HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Les lois, livre X

Page 891

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[10,891] διότι (891a) τὰ περὶ νόμους προστάγματα ἐν γράμμασι τεθέντα, ὡς δώσοντα εἰς πάντα χρόνον ἔλεγχον, πάντως ἠρεμεῖ, ὥστε οὔτ' εἰ χαλεπὰ κατ' ἀρχὰς ἀκούειν ἐστὶν φοβητέον, γ' ἔσται καὶ τῷ δυσμαθεῖ πολλάκις ἐπανιόντι σκοπεῖν, οὔτε εἰ μακρά, ὠφέλιμα δέ, διὰ ταῦτα λόγον οὐδαμῇ ἔχει οὐδὲ ὅσιον ἔμοιγε εἶναι φαίνεται τὸ μὴ οὐ βοηθεῖν τούτοις τοῖς λόγοις πάντα ἄνδρα κατὰ δύναμιν. (Μέγιλλος) ἄριστα, ξένε, δοκεῖ μοι λέγειν Κλεινίας. (891b) (Ἀθηναῖος) καὶ μάλα γε, Μέγιλλε, ποιητέον τε ὡς λέγει. καὶ γὰρ εἰ μὴ κατεσπαρμένοι ἦσαν οἱ τοιοῦτοι λόγοι ἐν τοῖς πᾶσιν ὡς ἔπος εἰπεῖν ἀνθρώποις, οὐδὲν ἂν ἔδει τῶν ἐπαμυνούντων λόγων ὡς εἰσὶν θεοί· νῦν δὲ ἀνάγκη. νόμοις οὖν διαφθειρομένοις τοῖς μεγίστοις ὑπὸ κακῶν ἀνθρώπων τίνα καὶ μᾶλλον προσήκει βοηθεῖν νομοθέτην; (Μέγιλλος) οὐκ ἔστιν. (Ἀθηναῖος) ἀλλὰ δὴ λέγε μοι πάλιν, Κλεινία, καὶ σύ - κοινωνὸν (891c) γὰρ δεῖ σε εἶναι τῶν λόγων - κινδυνεύει γὰρ λέγων ταῦτα πῦρ καὶ ὕδωρ καὶ γῆν καὶ ἀέρα πρῶτα ἡγεῖσθαι τῶν πάντων εἶναι, καὶ τὴν φύσιν ὀνομάζειν ταῦτα αὐτά, ψυχὴν δὲ ἐκ τούτων ὕστερον. ἔοικεν δὲ οὐ κινδυνεύειν ἀλλὰ ὄντως σημαίνειν ταῦτα ἡμῖν τῷ λόγῳ. (Κλεινίας) πάνυ μὲν οὖν. (Ἀθηναῖος) ἆρ' οὖν πρὸς Διὸς οἷον πηγήν τινα ἀνοήτου δόξης ἀνηυρήκαμεν ἀνθρώπων ὁπόσοι πώποτε τῶν περὶ φύσεως ἐφήψαντο ζητημάτων; σκόπει πάντα λόγον ἐξετάζων· οὐ (891d) γὰρ δὴ σμικρόν γε τὸ διαφέρον, εἰ φανεῖεν οἱ λόγων ἁπτόμενοι ἀσεβῶν, ἄλλοις τε ἐξάρχοντες, μηδὲ εὖ τοῖς λόγοις ἀλλ' ἐξημαρτημένως χρώμενοι. δοκεῖ τοίνυν μοι ταῦτα οὕτως ἔχειν. (Κλεινίας) εὖ λέγεις· ἀλλ' ὅπῃ, πειρῶ φράζειν. (Ἀθηναῖος) ἔοικεν τοίνυν ἀηθεστέρων ἁπτέον εἶναι λόγων. (Κλεινίας) οὐκ ὀκνητέον, ξένε. μανθάνω γὰρ ὡς νομοθεσίας ἐκτὸς οἰήσῃ βαίνειν, ἐὰν τῶν τοιούτων ἁπτώμεθα (891e) λόγων. εἰ δὲ ἔστι μηδαμῇ ἑτέρως συμφωνῆσαι τοῖς νῦν κατὰ νόμον λεγομένοις θεοῖς ὡς ὀρθῶς ἔχουσιν ταύτῃ, λεκτέον, θαυμάσιε, καὶ ταύτῃ. (Ἀθηναῖος) λέγοιμ' ἄν, ὡς ἔοικεν, ἤδη σχεδὸν οὐκ εἰωθότα λόγον τινὰ τόνδε. πρῶτον γενέσεως καὶ φθορᾶς αἴτιον ἁπάντων, τοῦτο οὐ πρῶτον ἀλλὰ ὕστερον ἀπεφήναντο εἶναι γεγονὸς οἱ τὴν τῶν ἀσεβῶν ψυχὴν ἀπεργασάμενοι λόγοι, δὲ ὕστερον, πρότερον· ὅθεν ἡμαρτήκασι περὶ θεῶν τῆς ὄντως οὐσίας. [10,891] parce que, pouvant en tout temps rendre raison de ses prescriptions, elle demeure inébranlable. Aussi ne faut-il pas s'alarmer si la discussion est au commencement difficile à suivre, puisque, si lent d'esprit qu'on soit, on peut y revenir et y réfléchir ; et, si longue