[153] (153a) Τόδε γε μὴν ἔχεις λέγειν, ὅτι τὰ ἄλλα τοῦ ἑνός, εἴπερ ἕτερά ἐστιν,
ἀλλὰ μὴ ἕτερον, πλείω ἐστὶν ἑνός· ἕτερον μὲν γὰρ ὂν ἓν ἂν ἦν, ἕτερα δὲ
ὄντα πλείω ἑνός ἐστι καὶ πλῆθος ἂν ἔχοι.
Ἔχοι γὰρ ἄν.
Πλῆθος δὲ ὂν ἀριθμοῦ πλείονος ἂν μετέχοι ἢ τοῦ ἑνός.
Πς δ' οὔ;
Τί οὖν; Ἀριθμοῦ φήσομεν τὰ πλείω γίγνεσθαί τε καὶ γεγονέναι πρότερον, ἢ τὰ
ἐλάττω;
Τὰ ἐλάττω.
Τὸ ὀλίγιστον ἄρα πρῶτον· τοῦτο (153b) δ' ἔστι τὸ ἕν. Ἦ γάρ;
Ναί.
Πάντων ἄρα τὸ ἓν πρῶτον γέγονε τῶν ἀριθμὸν ἐχόντων· ἔχει δὲ καὶ τἆλλα
πάντα ἀριθμόν, εἴπερ ἄλλα καὶ μὴ ἄλλο ἐστίν.
Ἔχει γάρ.
Πρῶτον δέ γε οἶμαι γεγονὸς πρότερον γέγονε, τὰ δὲ ἄλλα ὕστερον, τὰ δ'
ὕστερον γεγονότα νεώτερα τοῦ πρότερον γεγονότος· καὶ οὕτως ἂν εἴη τἆλλα
νεώτερα τοῦ ἑνός, τὸ δὲ ἓν πρεσβύτερον τῶν ἄλλων.
Εἴη γὰρ ἄν.
Τί δὲ τόδε; Ἆρ' ἂν εἴη τὸ ἓν παρὰ φύσιν τὴν αὑτοῦ (153c) γεγονός, ἢ
ἀδύνατον;
Ἀδύνατον.
Ἀλλὰ μὴν μέρη γε ἔχον ἐφάνη τὸ ἕν, εἰ δὲ μέρη, καὶ ἀρχὴν καὶ τελευτὴν καὶ
μέσον.
Ναί.
Οὐκοῦν πάντων πρῶτον ἀρχὴ γίγνεται, καὶ αὐτοῦ τοῦ ἑνὸς καὶ ἑκάστου τῶν
ἄλλων, καὶ μετὰ τὴν ἀρχὴν καὶ τἆλλα πάντα μέχρι τοῦ τέλους;
Τί μήν;
Καὶ μὴν μόριά γε φήσομεν ταῦτ' εἶναι πάντα τἆλλα τοῦ ὅλου τε καὶ ἑνός,
αὐτὸ δὲ ἐκεῖνο ἅμα τῇ τελευτῇ γεγονέναι ἕν τε καὶ ὅλον.
Φήσομεν γάρ.
Τελευτὴ δέ γε οἶμαι ὕστατον γίγνεται, τούτῳ (153d) δ' ἅμα τὸ ἓν πέφυκε
γίγνεσθαι· ὥστ' εἴπερ ἀνάγκη αὐτὸ τὸ ἓν μὴ παρὰ φύσιν γίγνεσθαι, ἅμα
τελευτῇ ἂν γεγονὸς ὕστατον ἂν τῶν ἄλλων πεφυκὸς εἴη γίγνεσθαι.
Φαίνεται.
Νεώτερον ἄρα τῶν ἄλλων τὸ ἕν ἐστι, τὰ δ' ἄλλα τοῦ ἑνὸς πρεσβύτερα.
Οὕτως αὖ μοι φαίνεται.
Τί δὲ δή; Ἀρχὴν ἢ ἄλλο μέρος ὁτιοῦν τοῦ ἑνὸς ἢ ἄλλου ὁτουοῦν, ἐάνπερ μέρος
ᾖ ἀλλὰ μὴ μέρη, οὐκ ἀναγκαῖον ἓν εἶναι, μέρος γε ὄν;
Ἀνάγκη.
