HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Philèbe (dialogue complet)

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[46] (46a) (Πρώταρχος) Ἀνάγκη. (Σωκράτης) Σκόπει δὴ τὰς τῶν τοιῶνδε νοσημάτων ἡδονάς, τίνα ποτὲ ἔχουσι τρόπον. (Πρώταρχος) Ποίων; (Σωκράτης) Τὰς τῶν ἀσχημόνων, ἃς οὓς εἴπομεν δυσχερεῖς μισοῦσι παντελῶς. (Πρώταρχος) Ποίας; (Σωκράτης) Οἷον τὰς τῆς ψώρας ἰάσεις τῷ τρίβειν καὶ ὅσα τοιαῦτα, οὐκ ἄλλης δεόμενα φαρμάξεως· τοῦτο γὰρ δὴ τὸ πάθος ἡμῖν, πρὸς θεῶν, τί ποτε φῶμεν ἐγγίγνεσθαι; Πότερον ἡδονὴν λύπην; (Πρώταρχος) Σύμμεικτον τοῦτό γ' ἄρ', Σώκρατες, ἔοικε γίγνεσθαί τι κακόν. (46b) (Σωκράτης) Οὐ μὲν δὴ Φιλήβου γε ἕνεκα παρεθέμην τὸν λόγον· ἀλλ' ἄνευ τούτων, Πρώταρχε, τῶν ἡδονῶν καὶ τῶν ταύταις ἑπομένων, ἂν μὴ κατοφθῶσι, σχεδὸν οὐκ ἄν ποτε δυναίμεθα διακρίνασθαι τὸ νῦν ζητούμενον. (Πρώταρχος) Οὐκοῦν ἰτέον ἐπὶ τὰς τούτων συγγενεῖς. (Σωκράτης) Τὰς ἐν τῇ μείξει κοινωνούσας λέγεις; (Πρώταρχος) Πάνυ μὲν οὖν. (Σωκράτης) Εἰσὶ τοίνυν μείξεις αἱ μὲν κατὰ τὸ σῶμα ἐν αὐτοῖς (46c) τοῖς σώμασιν, αἱ δ' αὐτῆς τῆς ψυχῆς ἐν τῇ ψυχῇ· τὰς δ' αὖ τῆς ψυχῆς καὶ τοῦ σώματος ἀνευρήσομεν λύπας ἡδοναῖς μειχθείσας τοτὲ μὲν ἡδονὰς τὰ συναμφότερα, τοτὲ δὲ λύπας ἐπικαλουμένας. (Πρώταρχος) Πῶς; (Σωκράτης) Ὁπόταν ἐν τῇ καταστάσει τις τῇ διαφθορᾷ τἀναντία ἅμα πάθη πάσχῃ, ποτὲ ῥιγῶν θέρηται καὶ θερμαινόμενος ἐνίοτε ψύχηται, ζητῶν οἶμαι τὸ μὲν ἔχειν, τοῦ δὲ ἀπαλλάττεσθαι, τὸ δὴ λεγόμενον πικρῷ γλυκὺ μεμειγμένον, μετὰ (46d) δυσαπαλλακτίας παρόν, ἀγανάκτησιν καὶ ὕστερον σύντασιν ἀγρίαν ποιεῖ. (Πρώταρχος) Καὶ μάλα ἀληθὲς τὸ νῦν λεγόμενον. (Σωκράτης) Οὐκοῦν αἱ τοιαῦται μείξεις αἱ μὲν ἐξ ἴσων εἰσὶ λυπῶν τε καὶ ἡδονῶν, αἱ δ' ἐκ τῶν ἑτέρων πλειόνων; (Πρώταρχος) Πῶς γὰρ οὔ; (Σωκράτης) Λέγε δὴ τὰς μέν, ὅταν πλείους λῦπαι τῶν ἡδονῶν γίγνωνταιτὰς τῆς ψώρας λεγομένας νυνδὴ ταύτας εἶναι καὶ τὰς τῶν γαργαλισμῶνὁπόταν ἐν τοῖς ἐντὸς τὸ ζέον καὶ τὸ φλεγμαῖνον, τῇ τρίψει δὲ καὶ τῇ κνήσει μὴ ἐφικνῆταί (46e) τις, τὸ δ' ἐπιπολῆς μόνον διαχέῃ, τοτὲ φέροντες εἰς πῦρ αὐτὰ καὶ εἰς τοὐναντίον πυρίαις μεταβάλλοντες ἐνίοτε ἀμηχάνους ἡδονάς, τοτὲ δὲ τοὐναντίον τοῖς ἐντὸς πρὸς τὰ τῶν ἔξω, λύπας ἡδοναῖς συγκερασθείσας, εἰς ὁπότερ' ἂν ῥέψῃ, παρέσχοντο τῷ τὰ συγκεκριμένα βίᾳ διαχεῖν τὰ διακεκριμένα συγχεῖν - [46] (46a) PROTARQUE. Soit. SOCRATE. Considérons donc quelle est la nature des plaisirs que causent certaines maladies. PROTARQUE. Quelles maladies ? SOCRATE. Les plaisirs de certaines maladies honteuses, pour lesquels les austères dont nous avons parlé ont une extrême aversion. PROTARQUE. Quels plaisirs ? SOCRATE. Par exemple, la guérison de la gale par la friction, et