qu'elle soit, si elle est utile, il n'est pas du tout raisonnable ni permis à qui que ce soit de ne pas prêter main forte à ces discours dans la mesure où chacun le peut. (MÉGILLOS) A mon avis, étranger, Clinias a très bien parlé. (L'ATHÉNIEN) Oui, certes, Mégillos, et il faut faire ce qu'il dit. Si ces doctrines n'étaient pas répandues chez presque tous les hommes, il ne serait pas besoin d'y remédier en prouvant l'existence des dieux ; mais on ne peut s'en dispenser. Et à qui plutôt qu'au législateur, convient-il de venir au secours des lois les plus importantes, que des hommes pervers s'efforcent de renverser ? (CLINIAS) A personne. CHAPITRE V. (L'ATHÉNIEN) Mais réponds-moi encore, Clinias ; car il faut que tu prennes ta part de la discussion. Il semble bien que celui qui soutient une telle doctrine regarde le feu, l'eau, la terre et l'air comme les premiers de tous les êtres, que c'est à eux qu'il donne le nom de nature et que c'est d'eux que l'âme tire ensuite son origine. Mais que dis-je : il semble ? C'est bien réellement qu'ils le signifient dans leurs discours. (CLINIAS) Cela est certain. (L'ATHÉNIEN) Eh bien, au nom de Zeus, n'avons-nous pas trouvé pour ainsi dire la source de l'opinion insensée de tous ceux qui jusqu'à présent se sont occupés des recherches sur la nature ? Examine avec soin tout ce qu'ils disent. Ce ne serait pas pour nous un médiocre avantage, si nous pouvions faire voir que ceux qui soutiennent ces opinions impies et qui en entraînent d'autres à leur suite ne raisonnent pas juste, mais d'une manière erronée. Or, je crois que c'est leur cas. (CLINIAS) C'est bien dit, mais explique-nous comment. (L'ATHÉNIEN) Je vois bien qu'il faut nous engager dans une discussion qui sort de l'ordinaire. (CLINIAS) Il ne faut pas hésiter, étranger. Je comprends bien ta pensée : tu crois que nous allons sortir de notre sujet, la législation, si nous entamons cette discussion. Mais s'il n'y a pas d'autre moyen de nous mettre d'accord avec notre loi qui admet l'existence des dieux, il faut bien, mon admirable ami, en passer par là. (L'ATHÉNIEN) Voici déjà, ce me semble, un propos peu ordinaire que je peux avancer: ce qui est la cause première de la génération et de la destruction de tous les êtres n'est pas la première en date, mais la seconde, si l'on s'en rapporte à ceux qui ont semé l'impiété dans les esprits. De là vient leur erreur sur la réelle existence des dieux.


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Dernière mise à jour : 19/04/2007