HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Lysis, dialogue complet

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[211] ἀνέλαβον οὖν ἐμαυτὸν καὶ (211a) ἐπέσχον τοῦ λόγου. καὶ ἐν τούτῳ Μενέξενος πάλιν ἧκεν, καὶ ἐκαθέζετο παρὰ τὸν λύσιν, ὅθεν καὶ ἐξανέστη. οὖν Λύσις μάλα παιδικῶς καὶ φιλικῶς, λάθρᾳ τοῦ Μενεξένου, σμικρὸν πρός με λέγων ἔφη: Σώκρατες, ἅπερ καὶ ἐμοὶ λέγεις, εἰπὲ καὶ Μενεξένῳ. 130. καὶ ἐγὼ εἶπον, ταῦτα μὲν σὺ αὐτῷ ἐρεῖς, Λύσι: πάντως γὰρ προσεῖχες τὸν νοῦν. 131. πάνυ μὲν οὖν, ἔφη. 132. πειρῶ τοίνυν, ἦν δ' ἐγώ, ἀπομνημονεῦσαι αὐτὰ ὅτι (211b) μάλιστα, ἵνα τούτῳ σαφῶς πάντα εἴπῃς: ἐὰν δέ τι αὐτῶν ἐπιλάθῃ, αὖθίς με ἀνερέσθαι ὅταν ἐντύχῃς πρῶτον. 133. ἀλλὰ ποιήσω, ἔφη, ταῦτα, Σώκρατες, πάνυ σφόδρα, εὖ ἴσθι. ἀλλά τι ἄλλο αὐτῷ λέγε, ἵνα καὶ ἐγὼ ἀκούω, ἕως ἂν οἴκαδε ὥρα ἀπιέναι. 134. ἀλλὰ χρὴ ποιεῖν ταῦτα, ἦν δ' ἐγώ, ἐπειδή γε καὶ σὺ κελεύεις. ἀλλὰ ὅρα ὅπως ἐπικουρήσεις μοι, ἐάν με ἐλέγχειν ἐπιχειρῇ Μενέξενος: οὐκ οἶσθα ὅτι ἐριστικός ἐστιν; 135. ναὶ μὰ Δία, ἔφη, σφόδρα γε: διὰ ταῦτά τοι καὶ βούλομαί (211c) σε αὐτῷ διαλέγεσθαι. 136. ἵνα, ἦν δ' ἐγώ, καταγέλαστος γένωμαι; 137. οὐ μὰ Δία, ἔφη, ἀλλ' ἵνα αὐτὸν κολάσῃς. 138. πόθεν; ἦν δ' ἐγώ. οὐ ῥᾴδιον: δεινὸς γὰρ ἄνθρωπος, Κτησίππου μαθητής. πάρεστι δέ τοι αὐτός - οὐχ ὁρᾷς; - Κτήσιππος. 139. μηδενός σοι, ἔφη, μελέτω, Σώκρατες, ἀλλ' ἴθι διαλέγου αὐτῷ. 140. διαλεκτέον, ἦν δ' ἐγώ. CHAPITRE VIII. 141. ταῦτα οὖν ἡμῶν λεγόντων πρὸς ἡμᾶς αὐτούς, τί ὑμεῖς, ἔφη Κτήσιππος, αὐτὼ μόνω ἑστιᾶσθον, ἡμῖν δὲ οὐ (211d) μεταδίδοτον τῶν λόγων; 142. ἀλλὰ μήν, ἦν δ' ἐγώ, μεταδοτέον. ὅδε γάρ τι ὧν λέγω οὐ μανθάνει, ἀλλά φησιν οἴεσθαι Μενέξενον εἰδέναι, καὶ κελεύει τοῦτον ἐρωτᾶν. 143. τί οὖν, δ' ὅς, οὐκ ἐρωτᾷς; 144. ἀλλ' ἐρήσομαι, ἦν δ' ἐγώ. καί μοι εἰπέ, Μενέξενε, ἄν σε ἔρωμαι. τυγχάνω γὰρ ἐκ παιδὸς ἐπιθυμῶν κτήματός του, ὥσπερ ἄλλος ἄλλου. μὲν γάρ τις ἵππους (211e) ἐπιθυμεῖ κτᾶσθαι, δὲ κύνας, δὲ χρυσίον, δὲ τιμάς: ἐγὼ δὲ πρὸς μὲν ταῦτα πρᾴως ἔχω, πρὸς δὲ τὴν τῶν φίλων κτῆσιν πάνυ ἐρωτικῶς, καὶ βουλοίμην ἄν μοι φίλον ἀγαθὸν γενέσθαι μᾶλλον τὸν ἄριστον ἐν ἀνθρώποις ὄρτυγα ἀλεκτρυόνα, καὶ ναὶ μὰ Δία ἔγωγε μᾶλλον ἵππον τε καὶ κύνα - οἶμαι δέ, νὴ τὸν κύνα, μᾶλλον τὸ Δαρείου χρυσίον κτήσασθαι δεξαίμην πολὺ πρότερον ἑταῖρον, μᾶλλον αὐτὸν Δαρεῖον - οὕτως ἐγὼ φιλέταιρός τίς εἰμι. [211] Je me ressaisis donc et je retins ma langue. A ce moment Ménexène revint et s’assit près de Lysis à la place qu’il avait quittée. Alors Lysis, avec une gentillesse