HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Philèbe (dialogue complet)

Page 26

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[26] (26a) (Πρώταρχος) Παντάπασι μὲν οὖν. (Σωκράτης) Ἐν δὲ ὀξεῖ καὶ βαρεῖ καὶ ταχεῖ καὶ βραδεῖ, ἀπείροις οὖσιν, ἆρ' οὐ ταὐτὰ ἐγγιγνόμενα ταῦτα· ἅμα πέρας τε ἀπηργάσατο καὶ μουσικὴν σύμπασαν τελεώτατα συνεστήσατο; (Πρώταρχος) Κάλλιστά γε. (Σωκράτης) Καὶ μὴν ἔν γε χειμῶσιν καὶ πνίγεσιν ἐγγενομένη τὸ μὲν πολὺ λίαν καὶ ἄπειρον ἀφείλετο, τὸ δὲ ἔμμετρον καὶ ἅμα σύμμετρον ἀπηργάσατο. (Πρώταρχος) Τί μήν; (26b) (Σωκράτης) Οὐκοῦν ἐκ τούτων ὧραί τε καὶ ὅσα καλὰ πάντα ἡμῖν γέγονε, τῶν τε ἀπείρων καὶ τῶν πέρας ἐχόντων συμμειχθέντων; (Πρώταρχος) Πῶς δ' οὔ; (Σωκράτης) Καὶ ἄλλα γε δὴ μυρία ἐπιλείπω λέγων, οἷον μεθ' ὑγιείας κάλλος καὶ ἰσχύν, καὶ ἐν ψυχαῖς αὖ πάμπολλα ἕτερα καὶ πάγκαλα. Ὕβριν γάρ που καὶ σύμπασαν πάντων πονηρίαν αὕτη κατιδοῦσα θεός, καλὲ Φίληβε, πέρας οὔτε ἡδονῶν οὐδὲν οὔτε πλησμονῶν ἐνὸν ἐν αὐτοῖς, νόμον καὶ τάξιν πέρας ἔχοντ' ἔθετο· καὶ σὺ μὲν ἀποκναῖσαι φὴς (26c) αὐτήν, ἐγὼ δὲ τοὐναντίον ἀποσῶσαι λέγω. Σοὶ δέ, Πρώταρχε, πῶς φαίνεται; (Πρώταρχος) Καὶ μάλα, Σώκρατες, ἔμοιγε κατὰ νοῦν. (Σωκράτης) Οὐκοῦν τὰ μὲν δὴ τρία ταῦτα εἴρηκα, εἰ συννοεῖς. (Πρώταρχος) Ἀλλ' οἶμαι κατανοεῖν· ἓν μὲν γάρ μοι δοκεῖς τὸ ἄπειρον λέγειν, ἓν δὲ καὶ δεύτερον τὸ πέρας ἐν τοῖς οὖσι· τρίτον δὲ οὐ σφόδρα κατέχω τί βούλει φράζειν. (Σωκράτης) Τὸ γὰρ πλῆθός σε, θαυμάσιε, ἐξέπληξε τῆς τοῦ τρίτου γενέσεως· καίτοι πολλά γε καὶ τὸ ἄπειρον παρέσχετο (26d) γένη, ὅμως δ' ἐπισφραγισθέντα τῷ τοῦ μᾶλλον καὶ ἐναντίου γένει ἓν ἐφάνη. (Πρώταρχος) Ἀληθῆ. (Σωκράτης) Καὶ μὴν τό γε πέρας οὔτε πολλὰ εἶχεν, οὔτ' ἐδυσκολαίνομεν ὡς οὐκ ἦν ἓν φύσει. (Πρώταρχος) Πῶς γὰρ ἄν; (Σωκράτης) Οὐδαμῶς. Ἀλλὰ τρίτον φάθι με λέγειν, ἓν τοῦτο τιθέντα τὸ τούτων ἔκγονον ἅπαν, γένεσιν εἰς οὐσίαν ἐκ τῶν μετὰ τοῦ πέρατος ἀπειργασμένων μέτρων. (Πρώταρχος) Ἔμαθον. (26e) (Σωκράτης) Ἀλλὰ δὴ πρὸς τρισὶ τέταρτόν τι τότε ἔφαμεν εἶναι γένος σκεπτέον· κοινὴ δ' σκέψις. Ὅρα γὰρ εἴ σοι δοκεῖ ἀναγκαῖον εἶναι πάντα τὰ γιγνόμενα διά τινα αἰτίαν γίγνεσθαι. (Πρώταρχος) Ἔμοιγε· πῶς γὰρ ἂν χωρὶς τούτου γίγνοιτο; (Σωκράτης) Οὐκοῦν τοῦ ποιοῦντος φύσις οὐδὲν πλὴν ὀνόματι τῆς αἰτίας διαφέρει, τὸ δὲ ποιοῦν καὶ τὸ αἴτιον ὀρθῶς ἂν εἴη λεγόμενον ἕν; (Πρώταρχος) Ὀρθῶς. [26] (26a) PROTARQUE. Sans contredit. SOCRATE. Que le même mélange, lorsqu’il se fait en ce qui est aigu et grave, vite et lent, phénomènes qui appartiennent à l’infini, imprime le caractère du fini, et