[149] Οὐκοῦν δύο μὲν ὂν τὸ ἓν ποιήσειεν (149a) ἂν ταῦτα καὶ ἐν δυοῖν χώραιν ἅμα
γένοιτο· ἕως δ' ἂν ᾖ ἕν, οὐκ ἐθελήσει;
Οὐ γὰρ οὖν.
Ἡ αὐτὴ ἄρα ἀνάγκη τῷ ἑνὶ μήτε δύο εἶναι μήτε ἅπτεσθαι αὐτῷ αὑτοῦ.
Ἡ αὐτή.
Ἀλλ' οὐδὲ μὴν τῶν ἄλλων ἅψεται.
Τί δή;
Ὅτι, φαμέν, τὸ μέλλον ἅψεσθαι χωρὶς ὂν ἐφεξῆς δεῖ ἐκείνῳ εἶναι οὗ μέλλει
ἅψεσθαι, τρίτον δὲ αὐτῶν ἐν μέσῳ μηδὲν εἶναι.
Ἀληθῆ.
Δύο ἄρα δεῖ τὸ ὀλίγιστον εἶναι, εἰ μέλλει ἅψις εἶναι.
Δεῖ.
Ἐὰν δὲ τοῖν δυοῖν ὅροιν τρίτον προσγένηται ἑξῆς, αὐτὰ (149b) μὲν τρία
ἔσται, αἱ δὲ ἅψεις δύο.
Ναί.
Καὶ οὕτω δὴ ἀεὶ ἑνὸς προσγιγνομένου μία καὶ ἅψις προσγίγνεται, καὶ
συμβαίνει τὰς ἅψεις τοῦ πλήθους τῶν ἀριθμῶν μιᾷ ἐλάττους εἶναι. ᾯ γὰρ τὰ
πρῶτα δύο ἐπλεονέκτησεν τῶν ἅψεων εἰς τὸ πλείω εἶναι τὸν ἀριθμὸν ἢ τὰς
ἅψεις, τῷ ἴσῳ τούτῳ καὶ ὁ ἔπειτα ἀριθμὸς πᾶς πασῶν τῶν ἅψεων πλεονεκτεῖ·
ἤδη (149c) γὰρ τὸ λοιπὸν ἅμα ἕν τε τῷ ἀριθμῷ προσγίγνεται καὶ μία ἅψις
ταῖς ἅψεσιν.
Ὀρθῶς.
Ὅσα ἄρα ἐστὶν τὰ ὄντα τὸν ἀριθμόν, ἀεὶ μιᾷ αἱ ἅψεις ἐλάττους εἰσὶν αὐτῶν.
Ἀληθῆ.
Εἰ δέ γε ἓν μόνον ἐστίν, δυὰς δὲ μὴ ἔστιν, ἅψις οὐκ ἂν εἴη.
Πῶς γάρ;
Οὔκουν, φαμέν, τὰ ἄλλα τοῦ ἑνὸς οὔτε ἕν ἐστιν οὔτε μετέχει αὐτοῦ, εἴπερ
ἄλλα ἐστίν.
Οὐ γάρ.
Οὐκ ἄρα ἔνεστιν ἀριθμὸς ἐν τοῖς ἄλλοις, ἑνὸς μὴ ἐνόντος ἐν αὐτοῖς.
Πῶς γάρ;
Οὔτ' ἄρα ἕν ἐστι τὰ ἄλλα οὔτε δύο οὔτε (149d) ἄλλου ἀριθμοῦ ἔχοντα ὄνομα
οὐδέν.
Οὔ.
Τὸ ἓν ἄρα μόνον ἐστὶν ἕν, καὶ δυὰς οὐκ ἂν εἴη.
Οὐ φαίνεται.
Ἅψις ἄρα οὐκ ἔστιν δυοῖν μὴ ὄντοιν.
Οὐκ ἔστιν.
Οὔτ' ἄρα τὸ ἓν τῶν ἄλλων ἅπτεται οὔτε τὰ ἄλλα τοῦ ἑνός, ἐπείπερ ἅψις οὐκ
ἔστιν.
Οὐ γὰρ οὖν.
Οὕτω δὴ κατὰ πάντα ταῦτα τὸ ἓν τῶν τε ἄλλων καὶ ἑαυτοῦ ἅπτεταί τε καὶ οὐχ
ἅπτεται.
Ἔοικεν.