des autres maux semblables, qui n’ont pas besoin d’autre remède. Au nom des dieux, que dirons-nous que ce soit ce qu’on éprouve alors ? Un plaisir ? une douleur ? PROTARQUE. Il me paraît, Socrate, que c’est une espèce de douleur mélangée. (46b) SOCRATE. Je n’aurais jamais proposé cet exemple par égard pour Philèbe ; mais, Protarque, si nous n’examinons à fond ces plaisirs, et tous ceux de même nature, jamais nous ne parviendrons à découvrir ce que nous cherchons. PROTARQUE. Il faut donc entrer dans l’examen des plaisirs qui ont de l’affinité avec ceux-là ? SOCRATE. Parles-tu des plaisirs qui sont mélangés ? PROTARQUE. Qui. SOCRATE. De ces mélanges, les uns, qui regardent le corps, (46c) se font dans le corps même ; les autres, qui regardent l’âme, se font pareillement dans l’âme. Nous trouverons aussi de certains mélanges de plaisirs et de douleurs qui appartiennent en même temps au corps et à l’âme ; mélanges auxquels on donne quelquefois le nom de plaisir, quelquefois celui de douleur. PROTARQUE. Comment cela ? SOCRATE. Lorsque dans le rétablissement ou l’altération de la constitution, on éprouve en même temps deux sensations contraires ; qu’ayant froid, par exemple, on est réchauffé, ou qu’ayant chaud, on est rafraîchi ; et qu’on cherche à se procurer une de ces sensations et à se délivrer de l’autre ; alors le doux et l’amer mêlés ensemble, (46b) comme on dit, et ne pouvant se séparer que très difficilement, excitent d’abord du trouble dans l’Ame, et puis une tension douloureuse. PROTARQUE. A merveille. SOCRATE. Ces sortes de mélanges ne se forment-ils pas d’une dose tantôt égale et tantôt inégale de douleur et de plaisir ? PROTARQUE. Sans doute. SOCRATE. Mets donc au nombre des mélanges où la douleur l’emporte sur le plaisir les sensations mixtes dont nous venons de parler, de la gale et des autres démangeaisons, lorsque le principe de l’inflammation est interne, et que par la friction et le chatouillement (46e) on ne parvient pas jusqu’à lui, mais qu’on ne fait que répandre un peu de plaisir sur la surface, qu’on se met tantôt dans le feu, tantôt au froid, et que l’on se procure quelquefois des plaisirs extraordinaires que l’on échange toujours pour de l’inquiétude ; ou au contraire, quand le mal est externe, et que l’on procure à l’intérieur du plaisir mêlé de douleur, de quelque manière que l’on s’y prenne, soit qu’on divise de force les humeurs ramassées, ou qu’on rassemble les humeurs ramassées, ou qu'on rassemble les humeurs trop divisées,


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Dernière mise à jour : 11/03/2010