HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Philèbe (dialogue complet)

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[22] (22a) (Σωκράτης) Τί δ' συναμφότερος, Πρώταρχε, ἐξ ἀμφοῖν συμμειχθεὶς κοινὸς γενόμενος; (Πρώταρχος) Ἡδονῆς λέγεις καὶ νοῦ καὶ φρονήσεως; (Σωκράτης) Οὕτω καὶ τῶν τοιούτων λέγω ἔγωγε. (Πρώταρχος) Πᾶς δήπου τοῦτόν γε αἱρήσεται πρότερον 'κείνων ὁποτερονοῦν, καὶ πρὸς τούτοις - οὐχ μέν, δ' οὐ. - (Σωκράτης) Μανθάνομεν οὖν ὅτι νῦν ἡμῖν ἐστι τὸ συμβαῖνον ἐν τοῖς παροῦσι λόγοις; (Πρώταρχος) Πάνυ μὲν οὖν, ὅτι γε τρεῖς μὲν βίοι προυτέθησαν, (22b) τοῖν δυοῖν δ' οὐδέτερος ἱκανὸς οὐδὲ αἱρετὸς οὔτε ἀνθρώπων οὔτε ζῴων οὐδενί. (Σωκράτης) Μῶν οὖν οὐκ ἤδη τούτων γε πέρι δῆλον ὡς οὐδέτερος αὐτοῖν εἶχε τἀγαθόν; Ἦν γὰρ ἂν ἱκανὸς καὶ τέλεος καὶ πᾶσι φυτοῖς καὶ ζῴοις αἱρετός, οἷσπερ δυνατὸν ἦν οὕτως ἀεὶ διὰ βίου ζῆν· εἰ δέ τις ἄλλα ᾐρεῖθ' ἡμῶν, παρὰ φύσιν ἂν τὴν τοῦ ἀληθῶς αἱρετοῦ ἐλάμβανεν ἄκων ἐξ ἀγνοίας τινος ἀνάγκης οὐκ εὐδαίμονος. (Πρώταρχος) Ἔοικε γοῦν ταῦθ' οὕτως ἔχειν. (22c) (Σωκράτης) Ὡς μὲν τοίνυν τήν γε Φιλήβου θεὸν οὐ δεῖ διανοεῖσθαι ταὐτὸν καὶ τἀγαθόν, ἱκανῶς εἰρῆσθαί μοι δοκεῖ. (Φίληβος) Οὐδὲ γὰρ σὸς νοῦς, Σώκρατες, ἔστι τἀγαθόν, ἀλλ' ἕξει που ταὐτὰ ἐγκλήματα. (Σωκράτης) Τάχ' ἄν, Φίληβε, γ' ἐμός· οὐ μέντοι τόν γε ἀληθινὸν ἅμα καὶ θεῖον οἶμαι νοῦν, ἀλλ' ἄλλως πως ἔχειν. Τῶν μὲν οὖν νικητηρίων πρὸς τὸν κοινὸν βίον οὐκ ἀμφισβητῶ πω ὑπὲρ νοῦ, τῶν δὲ δὴ δευτερείων ὁρᾶν καὶ σκοπεῖν χρὴ πέρι (22d) τί δράσομεν· τάχα γὰρ ἂν τοῦ κοινοῦ τούτου βίου αἰτιῴμεθ' ἂν ἑκάτερος μὲν τὸν νοῦν αἴτιον, δ' ἡδονὴν εἶναι, καὶ οὕτω τὸ μὲν ἀγαθὸν τούτων ἀμφοτέρων οὐδέτερον ἂν εἴη, τάχα δ' ἂν αἴτιόν τις ὑπολάβοι πότερον αὐτῶν εἶναι. Τούτου δὴ πέρι καὶ μᾶλλον ἔτι πρὸς Φίληβον διαμαχοίμην ἂν ὡς ἐν τῷ μεικτῷ τούτῳ βίῳ, ὅτι ποτ' ἔστι τοῦτο λαβὼν βίος οὗτος γέγονεν αἱρετὸς ἅμα καὶ ἀγαθός, οὐχ ἡδονὴ ἀλλὰ νοῦς τούτῳ συγγενέστερον καὶ ὁμοιότερόν ἐστι, καὶ κατὰ τοῦτον (22e) τὸν λόγον οὔτ' ἂν τῶν πρωτείων οὐδ' αὖ τῶν δευτερείων ἡδονῇ μετὸν ἀληθῶς ἄν ποτε λέγοιτο· πορρωτέρω δ' ἐστὶ τῶν τριτείων, εἴ τι τῷ ἐμῷ νῷ δεῖ πιστεύειν ἡμᾶς τὰ νῦν. (Πρώταρχος) Ἀλλὰ μήν, Σώκρατες, ἔμοιγε δοκεῖ νῦν μὲν ἡδονή σοι πεπτωκέναι καθαπερεὶ πληγεῖσα ὑπὸ τῶν νυνδὴ λόγων· τῶν γὰρ νικητηρίων πέρι μαχομένη κεῖται. [22] (22a) SOCRATE. Mais quoi ? si on réunissait ensemble ces deux états, Protarque, et que de leur mélange on en fît un seul qui tînt de l’un et de l’autre ? PROTARQUE. Parles-tu de celui où le plaisir, l’intelligence et la sagesse entreraient en commun ? SOCRATE. Oui, je parle de celui-là même. PROTARQUE. Il n’est personne qui