donne la forme la plus parfaite à toute la musique ? PROTARQUE. A merveille. SOCRATE. Pareillement, lorsqu’il a lieu à l’égard du froid et du chaud, il en ôte le trop et l’infini, et y substitue la mesure et la proportion. PROTARQUE. Cela est certain. (26b) SOCRATE. Les saisons et tout ce qu’il y a de beau dans la nature ne naît-il pas de ce mélange de l’infini et du fini ? PROTARQUE. Sans difficulté. SOCRATE. Je passe sous silence une infinité d’autres choses, telles que la beauté et la force avec la santé, et dans l’âme d’autres qualités très belles et en grand nombre. En effet, ta déesse elle-même, beau Philèbe, faisant réflexion à l’intempérance et à la dépravation des hommes en tout genre, et voyant qu’ils ne mettent aucune borne aux plaisirs et à l’accomplissement de leurs desirs, y a fait entrer la loi et l’ordre qui sont du genre fini. Tu prétends que borner le plaisir c’est le détruire ; (26c) et moi je soutiens au contraire que c’est le conserver. Protarque, que t’en semble ? PROTARQUE. Je suis tout-à-fait de ton avis, Socrate. SOCRATE. J’ai expliqué les trois premières espèces, si tu me comprends bien. PROTARQUE. Je crois te comprendre. Tu mets, ce me semble, dans la nature des choses une première espèce, l’infini ; une seconde, qui est le fini ; pour la troisième, je ne la conçois pas bien encore. SOCRATE. Cela vient, mon cher ami, de ce que la multitude des productions de cette troisième espèce t’a étourdi. Cependant l’infini nous en a offert aussi (26d) un grand nombre : mais comme elles portaient toutes l’empreinte du plus et du moins, elles se sont présentées à nous sous une seule idée. PROTARQUE. Cela est vrai. SOCRATE. Pour le fini, il n’avait pas beaucoup de phénomènes, et nous n’avons pas contesté qu’il ne fut un de sa nature. PROTARQUE. Comment aurions-nous pu le contester ? SOCRATE. En aucune manière. Dis donc que je mets pour la troisième espèce tout ce qui est produit par le mélange des deux autres, et que la mesure qui accompagne le fini fait passer à l’existence. PROTARQUE. J’entends. (26e) SOCRATE. Outre ces trois genres, il faut voir quel est celui que nous avons dit être le quatrième. Nous allons faire cette recherche en commun. Vois s’il te paraît nécessaire que tout ce qui est produit, le soit en vertu de quelque cause. PROTARQUE. Il me paraît qu’oui : car comment pourrait-il être produit sans cela ?


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Dernière mise à jour : 11/03/2010