HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Philèbe (dialogue complet)

Page 20

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[20] (20a) (Πρώταρχος) Εἰς ἀπορίαν ἐμβάλλων καὶ ἀνερωτῶν ὧν μὴ δυναίμεθἂν ἱκανὴν ἀπόκρισιν ἐν τῷ παρόντι διδόναι σοι. Μὴ γὰρ οἰώμεθα τέλος ἡμῖν εἶναι τῶν νῦν τὴν πάντων ἡμῶν ἀπορίαν, ἀλλεἰ δρᾶν τοῦθἡμεῖς ἀδυνατοῦμεν, σοὶ δραστέον· ὑπέσχου γάρ. Βουλεύου δὴ πρὸς ταῦτα αὐτὸς πότερον ἡδονῆς εἴδη σοι καὶ ἐπιστήμης διαιρετέον καὶ ἐατέον, εἴ πῃ καθἕτερόν τινα τρόπον οἷός τεἶ καὶ βούλει δηλῶσαί πως ἄλλως τὰ νῦν ἀμφισβητούμενα παρἡμῖν. (20b) (Σωκράτης) Δεινὸν μὲν τοίνυν ἔτι προσδοκᾶν οὐδὲν δεῖ τὸν ἐμέ, ἐπειδὴ τοῦθοὕτως εἶπες· τὸ γὰρ εἰ βούλει ῥηθὲν λύει πάντα φόβον ἑκάστων πέρι. Πρὸς δὲ αὖ τοῖς μνήμην τινὰ δοκεῖ τίς μοι δεδωκέναι θεῶν ἡμῖν. (Πρώταρχος) Πῶς δὴ καὶ τίνων ; (Σωκράτης) Λόγων ποτέ τινων πάλαι ἀκούσας ὄναρ καὶ ἐγρηγορὼς νῦν ἐννοῶ περί τε ἡδονῆς καὶ φρονήσεως, ὡς οὐδέτερον αὐτοῖν ἐστι τἀγαθόν, ἀλλὰ ἄλλο τι τρίτον, ἕτερον μὲν τούτων, ἄμεινον δὲ ἀμφοῖν. Καίτοι τοῦτό γε ἂν ἐναργῶς (20c) ἡμῖν φανῇ νῦν, ἀπήλλακται μὲν ἡδονὴ τοῦ νικᾶν· τὸ γὰρ ἀγαθὸν οὐκ ἂν ἔτι ταὐτὸν αὐτῇ γίγνοιτο. πῶς ; (Πρώταρχος) Οὕτως. (Σωκράτης) Τῶν δέ γε εἰς τὴν διαίρεσιν εἰδῶν ἡδονῆς οὐδὲν ἔτι προσδεησόμεθα κατἐμὴν δόξαν. Προϊὸν δἔτι σαφέστερον δείξει. (Πρώταρχος) Κάλλιστεἰπὼν οὕτω καὶ διαπέραινε. (Σωκράτης) Μίκρἄττα τοίνυν ἔμπροσθεν ἔτι διομολογησώμεθα. (Πρώταρχος) Τὰ ποῖα ; (20d) (Σωκράτης) Τὴν τἀγαθοῦ μοῖραν πότερον ἀνάγκη τέλεον μὴ τέλεον εἶναι ; (Πρώταρχος) Πάντων δήπου τελεώτατον, Σώκρατες. (Σωκράτης) Τί δέ ; Ἱκανὸν τἀγαθόν ; (Πρώταρχος) Πῶς γὰρ οὔ ; Καὶ πάντων γε εἰς τοῦτο διαφέρειν τῶν ὄντων. (Σωκράτης) Τόδε γε μήν, ὡς οἶμαι, περὶ αὐτοῦ ἀναγκαιότατον εἶναι λέγειν, ὡς πᾶν τὸ γιγνῶσκον αὐτὸ θηρεύει καὶ ἐφίεται βουλόμενον ἑλεῖν καὶ περὶ αὑτὸ κτήσασθαι, καὶ τῶν ἄλλων οὐδὲν φροντίζει πλὴν τῶν ἀποτελουμένων ἅμα ἀγαθοῖς. (Πρώταρχος) Οὐκ ἔστι τούτοις ἀντειπεῖν. (20e) (Σωκράτης) Σκοπῶμεν δὴ καὶ κρίνωμεν τόν τε ἡδονῆς καὶ τὸν φρονήσεως βίον ἰδόντες χωρίς. (Πρώταρχος) Πῶς εἶπες; (Σωκράτης) Μήτε ἐν τῷ τῆς ἡδονῆς ἐνέστω φρόνησις μήτ' ἐν τῷ τῆς φρονήσεως ἡδονή. Δεῖ γάρ, εἴπερ πότερον αὐτῶν ἔστ' ἀγαθόν, μηδὲν μηδενὸς ἔτι προσδεῖσθαι· [20] (20a) PROTARQUE. En nous jetant dans l’embarras, et en nous proposant des questions auxquelles nous ne pouvons trouver sur-le-champ une réponse satisfaisante. Car ne nous imaginons pas que la fin de cet entretien doive être de nous réduire tous à ne savoir que dire. Mais