HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Philèbe (dialogue complet)

Page 53

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[53] (53a) (Πρώταρχος) Τί οὖν προελώμεθα; (Σωκράτης) Τὸ λευκὸν ἐν τοῖς πρῶτον, εἰ βούλει, θεασώμεθα γένος. (Πρώταρχος) Πάνυ μὲν οὖν. (Σωκράτης) Πῶς οὖν ἂν λευκοῦ καὶ τίς καθαρότης ἡμῖν εἴη; Πότερα τὸ μέγιστόν τε καὶ πλεῖστον τὸ ἀκρατέστατον, ἐν χρώματος μηδεμία μοῖρα ἄλλη μηδενὸς ἐνείη; (Πρώταρχος) Δῆλον ὅτι τὸ μάλιστ' εἰλικρινὲς ὄν. (Σωκράτης) Ὀρθῶς. Ἆρ' οὖν οὐ τοῦτο ἀληθέστατον, Πρώταρχε, (53b) καὶ ἅμα δὴ κάλλιστον τῶν λευκῶν πάντων θήσομεν, ἀλλ' οὐ τὸ πλεῖστον οὐδὲ τὸ μέγιστον; (Πρώταρχος) Ὀρθότατά γε. (Σωκράτης) Σμικρὸν ἄρα καθαρὸν λευκὸν μεμειγμένου πολλοῦ λευκοῦ λευκότερον ἅμα καὶ κάλλιον καὶ ἀληθέστερον ἐὰν φῶμεν γίγνεσθαι, παντάπασιν ἐροῦμεν ὀρθῶς. (Πρώταρχος) Ὀρθότατα μὲν οὖν. (Σωκράτης) Τί οὖν; Οὐ δήπου πολλῶν δεησόμεθα παραδειγμάτων τοιούτων ἐπὶ τὸν τῆς ἡδονῆς πέρι λόγον, ἀλλ' ἀρκεῖ νοεῖν ἡμῖν αὐτόθεν ὡς ἄρα καὶ σύμπασα ἡδονὴ σμικρὰ (53c) μεγάλης καὶ ὀλίγη πολλῆς, καθαρὰ λύπης, ἡδίων καὶ ἀληθεστέρα καὶ καλλίων γίγνοιτ' ἄν. (Πρώταρχος) Σφόδρα μὲν οὖν, καὶ τό γε παράδειγμα ἱκανόν. (Σωκράτης) Τί δὲ τὸ τοιόνδε; Ἆρα περὶ ἡδονῆς οὐκ ἀκηκόαμεν ὡς ἀεὶ γένεσίς ἐστιν, οὐσία δὲ οὐκ ἔστι τὸ παράπαν ἡδονῆς; Κομψοὶ γὰρ δή τινες αὖ τοῦτον τὸν λόγον ἐπιχειροῦσι μηνύειν ἡμῖν, οἷς δεῖ χάριν ἔχειν. (Πρώταρχος) Τί δή; (Σωκράτης) Διαπερανοῦμαί σοι τοῦτ' αὐτὸ ἐπανερωτῶν, (53d) Πρώταρχε φίλε. (Πρώταρχος) Λέγε καὶ ἐρώτα μόνον. (Σωκράτης) Ἐστὸν δή τινε δύο, τὸ μὲν αὐτὸ καθ' αὑτό, τὸ δ' ἀεὶ ἐφιέμενον ἄλλου. (Πρώταρχος) Πῶς τούτω καὶ τίνε λέγεις; (Σωκράτης) Τὸ μὲν σεμνότατον ἀεὶ πεφυκός, τὸ δ' ἐλλιπὲς ἐκείνου. (Πρώταρχος) Λέγ' ἔτι σαφέστερον. (Σωκράτης) Παιδικά που καλὰ καὶ ἀγαθὰ τεθεωρήκαμεν ἅμα καὶ ἐραστὰς ἀνδρείους αὐτῶν. (Πρώταρχος) Σφόδρα γε. (Σωκράτης) Τούτοις τοίνυν ἐοικότα δυοῖν οὖσι δύο ἄλλα ζήτει (53e) κατὰ πάνθ' ὅσα λέγομεν εἶναι. (Πρώταρχος) Τὸ τρίτον ἔτ' ἐρῶ; Λέγε σαφέστερον, Σώκρατες, ὅτι λέγεις. (Σωκράτης) Οὐδέν τι ποικίλον, Πρώταρχε· ἀλλ' λόγος ἐρεσχηλεῖ νῷν, λέγει δ' ὅτι τὸ μὲν ἕνεκά του τῶν ὄντων ἔστ' ἀεί, τὸ δ' οὗ χάριν ἑκάστοτε τὸ τινὸς ἕνεκα γιγνόμενον ἀεὶ γίγνεται. (Πρώταρχος) Μόγις ἔμαθον διὰ τὸ πολλάκις λεχθῆναι. [53] (53a) PROTARQUE. Laquelle prendrons-nous ? SOCRATE. Considérons, si tu veux, d’abord la blancheur. PROTARQUE. A la bonne heure. SOCRATE. Comment et en quoi consiste la pureté de la blancheur ? Est-ce dans la grandeur et la quantité ? ou bien en ce qui est tout-à-fait sans mélange, et où il ne se trouve aucune