HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Philèbe (dialogue complet)

Page 55

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[55] (55a) (Πρώταρχος) Ἐοίκασι γοῦν. (Σωκράτης) Οὐκοῦν τῷ γίγνεσθαΐ γε τοὐναντίον ἅπαντες τὸ φθείρεσθαι φαῖμεν ἄν. (Πρώταρχος) Ἀναγκαῖον. (Σωκράτης) Τὴν δὴ φθορὰν καὶ γένεσιν αἱροῖτ' ἄν τις τοῦθ' αἱρούμενος, ἀλλ' οὐ τὸν τρίτον ἐκεῖνον βίον, τὸν ἐν μήτε χαίρειν μήτε λυπεῖσθαι, φρονεῖν δ' ἦν δυνατὸν ὡς οἷόν τε καθαρώτατα. (Πρώταρχος) Πολλή τις, ὡς ἔοικεν, Σώκρατες, ἀλογία συμβαίνει γίγνεσθαι, ἐάν τις τὴν ἡδονὴν ὡς ἀγαθὸν ἡμῖν τιθῆται. (Σωκράτης) Πολλή, ἐπεὶ καὶ τῇδε ἔτι λέγωμεν. (Πρώταρχος) Πῇ; (55b) (Σωκράτης) Πῶς οὐκ ἄλογόν ἐστι μηδὲν ἀγαθὸν εἶναι μηδὲ καλὸν μήτε ἐν σώμασι μήτ' ἐν πολλοῖς ἄλλοις πλὴν ἐν ψυχῇ, καὶ ἐνταῦθα ἡδονὴν μόνον, ἀνδρείαν δὲ σωφροσύνην νοῦν τι τῶν ἄλλων ὅσα ἀγαθὰ εἴληχε ψυχή, μηδὲν τοιοῦτον εἶναι; Πρὸς τούτοις δὲ ἔτι τὸν μὴ χαίροντα, ἀλγοῦντα δέ, ἀναγκάζεσθαι φάναι κακὸν εἶναι τότε ὅταν ἀλγῇ, κἂν ἄριστος πάντων, καὶ τὸν χαίροντα αὖ, ὅσῳ μᾶλλον χαίρει, (55c) τότε ὅταν χαίρῃ, τοσούτῳ διαφέρειν πρὸς ἀρετήν. (Πρώταρχος) Πάντ' ἐστὶ ταῦτα, Σώκρατες, ὡς δυνατὸν ἀλογώτατα. (Σωκράτης) Μὴ τοίνυν ἡδονῆς μὲν πάντως ἐξέτασιν πᾶσαν ἐπιχειρῶμεν ποιήσασθαι, νοῦ δὲ καὶ ἐπιστήμης οἷον φειδόμενοι σφόδρα φανῶμεν· γενναίως δέ, εἴ πῄ τι σαθρὸν ἔχει, πᾶν περικρούωμεν, ὡς ὅτι καθαρώτατόν ἐστ' αὐτῶν φύσει, τοῦτο κατιδόντες εἰς τὴν κρίσιν χρώμεθα τὴν κοινὴν τοῖς τε τούτων καὶ τοῖς τῆς ἡδονῆς μέρεσιν ἀληθεστάτοις. (Πρώταρχος) Ὀρθῶς. (55d) (Σωκράτης) Οὐκοῦν ἡμῖν τὸ μὲν οἶμαι δημιουργικόν ἐστι τῆς περὶ τὰ μαθήματα ἐπιστήμης, τὸ δὲ περὶ παιδείαν καὶ τροφήν. πῶς; (Πρώταρχος) Οὕτως. (Σωκράτης) Ἐν δὴ ταῖς χειροτεχνικαῖς διανοηθῶμεν πρῶτα εἰ τὸ μὲν ἐπιστήμης αὐτῶν μᾶλλον ἐχόμενον, τὸ δ' ἧττον ἔνι, καὶ δεῖ τὰ μὲν ὡς καθαρώτατα νομίζειν, τὰ δ' ὡς ἀκαθαρτότερα. (Πρώταρχος) Οὐκοῦν χρή. (Σωκράτης) Τὰς τοίνυν ἡγεμονικὰς διαληπτέον ἑκάστων αὐτῶν χωρίς; (Πρώταρχος) Ποίας καὶ πῶς; (55e) (Σωκράτης) Οἷον πασῶν που τεχνῶν ἄν τις ἀριθμητικὴν χωρίζῃ καὶ μετρητικὴν καὶ στατικήν, ὡς ἔπος εἰπεῖν φαῦλον τὸ καταλειπόμενον ἑκάστης ἂν γίγνοιτο. (Πρώταρχος) Φαῦλον μὲν δή. [55] (55a) PROTARQUE. Ils paraissent, du moins, dans cette disposition. SOCRATE. Tout le monde ne conviendra-t-il point que la corruption d’un phénomène est le contraire de sa génération ? PROTARQUE. Sans contredit. SOCRATE. Ainsi quiconque choisit la vie de plaisir, choisit la génération et la corruption, et non le troisième état, où