HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Les lois, livre X

Page 890

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[10,890] δ' ἂν (890a) μετάθωνται καὶ ὅταν, τότε κύρια ἕκαστα εἶναι, γιγνόμενα τέχνῃ καὶ τοῖς νόμοις ἀλλ' οὐ δή τινι φύσει. ταῦτ' ἐστίν, φίλοι, ἅπαντα ἀνδρῶν σοφῶν παρὰ νέοις ἀνθρώποις, ἰδιωτῶν τε καὶ ποιητῶν, φασκόντων εἶναι τὸ δικαιότατον ὅτι τις ἂν νικᾷ βιαζόμενος· ὅθεν ἀσέβειαί τε ἀνθρώποις ἐμπίπτουσιν νέοις, ὡς οὐκ ὄντων θεῶν οἵους νόμος προστάττει διανοεῖσθαι δεῖν, στάσεις τε διὰ ταῦτα ἑλκόντων πρὸς τὸν κατὰ φύσιν ὀρθὸν βίον, ὅς ἐστιν τῇ ἀληθείᾳ κρατοῦντα ζῆν τῶν ἄλλων καὶ μὴ δουλεύοντα ἑτέροισι κατὰ νόμον. (890b) (Κλεινίας) οἷον διελήλυθας, ξένε, λόγον, καὶ ὅσην λώβην ἀνθρώπων νέων δημοσίᾳ πόλεσίν τε καὶ ἰδίοις οἴκοις. (Ἀθηναῖος) ἀληθῆ μέντοι λέγεις, Κλεινία. τί οὖν οἴει χρῆναι δρᾶν τὸν νομοθέτην, οὕτω τούτων πάλαι παρεσκευασμένων; μόνον ἀπειλεῖν στάντα ἐν τῇ πόλει σύμπασι τοῖς ἀνθρώποις, ὡς εἰ μὴ φήσουσιν εἶναι θεοὺς καὶ διανοηθήσονται δοξάζοντες τοιούτους οἵους φησὶν νόμος - καὶ περὶ καλῶν καὶ δικαίων καὶ περὶ ἁπάντων τῶν μεγίστων αὐτὸς λόγος, (890c) ὅσα δὲ πρὸς ἀρετὴν τείνει καὶ κακίαν, ὡς δεῖ ταῦτα οὕτω πράττειν διανοουμένους ὅπῃπερ ἂν νομοθέτης ὑφηγήσηται γράφων - ὃς δ' ἂν μὴ παρέχηται ἑαυτὸν τοῖς νόμοις εὐπειθῆ, τὸν μὲν δεῖν τεθνάναι, τὸν δέ τινα πληγαῖς καὶ δεσμοῖς, τὸν δὲ ἀτιμίαις, ἄλλους δὲ πενίαις κολάζεσθαι καὶ φυγαῖς· πειθὼ δὲ τοῖς ἀνθρώποις, ἅμα τιθέντα αὐτοῖς τοὺς νόμους, μηδεμίαν ἔχειν τοῖς λόγοις προσάπτοντα εἰς δύναμιν ἡμεροῦν; (890d) (Κλεινίας) μηδαμῶς, ξένε, ἀλλ' εἴπερ τυγχάνει γε οὖσα καὶ σμικρὰ πειθώ τις περὶ τὰ τοιαῦτα, δεῖ μηδαμῇ κάμνειν τόν γε ἄξιον καὶ σμικροῦ νομοθέτην, ἀλλὰ πᾶσαν, τὸ λεγόμενον, φωνὴν ἱέντα, τῷ παλαιῷ νόμῳ ἐπίκουρον γίγνεσθαι λόγῳ ὡς εἰσὶν θεοὶ καὶ ὅσα νυνδὴ διῆλθες σύ, καὶ δὴ καὶ νόμῳ αὐτῷ βοηθῆσαι καὶ τέχνῃ, ὡς ἐστὸν φύσει φύσεως οὐχ ἧττον, εἴπερ νοῦ γέ ἐστιν γεννήματα κατὰ λόγον ὀρθόν, ὃν σύ τε λέγειν μοι φαίνῃ καὶ ἐγώ σοι πιστεύω τὰ νῦν. (890e) (Ἀθηναῖος) προθυμότατε Κλεινία, τί δ'; οὐ χαλεπά τέ ἐστι συνακολουθεῖν λόγοις οὕτως εἰς πλήθη λεγόμενα, μήκη τε αὖ κέκτηται διωλύγια; (Κλεινίας) τί δέ, ξένε; περὶ μέθης μὲν καὶ μουσικῆς οὕτω μακρὰ λέγοντας ἡμᾶς αὐτοὺς περιεμείναμεν, περὶ θεῶν δὲ καὶ τῶν τοιούτων οὐχ ὑπομενοῦμεν; καὶ μὴν καὶ νομοθεσίᾳ γέ ἐστίν που τῇ μετὰ φρονήσεως μεγίστη βοήθεια, [10,890] et que les dispositions nouvelles qu'ils ont adoptées s'imposent aussitôt avec l'autorité qu'elles tiennent de l'art et des lois, et non de la nature. Voilà, mes amis, ce que nos sages débitent à la jeunesse, soutenant que les prescriptions que le vainqueur