρωρὸς ὑπ' ὄχλου τις ὠθούμενος καὶ βιαζόμενος, ἡττηθεὶς ἀναπετάσας τὰς θύρας ἀφῶ πάσας τὰς ἐπιστήμας εἰσρεῖν καὶ μείγνυσθαι ὁμοῦ καθαρᾷ τὴν ἐνδεεστέραν; (62d) (Πρώταρχος) Οὔκουν ἔγωγε οἶδα, Σώκρατες, ὅτι τις ἂν βλάπτοιτο πάσας λαβὼν τὰς ἄλλας ἐπιστήμας, ἔχων τὰς πρώτας. (Σωκράτης) Μεθιῶ δὴ τὰς συμπάσας ῥεῖν εἰς τὴν τῆς Ὁμήρου καὶ μάλα ποιητικῆς μισγαγκείας ὑποδοχήν; (Πρώταρχος) Πάνυ μὲν οὖν. (Σωκράτης) Μεθεῖνται· καὶ πάλιν ἐπὶ τὴν τῶν ἡδονῶν πηγὴν ἰτέον. Ὡς γὰρ διενοήθημεν αὐτὰς μειγνύναι, τὰ τῶν ἀληθῶν μόρια πρῶτον, οὐκ ἐξεγένεθ' ἡμῖν, ἀλλὰ διὰ τὸ πᾶσαν ἀγαπᾶν ἐπιστήμην εἰς ταὐτὸν μεθεῖμεν ἁθρόας καὶ πρόσθεν (62e) τῶν ἡδονῶν. (Πρώταρχος) Ἀληθέστατα λέγεις. (Σωκράτης) Ὥρα δὴ βουλεύεσθαι νῷν καὶ περὶ τῶν ἡδονῶν, πότερα καὶ ταύτας πάσας ἁθρόας ἀφετέον καὶ τούτων πρώτας μεθετέον ἡμῖν ὅσαι ἀληθεῖς. (Πρώταρχος) Πολύ τι διαφέρει πρός γε ἀσφάλειαν πρώτας τὰς ἀληθεῖς ἀφεῖναι. (Σωκράτης) Μεθείσθων δή. Τί δὲ μετὰ ταῦτα; Ἆρ' οὐκ εἰ μέν τινες ἀναγκαῖαι, καθάπερ ἐκεῖ, συμμεικτέον καὶ ταύτας; (Πρώταρχος) Τί δ' οὔ; Τάς γε ἀναγκαίας δήπουθεν. [62] (62a) PROTARQUE. Oui, prenons ce parti. SOCRATE. Soit donc un homme qui ait une juste idée de la nature de la justice en elle-même, avec un talent d’exprimer sa pensée conforme à son intelligence, et qui en toutes choses ait les mêmes avantages. PROTARQUE. Soit. SOCRATE. Cet homme aura-t-il autant de science qu’il est nécessaire, si, connaissant la nature du cercle en lui-même et de la sphère divine, il ignore d’ailleurs ce que c’est que cette sphère humaine et ces cercles réels, et que, (62d) pour la construction d’un édifice ou de tout autre ouvrage, il lui faille se servir de règles et de cercles ? PROTARQUE. Notre situation, Socrate, serait ridicule, si nous n’avions que ces connaissances divines. SOCRATE. Comment dis-tu ? Il faut donc y ajouter l’art mobile et grossier de la règle et du cercle défectueux. PROTARQUE. Il le faut bien si l’on veut que nous retrouvions chaque jour le chemin pour retourner chez nous. (62c) SOCRATE. Faudra-t-il y joindre aussi la musique, que nous avons dite un peu plus haut toute pleine de conjecture et d’imitation, et manquant de pureté ? PROTARQUE. Il le faut bien, selon moi, si nous voulons que notre vie soit un peu supportable. SOCRATE. Veux-tu que, semblable à un portier pressé et forcé par la foule, je cède, j’ouvre les portes toutes grandes, et laisse toutes les sciences entrer et se mêler ensemble, les pures avec celles qui ne le sont pas ? (62d) PROTARQUE. Je ne vois pas, Socrate, quel mal il y aurait à posséder toutes les autres sciences, pourvu qu’on eût les premières. SOCRATE. Je vais donc leur ouvrir passage, et les laisser toutes se rassembler dans le sein de la très poétique vallée d’Homère. PROTARQUE. A la bonne heure. SOCRATE. Le passage est ouvert ; qu’elles se rassemblent toutes. Il faut aller maintenant à la source des plaisirs : car nous n’avons pu faire notre mélange comme nous l’avions d’abord projeté, en commençant par ce qu’il y a de vrai dans le plaisir et dans la science ; mais par amour pour la science, nous avons admis toutes les sciences sans distinction, (62e) et avant les plaisirs. PROTARQUE. Tu dis très vrai. SOCRATE. Il est temps par conséquent de délibérer au sujet des plaisirs ? si nous les laisserons aussi entrer tous à-la-fois, ou si nous ne devons ouvrir d’abord passage qu’à ceux qui sont vrais. PROTARQUE. Il faut d’abord, pour plus de sûreté, donner entrée aux véritables. SOCRATE. Qu’ils passent donc. Mais que ferons-nous après cela ? Ne faut-il pas, s’il y a quelques plaisirs nécessaires, que nous les mêlions avec les autres, comme nous avons fait à l’égard des sciences ? PROTARQUE. Pourquoi non ? Les nécessaires, du moins.


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Dernière mise à jour : 11/03/2010