HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Philèbe (dialogue complet)

Page 25

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[25] (Σωκράτης) Ὁπόσ' ἂν ἡμῖν φαίνηται μᾶλλόν τε καὶ ἧττον γιγνόμενα καὶ τὸ σφόδρα καὶ ἠρέμα δεχόμενα καὶ τὸ λίαν καὶ ὅσα (25a) τοιαῦτα πάντα, εἰς τὸ τοῦ ἀπείρου γένος ὡς εἰς ἓν δεῖ πάντα ταῦτα τιθέναι, κατὰ τὸν ἔμπροσθεν λόγον ὃν ἔφαμεν ὅσα διέσπασται καὶ διέσχισται συναγαγόντας χρῆναι κατὰ δύναμιν μίαν ἐπισημαίνεσθαί τινα φύσιν, εἰ μέμνησαι. (Πρώταρχος) Μέμνημαι. (Σωκράτης) Οὐκοῦν τὰ μὴ δεχόμενα ταῦτα, τούτων δὲ τὰ ἐναντία πάντα δεχόμενα, πρῶτον μὲν τὸ ἴσον καὶ ἰσότητα, μετὰ δὲ τὸ ἴσον τὸ διπλάσιον καὶ πᾶν ὅτιπερ ἂν πρὸς ἀριθμὸν ἀριθμὸς (25b) μέτρον πρὸς μέτρον, ταῦτα σύμπαντα εἰς τὸ πέρας ἀπολογιζόμενοι καλῶς ἂν δοκοῖμεν δρᾶν τοῦτο. πῶς σὺ φῄς; (Πρώταρχος) Κάλλιστά γε, Σώκρατες. (Σωκράτης) Εἶεν· τὸ δὲ τρίτον τὸ μεικτὸν ἐκ τούτοιν ἀμφοῖν τίνα ἰδέαν φήσομεν ἔχειν; (Πρώταρχος) Σὺ καὶ ἐμοὶ φράσεις, ὡς οἶμαι. (Σωκράτης) Θεὸς μὲν οὖν, ἄνπερ γε ἐμαῖς εὐχαῖς ἐπήκοος γίγνηταί τις θεῶν. (Πρώταρχος) Εὔχου δὴ καὶ σκόπει. (Σωκράτης) Σκοπῶ· καί μοι δοκεῖ τις, Πρώταρχε, αὐτῶν φίλος ἡμῖν νυνδὴ γεγονέναι. (25c) (Πρώταρχος) Πῶς λέγεις τοῦτο καὶ τίνι τεκμηρίῳ χρῇ; (Σωκράτης) Φράσω δῆλον ὅτι· σὺ δέ μοι συνακολούθησον τῷ λόγῳ. (Πρώταρχος) Λέγε μόνον. (Σωκράτης) Θερμότερον ἐφθεγγόμεθα νυνδή πού τι καὶ ψυχρότερον. γάρ; (Πρώταρχος) Ναί. (Σωκράτης) Πρόσθες δὴ ξηρότερον καὶ ὑγρότερον αὐτοῖς καὶ πλέον καὶ ἔλαττον καὶ θᾶττον καὶ βραδύτερον καὶ μεῖζον καὶ σμικρότερον καὶ ὁπόσα ἐν τῷ πρόσθεν τῆς τὸ μᾶλλόν τε καὶ ἧττον δεχομένης ἐτίθεμεν εἰς ἓν φύσεως. (25c) (Πρώταρχος) Τῆς τοῦ ἀπείρου λέγεις; (Σωκράτης) Ναί. Συμμείγνυ δέ γε εἰς αὐτὴν τὸ μετὰ ταῦτα τὴν αὖ τοῦ πέρατος γένναν. (Πρώταρχος) Ποίαν; (Σωκράτης) Ἣν καὶ νυνδή, δέον ἡμᾶς καθάπερ τὴν τοῦ ἀπείρου συνηγάγομεν εἰς ἕν, οὕτω καὶ τὴν τοῦ περατοειδοῦς συναγαγεῖν, οὐ συνηγάγομεν. Ἀλλ' ἴσως καὶ νῦν ταὐτὸν δράσει, εἰ τούτων ἀμφοτέρων συναγομένων καταφανὴς κἀκείνη γενήσεται. (Πρώταρχος) Ποίαν καὶ πῶς λέγεις; (Σωκράτης) Τὴν τοῦ ἴσου καὶ διπλασίου, καὶ ὁπόση παύει πρὸς (25e) ἄλληλα τἀναντία διαφόρως ἔχοντα, σύμμετρα δὲ καὶ σύμφωνα ἐνθεῖσα ἀριθμὸν ἀπεργάζεται. (Πρώταρχος) Μανθάνω· φαίνῃ γάρ μοι λέγειν μειγνὺς ταῦτα γενέσεις τινὰς ἐφ' ἑκάστων αὐτῶν συμβαίνειν. (Σωκράτης) Ὀρθῶς γὰρ φαίνομαι. (Πρώταρχος) Λέγε τοίνυν. (Σωκράτης) Ἆρα οὐκ ἐν μὲν νόσοις τούτων ὀρθὴ κοινωνία τὴν ὑγιείας φύσιν ἐγέννησεν; [25] SOCRATE. Tout ce qui nous paraîtra devenir plus et moins, recevoir le fort et le doucement, et encore le trop et les autres (25a) qualités semblables, il nous faut le rassembler en quelque sorte en un, et le ranger dans