HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Philèbe (dialogue complet)

Page 48

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[48] (48a) καὶ τὰς ἐν τοῖς θρήνοις καὶ πόθοις ἡδονὰς ἐν λύπαις οὔσας ἀναμεμειγμένας; (Πρώταρχος) Οὔκ, ἀλλ' οὕτω ταῦτά γε καὶ οὐκ ἄλλως ἂν συμβαίνοι γιγνόμενα. (Σωκράτης) Καὶ μὴν καὶ τάς γε τραγικὰς θεωρήσεις, ὅταν ἅμα χαίροντες κλάωσι, μέμνησαι; (Πρώταρχος) Τί δ' οὔ; (Σωκράτης) Τὴν δ' ἐν ταῖς κωμῳδίαις διάθεσιν ἡμῶν τῆς ψυχῆς, ἆρ' οἶσθ' ὡς ἔστι κἀν τούτοις μεῖξις λύπης τε καὶ ἡδονῆς; (Πρώταρχος) Οὐ πάνυ κατανοῶ. (48b) (Σωκράτης) Παντάπασι γὰρ οὐ ῥᾴδιον, Πρώταρχε, ἐν τούτῳ συννοεῖν τὸ τοιοῦτον ἑκάστοτε πάθος. (Πρώταρχος) Οὔκουν ὥς γ' ἔοικεν ἐμοί. (Σωκράτης) Λάβωμέν γε μὴν αὐτὸ τοσούτῳ μᾶλλον ὅσῳ σκοτεινότερόν ἐστιν, ἵνα καὶ ἐν ἄλλοις ῥᾷον καταμαθεῖν τις οἷός τ' μεῖξιν λύπης τε καὶ ἡδονῆς. (Πρώταρχος) Λέγοις ἄν. (Σωκράτης) Τό τοι νυνδὴ ῥηθὲν ὄνομα φθόνου πότερα λύπην τινὰ ψυχῆς θήσεις, πῶς; (Πρώταρχος) Οὕτως. (Σωκράτης) Ἀλλὰ μὴν φθονῶν γε ἐπὶ κακοῖς τοῖς τῶν πέλας ἡδόμενος ἀναφανήσεται. (48c) (Πρώταρχος) Σφόδρα γε. (Σωκράτης) Κακὸν μὴν ἄγνοια καὶ ἣν δὴ λέγομεν ἀβελτέραν ἕξιν. (Πρώταρχος) Τί μήν; (Σωκράτης) Ἐκ δὴ τούτων ἰδὲ τὸ γελοῖον ἥντινα φύσιν ἔχει. (Πρώταρχος) Λέγε μόνον. (Σωκράτης) Ἔστιν δὴ πονηρία μέν τις τὸ κεφάλαιον, ἕξεώς τινος ἐπίκλην λεγομένη· τῆς δ' αὖ πάσης πονηρίας ἐστὶ τοὐναντίον πάθος ἔχον τὸ λεγόμενον ὑπὸ τῶν ἐν Δελφοῖς γραμμάτων. (Πρώταρχος) Τὸ "γνῶθι σαυτὸν" λέγεις, Σώκρατες; (48d) (Σωκράτης) Ἔγωγε. Τοὐναντίον μὴν ἐκείνῳ δῆλον ὅτι τὸ μηδαμῇ γιγνώσκειν αὑτὸν λεγόμενον ὑπὸ τοῦ γράμματος ἂν εἴη. (Πρώταρχος) Τί μήν; (Σωκράτης) Πρώταρχε, πειρῶ δὲ αὐτὸ τοῦτο τριχῇ τέμνειν. (Πρώταρχος) Πῇ φῄς; Οὐ γὰρ μὴ δυνατὸς . (Σωκράτης) Λέγεις δὴ δεῖν ἐμὲ τοῦτο διελέσθαι τὰ νῦν; (Πρώταρχος) Λέγω, καὶ δέομαί γε πρὸς τῷ λέγειν. (Σωκράτης) Ἆρ' οὖν οὐ τῶν ἀγνοούντων αὑτοὺς κατὰ τρία ἀνάγκη τοῦτο τὸ πάθος πάσχειν ἕκαστον; (Πρώταρχος) Πῶς; (48e) (Σωκράτης) Πρῶτον μὲν κατὰ χρήματα, δοξάζειν εἶναι πλουσιώτερον κατὰ τὴν αὑτῶν οὐσίαν. (Πρώταρχος) Πολλοὶ γοῦν εἰσὶν τὸ τοιοῦτον πάθος ἔχοντες. (Σωκράτης) Πλείους δέ γε οἳ μείζους καὶ καλλίους αὑτοὺς δοξάζουσι, καὶ πάντα ὅσα κατὰ τὸ σῶμα εἶναι διαφερόντως τῆς οὔσης αὐτοῖς ἀληθείας. (Πρώταρχος) Πάνυ γε. (Σωκράτης) Πολὺ δὲ πλεῖστοί γε οἶμαι περὶ τὸ τρίτον εἶδος τὸ τῶν ἐν ταῖς ψυχαῖς διημαρτήκασιν, ἀρετῇ δοξάζοντες βελτίους ἑαυτούς, οὐκ ὄντες. (Πρώταρχος) Σφόδρα μὲν οὖν. [48] (48a) et les plaisirs mêlés avec la douleur dans les lamentations et les regrets ? PROTARQUE. Non ; je conviens que les choses se passent de cette manière, et pas autrement. SOCRATE. Tu te rappelles aussi les représentations tragiques où l’on pleure en