HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Les lois, livre X

Page 889

  Page 889

[10,889] (Ἀθηναῖος) εἰκός γέ τοί που σοφοὺς ἄνδρας ὀρθῶς λέγειν· (889a) ἑπόμενοί γε μὴν αὐτοῖς σκεψώμεθα τοὺς ἐκεῖθεν τί ποτε καὶ τυγχάνουσι διανοούμενοι. (Κλεινίας) πάντως. (Ἀθηναῖος) ἔοικε, φασίν, τὰ μὲν μέγιστα αὐτῶν καὶ κάλλιστα ἀπεργάζεσθαι φύσιν καὶ τύχην, τὰ δὲ σμικρότερα τέχνην, ἣν δὴ παρὰ φύσεως λαμβάνουσαν τὴν τῶν μεγάλων καὶ πρώτων γένεσιν ἔργων, πλάττειν καὶ τεκταίνεσθαι πάντα τὰ σμικρότερα, δὴ τεχνικὰ πάντες προσαγορεύομεν. (Κλεινίας) πῶς λέγεις; (889b) (Ἀθηναῖος) ὧδ' ἔτι σαφέστερον ἐρῶ. πῦρ καὶ ὕδωρ καὶ γῆν καὶ ἀέρα φύσει πάντα εἶναι καὶ τύχῃ φασίν, τέχνῃ δὲ οὐδὲν τούτων, καὶ τὰ μετὰ ταῦτα αὖ σώματα, γῆς τε καὶ ἡλίου καὶ σελήνης ἄστρων τε πέρι, διὰ τούτων γεγονέναι παντελῶς ὄντων ἀψύχων· τύχῃ δὲ φερόμενα τῇ τῆς δυνάμεως ἕκαστα ἑκάστων, συμπέπτωκεν ἁρμόττοντα οἰκείως πως, θερμὰ ψυχροῖς ξηρὰ πρὸς ὑγρὰ καὶ μαλακὰ πρὸς σκληρά, καὶ (889c) πάντα ὁπόσα τῇ τῶν ἐναντίων κράσει κατὰ τύχην ἐξ ἀνάγκης συνεκεράσθη, ταύτῃ καὶ κατὰ ταῦτα οὕτως γεγεννηκέναι τόν τε οὐρανὸν ὅλον καὶ πάντα ὁπόσα κατ' οὐρανόν, καὶ ζῷα αὖ καὶ φυτὰ σύμπαντα, ὡρῶν πασῶν ἐκ τούτων γενομένων, οὐ δὲ διὰ νοῦν, φασίν, οὐδὲ διά τινα θεὸν οὐδὲ διὰ τέχνην ἀλλά, λέγομεν, φύσει καὶ τύχῃ. τέχνην δὲ ὕστερον ἐκ τούτων ὑστέραν γενομένην, αὐτὴν θνητὴν ἐκ (889d) θνητῶν ὕστερα γεγεννηκέναι παιδιάς τινας, ἀληθείας οὐ σφόδρα μετεχούσας, ἀλλὰ εἴδωλ' ἄττα συγγενῆ ἑαυτῶν, οἷ' γραφικὴ γεννᾷ καὶ μουσικὴ καὶ ὅσαι ταύταις εἰσὶν συνέριθοι τέχναι· αἳ δέ τι καὶ σπουδαῖον ἄρα γεννῶσι τῶν τεχνῶν, εἶναι ταύτας ὁπόσαι τῇ φύσει ἐκοίνωσαν τὴν αὑτῶν δύναμιν, οἷον αὖ ἰατρικὴ καὶ γεωργικὴ καὶ γυμναστική. καὶ δὴ καὶ τὴν πολιτικὴν σμικρόν τι μέρος εἶναί φασιν κοινωνοῦν φύσει, τέχνῃ δὲ τὸ πολύ, οὕτω δὲ καὶ τὴν νομοθεσίαν (889e) πᾶσαν οὐ φύσει, τέχνῃ δέ, ἧς οὐκ ἀληθεῖς εἶναι τὰς θέσεις. (Κλεινίας) πῶς λέγεις; (Ἀθηναῖος) θεούς, μακάριε, εἶναι πρῶτόν φασιν οὗτοι τέχνῃ, οὐ φύσει ἀλλά τισιν νόμοις, καὶ τούτους ἄλλους ἄλλῃ, ὅπῃ ἕκαστοι ἑαυτοῖσι συνωμολόγησαν νομοθετούμενοι· καὶ δὴ καὶ τὰ καλὰ φύσει μὲν ἄλλα εἶναι, νόμῳ δὲ ἕτερα, τὰ δὲ δὴ δίκαια οὐδ' εἶναι τὸ παράπαν φύσει, ἀλλ' ἀμφισβητοῦντας διατελεῖν ἀλλήλοις καὶ μετατιθεμένους ἀεὶ ταῦτα, [10,889] (L'ATHÉNIEN) Il est vraisemblable que cette prétention d'hommes sages est exacte. Suivons-les cependant à la trace et voyons ce que pensent en somme ceux qui partent de ce principe. (CLINIAS) Voyons. (L'ATHÉNIEN) Il semble, disent-ils, que les choses les plus grandes et les plus belles sont l'oeuvre de la nature et du hasard, et les plus petites de l'art, qui, recevant de la nature les plus grands et les premiers ouvrages, façonne et produit tous les ouvrages moins importants, que nous appelons artificiels. (CLINIAS) Comment dis-tu ? (L'ATHÉNIEN) Je vais m'expliquer encore plus clairement. Ils disent que le feu, l'eau, la terre et l'air sont tous produits par la nature et le hasard, et qu'aucun d'eux ne l'est par l'art, et que c'est de ces éléments entièrement privés de vie que les corps de la terre, du soleil, de la lune et des astres se sont formés par la suite. Ces premiers éléments, emportés au hasard par la force propre à chacun d'eux, s'étant rencontrés, se sont arrangés ensemble conformément à leur nature, le chaud avec le froid, le sec avec l'humide, le mou avec le dur, et tout ce que le hasard a forcément mêlé ensemble par l'union des contraires ; et le ciel entier avec tous les corps célestes, les animaux et toutes les plantes, avec toutes les saisons que cette combinaison a fait éclore, se sont trouvés formés de cette façon, non point, disent-ils, par une intelligence, ni par une divinité, ni par l'art, mais, comme nous le disons, par la nature et par le hasard. Dans la suite, l'art né de ces deux principes, inventé par les mortels et mortel lui-même, a donné naissance à ces jouets qui n'ont que peu de part à la vérité, mais qui sont des images parentes entre elles, telles que celles qu'enfantent la peinture, la musique et tous les arts qui les accompagnent. Les arts qui produisent quelque chose de sérieux sont ceux qui ajoutent leur propre vertu à la nature, comme la médecine, l'agriculture et la gymnastique. La politique aussi ne participe que faiblement de la nature et relève de l'art pour sa plus grande partie ; c'est pourquoi la législation tout entière n'est pas l'oeuvre de la nature, mais de l'art, et les lois qu'elle pose n'ont rien de vrai. (CLINIAS) Comment cela ? (L'ATHÉNIEN) Tout d'abord mon bienheureux ami, ils prétendent que les dieux n'existent point par nature, mais par art et en vertu de certaines lois, et que ces dieux diffèrent suivant que chaque peuple s'est entendu avec lui-même pour les imposer dans sa législation ; que la morale aussi est autre suivant la nature, et autre suivant la loi ; que la justice non plus n'existe pas du tout par nature, mais que les hommes sont toujours en contestation à son sujet et y font des changements continuels,


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 19/04/2007