trace d’aucune autre couleur ? PROTARQUE. Il est évident que c’est en ce qui est parfaitement dégagé de tout mélange. SOCRATE. Fort bien. Ne dirons-nous pas, Protarque, (53b) que ce blanc est le plus vrai, et en même temps le plus beau de tous les blancs, et non pas celui qui serait en plus grande quantité ou plus grand ? PROTARQUE. Oui, et avec beaucoup de raison. SOCRATE. Si nous soutenons donc qu’un peu de blanc sans mélange est tout à-la-fois plus blanc, plus beau et plus vrai que beaucoup de blanc mélangé, nous n’avancerons rien que de très juste. PROTARQUE. Assurément. SOCRATE. Mais quoi ! Nous n’aurons pas besoin, apparemment, de beaucoup d’exemples semblables pour en faire l’application au plaisir ; mais celuici suffit pour nous faire comprendre que tout plaisir dégagé de douleur, quoique faible et en petite quantité, (53b) est plus agréable, plus vrai, plus beau qu’un autre, fût-il plus vif et en grande quantité. PROTARQUE. J’en conviens ; et ce seul exemple est suffisant. SOCRATE. Que penses-tu de ceci ? N’avons-nous pas ouï dire que le plaisir est toujours en voie de génération, et jamais dans l’état d’existence ? C’est en effet ce que certaines personnes habiles entreprennent de nous démontrer, et nous devons leur en savoir gré. PROTARQUE. Pour quelle raison ? SOCRATE. Je discuterai cette question avec toi, mon (53d) cher Protarque, par voie d’interrogation. PROTARQUE. Parle, et interroge. SOCRATE. N’y a-t-il point deux sortes de choses, l’une qui est pour elle-même ; l’autre, qui en desire sans cesse une autre ? PROTARQUE. Comment, et de quelle chose parles-tu ? SOCRATE. L’une est très noble de sa nature, l’autre lui est inférieure en dignité. PROTARQUE. Explique-toi encore plus clairement. SOCRATE. Nous avons vu sans doute de beaux garçons ayant pour amants des hommes pleins de courage. PROTARQUE. Oui. SOCRATE. Eh bien, cherche maintenant deux choses qui ressemblent à ces deux-là, (53e) parmi toutes celles qui sont unies entre elles par un rapport. PROTARQUE. Dis plus clairement, Socrate, ce que tu veux dire. SOCRATE. Rien de bien relevé, Protarque ; mais le discours prend plaisir à nous embarrasser. Il veut nous faire entendre que, de ces deux choses, l’une est toujours faite en vue de quelque autre ; l’autre est celle en vue de laquelle se fait ordinairement ce qui est fait pour une autre chose. PROTARQUE. J’ai eu bien de la peine à le comprendre, à force de me faire répéter.


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Dernière mise à jour : 11/03/2010