même temps qu’on goûte de la joie. PROTARQUE. Pourquoi non ? SOCRATE. Sais-tu que dans la comédie même notre âme est ainsi disposée, et qu’il y a en elle un mélange de plaisir et de douleur ? PROTARQUE. Je ne vois pas cela clairement. (48b) SOCRATE. Il est vrai, Protarque, que le sentiment qu’on éprouve alors n’est nullement aisé à démêler. PROTARQUE. Il paraît du moins qu’il ne l’est pas pour moi. SOCRATE. Attachons-nous donc d’autant plus à l’éclaircir, qu’il est plus obscur. Cela nous servira à découvrir plus facilement pour le reste comment le plaisir et la douleur s’y trouvent mêlés. PROTARQUE. Parle. SOCRATE. Ce que nous venons d’appeler envie, le regardes-tu comme une douleur de l’âme ? Qu’en penses-tu ? PROTARQUE. Oui. SOCRATE. Nous voyons pourtant que l’envieux se réjouit du mal de son prochain. (48c) PROTARQUE. Très fort. SOCRATE. L’ignorance, et comme on l’appelle, la bêtise, n’est-elle point un mal ? PROTARQUE. Qui en doute ? SOCRATE. Ceci posé, conçois-tu quelle est la nature du ridicule ? PROTARQUE. Tu n’as qu’à dire. SOCRATE. A le prendre en général, c’est une espèce de vice qui tire son nom d’une certaine habitude de l’âme ; et ce qui le distingue de tous les autres vices, c’est qu’il fait en nous le contraire de ce que prescrit l’inscription de Delphes. PROTARQUE. Parles-tu, Socrate, du précepte, Connais-toi toi-même ? (48d) SOCRATE. Oui : et il est évident que l’inscription dirait tout le contraire, si elle portait, Ne te connais en aucune façon. PROTARQUE. Assurément. SOCRATE. Essaie donc, Protarque, de diviser ceci en trois. PROTARQUE. Comment cela ? je crains fort de ne pouvoir le faire. SOCRATE. Tu dis apparemment qu’il faut que je fasse moi-même cette division. PROTARQUE. Non-seulement je le dis, mais je t’en prie. SOCRATE. N’est-il pas nécessaire que ceux qui ne se connaissent point eux-mêmes soient dans cette ignorance par rapport à une de ces trois choses ? PROTARQUE. Quelles choses ? (48a) SOCRATE. En premier lieu, par rapport aux richesses, s’imaginant être plus riches qu’ils ne sont en effet. PROTARQUE. Beaucoup de gens sont attaqués de cette maladie. SOCRATE. Il en est bien davantage qui se croient plus grands, plus beaux qu’ils ne sont, et doués de toutes les qualités du corps dans un degré supérieur à la vérité. PROTARQUE. Assurément. SOCRATE. Mais le plus grand nombre, à ce que je pense, est de ceux qui se trompent à l’égard des qualités de l’âme, s’imaginant, en fait de vertu, être meilleurs qu’ils ne sont : ce qui est la troisième espèce d’ignorance. PROTARQUE. Cela est certain.


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Dernière mise à jour : 11/03/2010