impose par violence sont d'une justice parfaite. De là les impiétés qu'on voit chez les jeunes gens, quand ils pensent que les dieux ne sont pas tels qu'ils doivent se les représenter pour obéir à la loi ; de là les séditions, parce qu'ils sont attirés vers une vie conforme à la nature et qui consiste à dominer véritablement les autres et à ne point les servir conformément à la loi. (CLINIAS) Quelle doctrine tu viens d'exposer, étranger, et quelle peste pour les États et pour les maisons particulières, quand la jeunesse est ainsi gâtée ! (L'ATHÉNIEN) Tu dis vrai, assurément, Clinias. Dès lors, que crois-tu que doit faire le législateur avec des gens si bien préparés de longue main ? Se contentera-t-il, debout dans la cité, de menacer ceux qui ne reconnaîtront pas qu'il y a des dieux et qui ne s'en feront pas la même idée que la loi, qui ne parleront pas comme elle de l'honnête, du juste et de tous les objets les plus importants, et, en tout ce qui a rapport à la vertu et au vice, ne penseront pas qu'il faut se conduire comme le législateur l'aura prescrit dans ses lois, ajoutant que ceux qui refuseront de se soumettre aux lois seront, les uns condamnés à mort, les autres punis du fouet et de la prison, ceux-ci privés de droits du citoyen, ceux-là réduits à l'indigence et à l'exil ? Et, tout en donnant ses lois, ne joindra-t-il pas à ses discours de quoi persuader les esprits et les adoucir autant que possible ? (CLINIAS) Non, étranger, il ne se bornera pas aux menaces ; mais, s'il y a quelque moyen, si faible qu'il soit, de persuader ces vérités aux citoyens, le législateur, pour peu qu'il mérite ce nom, ne devra pas se rebuter. Il devra plutôt, comme on dit, n'épargner aucune parole pour appuyer la vieille loi et démontrer l'existence des dieux et tout ce que tu viens d'exposer ; il devra se porter au secours de la loi elle-même et de l'art, pour montrer qu'ils n'existent pas moins par nature que la nature elle-même, puisque ce sont des productions de l'intelligence, suivant la droite raison que tu me parais défendre et en laquelle j'ai foi comme toi. (L'ATHÉNIEN) Ton zèle est admirable, Clinias ; mais c'est bien difficile à la foule de suivre ces discours, qui d'ailleurs ont une étendue sans fin ! (CLINIAS) Quoi donc, étranger ? Nous nous sommes patiemment étendus sur l'ivresse et la musique, et nous n'aurons pas la patience de nous étendre sur les dieux et les objets semblables ? Cela peut être aussi d'un très grand secours pour une législation sage,


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Dernière mise à jour : 19/04/2007