l’espèce de l’infini, suivant ce qui a été dit plus haut, qu’il fallait, autant qu’il se peut, réunir les choses séparées et partagées en plusieurs branches, et les marquer du sceau de l’unité, s’il t’en souvient. PROTARQUE. Je m’en souviens. SOCRATE. Et ce qui n’admet point ces qualités, et reçoit les qualités contraires, premièrement l’égal et l’égalité, ensuite le double, et tout ce qui est comme un nombre est (25b) à un autre nombre, et une mesure à une autre mesure, ne ferons-nous pas bien de le ranger dans la classe du fini ? Qu’en penses-tu ? PROTARQUE. Ce sera très bien fait, Socrate. SOCRATE. Soit. Et sous quelle idée nous représenterons-nous la troisième espèce qui résulte du mélange des deux autres ? PROTARQUE. C’est ce que tu m’apprendras, j’espère. SOCRATE. Ce ne sera pas moi, mais une divinité, s’il en est une qui daigne exaucer mes prières. PROTARQUE. Prie donc, et réfléchis. SOCRATE. Je réfléchis ; et il me semble, Protarque, qu’une divinité nous a été favorable en ce moment. (25c) PROTARQUE. Comment dis-tu cela, et à quelle marque le reconnais-tu ? SOCRATE. Je te le dirai : donne-moi toute ton attention. PROTARQUE. Tu n’as qu’à parler. SOCRATE. Nous parlions tout-à-l’heure de ce qui est plus chaud et plus froid : n’est-ce pas ? PROTARQUE. Oui. SOCRATE. Ajoutes-y donc ce qui est plus sec et plus humide, plus et moins nombreux, plus vite et plus lent, plus grand et plus petit, et tout ce que nous avons compris ci-dessus dans une seule espèce, savoir, celle qui reçoit le plus et le moins. (25c) PROTARQUE. Tu parles de celle de l’infini. SOCRATE. Oui. Mêle présentement avec cette espèce les phénomènes du fini. PROTARQUE. Quels phénomènes ? SOCRATE. Ceux que nous aurions dû tout-à-1’heure rassembler sous une seule idée, comme nous avons fait ceux de l’infini. Nous ne l’avons pas fait : mais peut-être, pour le moment, cela reviendra-t-il au même ; et ces deux espèces étant réunies, celle que nous cherchons paraîtra. PROTARQUE. Mais encore une fois, quels phénomènes veux-tu dire, et comment ? SOCRATE. J’entends ceux de l’égal, du double, et tout ce qui fait cesser l’inimitié (25e) entre les contraires, et produit entre eux la proportion et l’accord en y introduisant le nombre. PROTARQUE. Je conçois. Il me paraît que tu veux dire que, si on mêle ensemble ces deux espèces, chaque mélange produira certaines choses. SOCRATE. Tu ne te trompes pas. PROTARQUE. Ainsi, poursuis. SOCRATE. N’est-il pas vrai que, dans les maladies, le juste mélange du fini et de l’infini produit la santé ?


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Dernière mise à jour : 11/03/2010