ne le choisît préférablement à l’un ou l’autre des deux ; je ne dis pas tel ou tel homme, mais tout le monde sans exception. SOCRATE. Concevons-nous ce qui résulte à présent de ce qu’on vient de dire ? PROTARQUE. Oui : c’est que de trois genres de vie qu’on a proposés, (22b) il y en a deux qui ne sont ni suffisants par eux-mêmes, ni desirables pour aucun homme, ni pour aucun être. SOCRATE. N’est-ce pas désormais une chose évidente à l’égard de ces deux genres de vie, que le bien ne se rencontre ni dans l’un ni dans l’autre ? puisque si cela était, ce genre de vie serait suffisant, parfait, digne du choix de tous les êtres, plantes ou animaux, qui auraient la faculté de vivre toujours de cette manière ; et que si quelqu’un de nous s’attachait à une autre condition, ce choix serait contre la nature de ce qui est véritablement desirable, et un effet involontaire de l’ignorance ou de quelque fâcheuse nécessité. PROTARQUE. Il paraît effectivement que la chose est ainsi. (22c) SOCRATE. J’ai donc, ce me semble, suffisamment démontré que la déesse de Philèbe ne doit pas être regardée comme étant la même chose que le bien. PHILÈBE. Ton intelligence, Socrate, n’est pas le bien non plus : car elle est sujette aux mêmes reproches. SOCRATE. Oui, la mienne peut-être, Philèbe ; mais pour l’intelligence véritable, l’intelligence divine, je ne pense pas qu’il en soit de même. Ainsi, je ne dispute point contre la vie mixte la victoire en faveur de l’intelligence : mais il faut voir et examiner (22d) quel parti nous prendrons par rapport au second prix. Peut-être dirons-nous, moi que l’intelligence, toi que la volupté est la principale cause du bonheur de cet état mixte ; et de cette sorte, quoique ni l’une ni l’autre ne soit le bien, l’une ou l’autre pourrait être regardée comme en étant la cause. Or, sur ce point, je suis plus disposé que jamais à soutenir contre Philèbe que, quelle que soit la chose qui rend cette vie mélangée desirable et bonne, (22e) l’intelligence a plus d’affinité et de ressemblance avec elle que la volupté. Et, dans cette supposition, on peut dire avec vérité que la volupté n’a droit de prétendre ni au premier, ni au second prix ; elle est même encore plus éloignée du troisième, s’il faut ajouter foi à mon intelligence. PROTARQUE. Il paraît, Socrate, que voilà la volupté hors de combat, frappée en quelque manière par les raisons que tu viens d’exposer : elle aspirait au premier prix, et la voilà terrassée.


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Dernière mise à jour : 11/03/2010