lorsque nous sommes hors d’état de répondre, c’est à toi de le faire : tu nous l’as promis. Sur cela, délibère, s’il faut que tu nous donnes la division du plaisir et de la science en leurs espèces, ou si tu la laisseras là, et si tu peux et si tu veux éclaircir d’une autre manière le sujet de notre dispute. (20b) SOCRATE. Après ce que je viens d’entendre, il ne faut plus que j’appréhende rien de fâcheux de votre part. Ce mot, si tu veux, me délivre de toute crainte à cet égard. Et puis, il me semble qu’un dieu m’a rappelé certaines choses à la mémoire. PROTARQUE. Comment, et quelles sont-elles ? SOCRATE. Je me souviens à ce moment d’avoir entendu dire autrefois, en songe, ou étant éveillé, au sujet du plaisir et de la sagesse, que ni l’un ni l’autre n’est le bien ; mais que ce nom appartient à une troisième chose, différente de celles-ci et meilleure que toutes les deux. Or, si nous découvrons (20c) avec évidence que cela est ainsi, il ne reste plus au plaisir d’espérance de la victoire : car le bien ne pourra plus être confondu avec lui ? N’est-ce pas ? PROTARQUE. Oui. SOCRATE. Nous n’aurons plus besoin après cela de diviser le plaisir en ses espèces, à ce qu’il me semble ; la suite de ce discours le montrera plus clairement. PROTARQUE. Fort bien commencé ; achève de même. SOCRATE. Convenons auparavant ensemble de quelques petites choses. PROTARQUE. De quoi ? (20d) SOCRATE. Est-ce une nécessité que la condition du bien soit parfaite, ou qu’elle ne le soit point ? PROTARQUE. La plus parfaite, Socrate. SOCRATE. Mais quoi ? le bien est-il suffisant par lui-même ? PROTARQUE. Sans contredit ; et c’est en cela que consiste sa différence d’avec tout le reste. SOCRATE. Ce qu’il me paraît le plus indispensable d’affirmer du bien, c’est que tout ce qui le connaît, le recherche, le desire, s’efforce d’y atteindre et de le posséder, se mettant peu en peine de toutes les autres choses, hormis celles dont la possession peut s’accorder avec la sienne. PROTARQUE. Il est impossible de ne pas convenir de tout ceci. (20e) SOCRATE. Examinons à présent et jugeons la vie de plaisir et la vie sage, les prenant chacune à part. PROTARQUE. Comment dis-tu ? SOCRATE. Que la sagesse n’entre pour rien dans la vie de plaisir, ni le plaisir dans la vie sage. Car si l’un de ces deux états est le bien, il faut qu’il n’ait plus absolument besoin de rien :


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Dernière mise à jour : 11/03/2010