il ne se rencontre ni plaisir, ni douleur, et où l’on peut avoir en partage la sagesse la plus pure. PROTARQUE. Je vois bien, Socrate, que c’est la plus grande des absurdités de mettre le bien de l’homme dans le plaisir. SOCRATE. Cela est vrai. Prouvons-le encore de cette manière. PROTARQUE. De quelle manière ? (55b) SOCRATE. Comment n’est-il point absurde que, n’y ayant rien de bon et de beau, ni dans les corps, ni dans toute autre chose, si ce n’est dans l’âme seule, le plaisir fût le seul bien de cette âme, et que la force, la tempérance, l’intelligence, et tous les autres biens que l’âme a reçus en partage, ne fussent comptés pour rien ? et encore qu’on fût réduit à avouer que quiconque ne goûte point de plaisir et ressent de la douleur est méchant pendant tout le temps qu’il souffre, fût-ce d’ailleurs l’homme le plus vertueux ; qu’au contraire, dès qu’on goûte du plaisir, on est vertueux par cette raison-là même, (55c) et d’autant plus vertueux que le plaisir est plus grand ? PROTARQUE. Tout cela, Socrate est de la dernière absurdité. SOCRATE. Qu’on ne puisse pas nous reprocher qu’après avoir examiné le plaisir avec la plus grande rigueur, nous avons l’air d’épargner l’intelligence et la science. Frappons-les hardiment de tous côtés, pour voir si elles ont quelque endroit faible, jusqu’à ce qu’ayant découvert ce qu’il y a de plus pur dans leur nature, nous nous servions, dans le jugement que nous devons porter en commun, de ce que l’intelligence d’une part, et le plaisir de l’autre, ont de plus vrai. PROTARQUE. Fort bien. (55d) SOCRATE. Les sciences ne se divisent-elles pas en deux classes, dont l’une a, je pense, pour objet les arts mécaniques, et l’autre la culture morale ? n’est-ce pas ? PROTARQUE. Oui. SOCRATE. Voyons d’abord, par rapport aux arts mécaniques, si, à certains égards, ils ne tiennent pas davantage de la science, et moins à d’autres égards ; et s’il nous faut regarder comme très pure la partie par laquelle ils approchent plus de la science, et l’autre comme impure. PROTARQUE. Sans doute. SOCRATE. Dans les arts, considérons séparément ceux qui sont à la tête des autres. PROTARQUE. Quels arts, et comment les séparerons-nous ? (55e) SOCRATE. Par exemple, si on sépare de tous les autres arts l’art de compter, de mesurer, de peser, ce qui demeurera sera bien peu de chose, à dire vrai. PROTARQUE. J'en conviens.


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Dernière mise à jour : 11/03/2010