Οὐκοῦν τὸ ἓν ἅμα τε τῷ πρώτῳ γιγνομένῳ γίγνοιτ' ἂν καὶ (153e) ἅμα τῷ
δευτέρῳ, καὶ οὐδενὸς ἀπολείπεται τῶν ἄλλων γιγνομένων, ὅτιπερ ἂν
προσγίγνηται ὁτῳοῦν, ἕως ἂν πρὸς τὸ ἔσχατον διελθὸν ὅλον ἓν γένηται, οὔτε
μέσου οὔτε πρώτου οὔτε ἐσχάτου οὔτε ἄλλου οὐδενὸς ἀπολειφθὲν ἐν τῇ
γενέσει.
Ἀληθῆ.
Πᾶσιν ἄρα τοῖς ἄλλοις τὴν αὐτὴν ἡλικίαν ἴσχει τὸ ἕν· ὥστ' εἰ μὴ παρὰ φύσιν
πέφυκεν αὐτὸ τὸ ἕν, οὔτε πρότερον οὔτε ὕστερον τῶν ἄλλων γεγονὸς ἂν εἴη,
ἀλλ' ἅμα.
| [153] (153a)
— Tu peux dire du moins que, si les choses différentes de l'un sont des choses
autres, et non pas une seule chose autre, elles sont plus nombreuses
que l'un ; car, si elles n'étaient qu'une chose autre, elles ne seraient
qu'un; mais puisque ce sont des choses autres, elles sont en nombre plus
que l'un, et forment une multitude. — Oui. — Et si elles forment une
multitude, elles participent d'un nombre plus grand que l'unité. — Soit. —
Dans le nombre, qu'est-ce qui devient ou a dû devenir d'abord, le plus
grand, ou le moindre ? — Le moindre. — Le premier est donc ce qu'il y a
de plus petit. (153b) Or, ce qu'il y a de plus petit, c'est l'un. N'est-il
pas vrai ? — Oui. — L'un est donc né le premier entre tout ce qui a du
nombre ; et toutes les autres choses ont du nombre, si elles sont des
choses, et non pas une seule chose. — Oui. — Or, ce qui est né le premier,
est, ce me semble, né avant, et les autres choses après; et ce qui est né
après est plus jeune que ce qui est né avant ; de la sorte, toutes les
autres choses seraient plus jeunes que l'un, et l'un plus vieux que les
autres choses. — Oui. — Dis-moi, l'un est-il né d'une manière (153c)
contraire à sa nature, ou cela est-il impossible? — Cela est impossible. —
Or, nous avons vu que l'un a des parties, et que, s'il a des parties, il a
aussi un commencement, une fin et un milieu. — Oui. — Le commencement ne
naît-il pas partout le premier, dans l'un aussi bien que dans chacune
des autres choses; et après le commencement, tout le reste jusqu'à la fin?
— Incontestablement. — Et ce que nous venons d'appeler tout le reste, ce
sont, dirons-nous, des parties du tout et de l'un; mais l'un et le tout ne
sont nés qu'avec la fin. — Oui. — Mais la fin naît, ce me semble, la
dernière, (153d) et avec elle, l'un, suivant sa nature ; de telle sorte
que, s'il n'est pas possible que l'un naisse d'une manière contraire à sa
nature, naissant avec la fin, il sera dans sa nature de naître de toutes
les autres choses la dernière. — C'est évident. — L'un est donc plus jeune
que les autres choses, et les autres choses plus vieilles que l'un. — Cela
me paraît encore vrai. — Eh bien, le commencement, ou une autre partie de
l'un ou de toute autre chose, pourvu que ce soit une partie et non pas des
parties, ne sera-ce pas une unité, puisque c'est une partie? —
Nécessairement. — De là, l'un naîtra en même temps que la première chose ;
(153e) il naîtra aussi en même temps que la seconde, et il accompagnera
ainsi tout ce qui naît, jusqu'à ce que, arrivé à la dernière, l'un soit né
tout entier, n'ayant manqué dans sa naissance ni au milieu ni à la fin ni
au commencement ni à aucune autre partie quelconque. — C'est vrai. — L'un
a donc le même âge que les autres choses, de manière que, à moins d'être
né contrairement à sa nature, il n'est né ni avant ni après les autres
choses, mais en même temps qu'elles;
|