HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Philèbe (dialogue complet)

Page 13

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[13] γένει μέν ἐστι πᾶν ἕν, τὰ δὲ μέρη τοῖς μέρεσιν (13a) αὐτοῦ τὰ μὲν ἐναντιώτατα ἀλλήλοις, τὰ δὲ διαφορότητἔχοντα μυρίαν που τυγχάνει, καὶ πολλὰ ἕτερα οὕτως ἔχονθεὑρήσομεν. Ὥστε τούτῳ γε τῷ λόγῳ μὴ πίστευε, τῷ πάντα τὰ ἐναντιώτατα ἓν ποιοῦντι. Φοβοῦμαι δὲ μή τινας ἡδονὰς ἡδοναῖς εὑρήσομεν ἐναντίας. (Πρώταρχος) Ἴσως· ἀλλὰ τί τοῦθἡμῶν βλάψει τὸν λόγον ; (Σωκράτης) Ὅτι προσαγορεύεις αὐτὰ ἀνόμοια ὄντα ἑτέρῳ, φήσομεν, ὀνόματι· λέγεις γὰρ ἀγαθὰ πάντεἶναι τὰ ἡδέα. Τὸ μὲν οὖν μὴ οὐχὶ ἡδέα εἶναι τὰ ἡδέα λόγος οὐδεὶς ἀμφισβητεῖ· (13b) κακὰ δὄντα αὐτῶν τὰ πολλὰ καὶ ἀγαθὰ δέ, ὡς ἡμεῖς φαμέν, ὅμως πάντα σὺ προσαγορεύεις ἀγαθὰ αὐτά, ὁμολογῶν ἀνόμοια εἶναι, τῷ λόγῳ εἴ τίς σε προσαναγκάζοι. Τί οὖν δὴ ταὐτὸν ἐν ταῖς κακαῖς ὁμοίως καὶ ἐν ἀγαθαῖς ἐνὸν πάσας ἡδονὰς ἀγαθὸν εἶναι προσαγορεύεις ; (Πρώταρχος) Πῶς λέγεις, Σώκρατες ; Οἴει γάρ τινα συγχωρήσεσθαι, θέμενον ἡδονὴν εἶναι τἀγαθόν, εἶτα ἀνέξεσθαί σου (13c) λέγοντος τὰς μὲν εἶναί τινας ἀγαθὰς ἡδονάς, τὰς δέ τινας ἑτέρας αὐτῶν κακάς ; (Σωκράτης) Ἀλλοὖν ἀνομοίους γε φήσεις αὐτὰς ἀλλήλαις εἶναι καί τινας ἐναντίας. (Πρώταρχος) Οὔτι καθὅσον γε ἡδοναί. (Σωκράτης) Πάλιν εἰς τὸν αὐτὸν φερόμεθα λόγον, Πρώταρχε, οὐδἄρα ἡδονὴν ἡδονῆς διάφορον, ἀλλὰ πάσας ὁμοίας εἶναι φήσομεν, καὶ τὰ παραδείγματα ἡμᾶς τὰ νυνδὴ λεχθέντα οὐδὲν τιτρώσκει, πεισόμεθα δὲ καὶ ἐροῦμεν ἅπερ οἱ πάντων (13d) φαυλότατοί τε καὶ περὶ λόγους ἅμα νέοι. (Πρώταρχος) Τὰ ποῖα δὴ λέγεις ; (Σωκράτης) Ὅτι σε μιμούμενος ἐγὼ καὶ ἀμυνόμενος ἐὰν τολμῶ λέγειν ὡς τὸ ἀνομοιότατόν ἐστι τῷ ἀνομοιοτάτῳ πάντων ὁμοιότατον, ἕξω τὰ αὐτὰ σοὶ λέγειν, καὶ φανούμεθά γε νεώτεροι τοῦ δέοντος, καὶ λόγος ἡμῖν ἐκπεσὼν οἰχήσεται. Πάλιν οὖν αὐτὸν ἀνακρουώμεθα, καὶ τάχἂν ἰόντες εἰς τὰς ὁμοίας ἴσως ἄν πως ἀλλήλοις συγχωρήσαιμεν. (13e) (Πρώταρχος) Λέγε πῶς ; (Σωκράτης) Ἐμὲ θὲς ὑπὸ σοῦ πάλιν ἐρωτώμενον, Πρώταρχε. (Πρώταρχος) Τὸ ποῖον δή ; (Σωκράτης) Φρόνησίς τε καὶ ἐπιστήμη καὶ νοῦς καὶ πάνθὁπόσα δὴ κατἀρχὰς ἐγὼ θέμενος εἶπον ἀγαθά, διερωτώμενος ὅτι ποτἐστὶν ἀγαθόν, ἆροὐ ταὐτὸν πείσονται τοῦτο ὅπερ σὸς λόγοσ ; (Πρώταρχος) Πῶς ; [13] mais si l’on compare les espèces (13a) ensemble, il y en a de très opposées entre elles, et d’autres même diversifiées à l’infini. Nous trouverons beaucoup d’autres choses qui sont dans le même cas. Ainsi, n’ajoute pas foi à la raison que tu viens d’alléguer, qui confond en un les objets les plus contraires. Or, j’appréhende que nous ne découvrions