Ἆρ' οὖν καὶ ἴσον ἐστὶ καὶ ἄνισον αὑτῷ τε καὶ τοῖς ἄλλοις;
Πῶς;
Εἰ μεῖζον εἴη τὸ ἓν ἢ τἆλλα ἢ ἔλαττον, (149e) ἢ αὖ τὰ ἄλλα τοῦ ἑνὸς μείζω
ἢ ἐλάττω, ἆρα οὐκ ἂν τῷ μὲν ἓν εἶναι τὸ ἓν καὶ τἆλλα ἄλλα τοῦ ἑνὸς οὔτε τι
μείζω οὔτε τι ἐλάττω ἂν εἴη ἀλλήλων αὐταῖς γε ταύταις ταῖς οὐσίαις; Ἀλλ'
εἰ μὲν πρὸς τῷ τοιαῦτα εἶναι ἑκάτερα ἰσότητα ἔχοιεν, ἴσα ἂν εἴη πρὸς
ἄλληλα· εἰ δὲ τὰ μὲν μέγεθος, τὸ δὲ σμικρότητα, ἢ καὶ μέγεθος μὲν τὸ ἕν,
σμικρότητα δὲ τἆλλα, ὁποτέρῳ μὲν τῷ εἴδει μέγεθος προσείη, μεῖζον ἂν εἴη,
ᾧ δὲ σμικρότης, ἔλαττον;
Ἀνάγκη.
Οὐκοῦν ἐστόν γέ τινε τούτω εἴδη, τό τε μέγεθος καὶ ἡ σμικρότης;
| [149] — Or, c'est ce qui ne peut arriver (149a) qu'à ce qui est entre
deux et qui se trouve à la fois en deux endroits; et tant que l'un sera
un, cela lui sera interdit. — Oui. — C'est donc pour l'un la même
nécessité de n'être pas deux et de ne pas se toucher lui-même ? — La même.
— Mais il ne touchera pas davantage les autres choses. — Pourquoi? —
Parce que, comme nous venons de le dire, ce qui touche doit être en dehors
et à la suite de ce qu'il touche, sans qu'il se trouve en tiers aucun
intermédiaire. — C'est vrai. — Il faut, pour le contact, au moins deux
choses. — Oui. — Si entre deux choses il s'en trouve une troisième à la
suite de l'une et de l'autre, (149b) il y aura trois choses, mais
seulement deux contacts. — Oui. — Et chaque fois qu'on ajoute une chose,
s'ajoute un nouveau contact, et toujours il y a un contact de moins qu'il
n'y a de choses qui se touchent. Car tout comme les deux premières choses
qui se touchent surpassaient le nombre des contacts, (149c) de même et
dans la même proportion le nombre des choses qui se touchent surpasse
ensuite le nombre de contacts; car on n'ajoute jamais pour une chose qu'un
seul contact. — Fort bien. — Donc, quel que soit le nombre des choses, le
nombre des contacts sera toujours plus petit d'une unité. — Oui. — Et,
s'il n'y a qu'une seule chose et point de dualité, il n'y aura pas de
contact. — Comment pourrait-il y en avoir? — Or, nous avons dit que les
choses autres que l'un ne sont pas unes, ni ne participent de l'un, dès
qu'elles sont autres. — Oui, certes. — Donc il n'y a pas de nombre dans
les autres choses dès qu'il n'y a pas en elles d'unité. — Assurément. —
Alors les autres choses ne sont ni une, ni deux, (149d) et il n'y a
aucun nom de nombre qui puisse les désigner. — Non. — L'un existe donc
seul, et il n'y a pas de dualité. — D'accord. — Il n'y a donc pas de
contact, puisqu'il n'y a pas de dualité. — Non. — Et puisqu'il n'y a pas
de contact, l'un ne touche pas d'autres choses, ni les autres choses l'un.
— Non. — De tout cela il résulte que l'un touche et ne touche pas et les
autres choses et lui-même. — Il paraît. — L'un est donc aussi à la fois
égal et inégal à lui-même et aux autres choses ? — Comment ? — Si l'un
était plus grand ou plus petit que les autres choses, (149e) ou qu'au
contraire les autres choses fussent plus grandes ou plus petites que l'un,
n'est-il pas vrai que ce ne serait pas par cela seul que l'un est l'un, et
que les choses différentes de l'un en sont différentes ; que ce ne serait
pas, dis-je, par cela seul que l'un serait plus grand ou plus petit que
les autres choses, et celles-ci plus grandes ou plus petites que l'un,
mais, que si elles étaient égales, ce serait parce qu'en outre elles
auraient de l'égalité et que si les choses autres que l'un avaient de la
grandeur, et l'un de la petitesse, ou qu'au contraire l'un eût de la
grandeur, et les autres choses de la petitesse, ce serait celle de ces
deux idées qui aurait de la grandeur qui serait plus grande, et celle qui
aurait de la petitesse, qui serait plus petite ? — Nécessairement. —
N'existent-elles pas, ces deux idées de la grandeur et de la petitesse ?
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