tout enfantine, me dit tout bas en cachette de Ménexène : « Répète à Ménexène, Socrate, ce que tu m’as dit à moi. » Je lui répondis : « Tu le lui répéteras toi-même, Lysis, car tu m’as prêté toute ton attention. — Oui, toute, répondit-il. — Tâche donc, lui dis-je, de te rappeler de ton mieux, afin de lui redire tout avec exactitude ; si quelque chose t’échappe, tu me le redemanderas à notre première rencontre. — Je tâcherai, Socrate, répondit-il, et je ferai de mon mieux, tu peux y compter. Mais entame avec lui quelque autre sujet, afin que je t’écoute, moi aussi, jusqu’à ce qu’il soit l’heure de rentrer à la maison. — Eh bien, soit ! j’y consens, dis-je, puisque tu le veux. Mais vois à me secourir, si Ménexène se met à me réfuter. Tu sais qu’il est grand disputeur. — Oui, par Zeus, répondit-il, et même très grand disputeur ; c’est justement pour cela que je voudrais te voir aux prises avec lui. — Pour que je prête à rire ? répondis-je. — Non, par Zeus, dit-il, mais pour que tu le corriges. — Comment faire ? dis-je, ce n’est pas chose facile, car c’est un terrible homme, un élève de Ctèsippe ; mais voici Ctèsippe lui-même, ne le vois-tu pas ? — Ne t’inquiète de personne, Socrate, dit-il, mais va, discute avec lui. — Eh bien ! discutons », dis-je. » CHAPITRE VIII. — Tandis que nous échangions ces propos entre nous : « Qu’avez-vous, dit Ctèsippe, à vous régaler tous les deux seuls, sans nous faire part de ce que vous dites ? — Eh bien ! dis-je, on va vous en faire part. Je demandais à Lysis une chose qu’il ne sait pas ; mais il pense, dit-il, que Ménexène la connaît et il me dit de la lui demander. — Eh bien ! dit-il, pourquoi ne le fais-tu pas ? — Je vais le faire, dis-je. Réponds, Ménexène, à la question que je vais te poser. Il est un bien après lequel je soupire depuis mon enfance ; car l’un poursuit une chose, l’autre une autre ; tel voudrait avoir des chevaux, tel des chiens, celui-ci de l’or, celui-là des honneurs ; pour moi, tout cela ne trouble point ma quiétude ; mais avoir un ami, voilà ma passion, et j’aimerais mieux avoir un bon ami que la caille ou le coq, et même, par Zeus, que le cheval et le chien les plus beaux du monde. Je dirai même, par le chien, que j’aimerais beaucoup mieux avoir un ami que l’or de Darius et même que Darius en personne, tant je suis entêté d’amitié !


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Dernière mise à jour : 14/06/2007