des plaisirs contraires à d’autres plaisirs. PROTARQUE. Peut-être y en a-t-il. Mais quel tort cela fait-il à l’opinion que je défends ? SOCRATE. C’est que ces plaisirs étant dissemblables, tu les appelles, disons-nous, d’un nom qui ne leur convient pas. Car tu dis que toutes les choses agréables sont bonnes ; et personne, à la vérité ne te soutiendra que ce qui est agréable n’est point agréable : mais la plupart des plaisirs (13b) étant mauvais, et quelques-uns bons, comme nous le prétendons, tu leur donnes néanmoins à tous le nom de bons, quoique tu reconnaisses qu’ils sont dissemblables, si l’on te force à cet aveu dans la discussion. Quelle qualité commune vois-tu donc également dans les plaisirs bons et mauvais qui t’engage à les comprendre tous sous le nom de bien ? PROTARQUE. Comment dis-tu, Socrate ? Crois-tu qu’après avoir mis en principe que le plaisir est le bien, on t’accorde et on te laisse passer (13c) qu’il y a de certains plaisirs qui sont bons, et d’autres qui sont mauvais ? SOCRATE. Tu avoueras du moins qu’il y en a de dissemblables entre eux, et quelques-uns de contraires. PROTARQUE. Nullement, du moins en tant qu’ils sont des plaisirs. SOCRATE. Nous retombons de nouveau dans le même discours, Protarque. Nous dirons par conséquent qu’un plaisir ne diffère point d’un plaisir, et qu’ils sont tous semblables : les exemples que j’ai allégués tout-à-l’heure ne nous blesseront en rien, nous essaierons de dire, et nous dirons ce que disent (13d) les hommes les plus ineptes et tout-à-fait neufs dans l’art de discuter. PROTARQUE. Quoi donc ? SOCRATE. Si, pour t’imiter et te rendre la pareille, je m’avise de soutenir qu’il y a une ressemblance parfaite entre les choses les plus dissemblables, je pourrais faire valoir les mêmes raisons que toi ; et par là, nous paraîtrons plus novices dans la discussion qu’il ne nous convient de l’être, et le sujet que nous traitons nous échappera des mains. Reprenons-le donc et remettons-le à flot ; peut-être, en prenant la même direction, parviendrons-nous au même point. (13e) PROTARQUE. Dis-moi donc comment. SOCRATE. Suppose, Protarque, que tu m’interroges à ton tour. PROTARQUE. Eh bien ? SOCRATE. N’est-il pas vrai que la sagesse, la science, l’intelligence et toutes les autres choses que j’ai mises au commencement au rang des biens, lorsqu’on m’a demandé ce que c’est que le bien, se trouveront dans le même cas que ton plaisir ? PROTARQUE. Par où ?


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Dernière mise à jour : 11/03/2010