HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Les lois, livre X

Page 886

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[10,886] (886a) (Ἀθηναῖος) πῶς; (Κλεινίας) πρῶτον μὲν γῆ καὶ ἥλιος ἄστρα τε καὶ τὰ σύμπαντα, καὶ τὰ τῶν ὡρῶν διακεκοσμημένα καλῶς οὕτως, ἐνιαυτοῖς τε καὶ μησὶν διειλημμένα· καὶ ὅτι πάντες Ἕλληνές τε καὶ βάρβαροι νομίζουσιν εἶναι θεούς. (Ἀθηναῖος) φοβοῦμαί γε, μακάριε, τοὺς μοχθηρούς - οὐ γὰρ δή ποτε εἴποιμ' ἂν ὥς γε αἰδοῦμαι - μή πως ἡμῶν καταφρονήσωσιν. ὑμεῖς μὲν γὰρ οὐκ ἴστε αὐτῶν πέρι τὴν τῆς διαφορᾶς αἰτίαν, ἀλλ' ἡγεῖσθε ἀκρατείᾳ μόνον ἡδονῶν τε (886b) καὶ ἐπιθυμιῶν ἐπὶ τὸν ἀσεβῆ βίον ὁρμᾶσθαι τὰς ψυχὰς αὐτῶν. (Κλεινίας) τὸ δὲ τί πρὸς τούτοις αἴτιον ἄν, ξένε, εἴη; (Ἀθηναῖος) σχεδὸν παντάπασιν ὑμεῖς ἔξω ζῶντες οὐκ ἂν εἰδείητε, ἀλλὰ ὑμᾶς ἂν λανθάνοι. (Κλεινίας) τί δὴ τοῦτο φράζεις τὰ νῦν; (Ἀθηναῖος) ἀμαθία τις μάλα χαλεπή, δοκοῦσα εἶναι μεγίστη φρόνησις. (Κλεινίας) πῶς λέγεις; (Ἀθηναῖος) εἰσὶν ἡμῖν ἐν γράμμασιν λόγοι κείμενοι, οἳ παρ' ὑμῖν οὐκ εἰσὶν δι' ἀρετὴν πολιτείας, ὡς ἐγὼ μανθάνω, οἱ μὲν ἔν (886c) τισι μέτροις, οἱ δὲ καὶ ἄνευ μέτρων λέγοντες περὶ θεῶν, οἱ μὲν παλαιότατοι ὡς γέγονεν πρώτη φύσις οὐρανοῦ τῶν τε ἄλλων, προϊόντες δὲ τῆς ἀρχῆς οὐ πολὺ θεογονίαν διεξέρχονται, γενόμενοί τε ὡς πρὸς ἀλλήλους ὡμίλησαν· τοῖς ἀκούουσιν εἰ μὲν εἰς ἄλλο τι καλῶς μὴ καλῶς ἔχει, οὐ ῥᾴδιον ἐπιτιμᾶν παλαιοῖς οὖσιν, εἰς μέντοι γονέων τε θεραπείας καὶ τιμὰς οὐκ ἂν ἔγωγέ ποτε ἐπαινῶν εἴποιμι οὔτε ὡς ὠφέλιμα οὔτε ὡς τὸ παράπαν ὄντως εἴρηται. τὰ (886d) μὲν οὖν δὴ τῶν ἀρχαίων πέρι μεθείσθω καὶ χαιρέτω, καὶ ὅπῃ θεοῖσιν φίλον, λεγέσθω ταύτῃ· τὰ δὲ τῶν νέων ἡμῖν καὶ σοφῶν αἰτιαθήτω ὅπῃ κακῶν αἴτια. τόδε οὖν οἱ τῶν τοιούτων ἐξεργάζονται λόγοι· ἐμοῦ γὰρ καὶ σοῦ, ὅταν τεκμήρια λέγωμεν ὡς εἰσὶν θεοί, ταῦτα αὐτὰ προφέροντες, ἥλιόν τε καὶ σελήνην καὶ ἄστρα καὶ γῆν ὡς θεοὺς καὶ θεῖα ὄντα, ὑπὸ τῶν σοφῶν τούτων ἀναπεπεισμένοι ἂν λέγοιεν ὡς γῆν τε καὶ λίθους ὄντα αὐτὰ καὶ οὐδὲν τῶν ἀνθρωπείων (886e) πραγμάτων φροντίζειν δυνάμενα, λόγοισι δὲ ταῦτα εὖ πως εἰς τὸ πιθανὸν περιπεπεμμένα. (Κλεινίας) χαλεπόν γε λόγον, ξένε, εἰρηκὼς τυγχάνεις, εἴ γε εἷς ἦν μόνον· νῦν δὲ ὅτε πάμπολλοι τυγχάνουσιν, ἔτι χαλεπώτερον ἂν εἴη. (Ἀθηναῖος) τί οὖν δή; τί λέγομεν; τί χρὴ δρᾶν ἡμᾶς; πότερον ἀπολογησώμεθα οἷον κατηγορήσαντός τινος ἐν ἀσεβέσιν ἀνθρώποις ἡμῶν, [10,886] (L'ATHÉNIEN) Comment ? (CLINIAS) D'abord la terre, le soleil, les astres et l'univers, le bel ordre des saisons, la répartition des années et des mois, et tous les Grecs et les barbares qui croient qu'il y a des dieux. (L'ATHÉNIEN) J'ai peur, mon bienheureux ami, que les méchants ne nous méprisent, car de dire que j'en rougis pour vous, c'est ce que je ne ferai jamais. Vous ne connaissez pas la cause de leur désaccord avec nous; vous croyez que c'est uniquement parce qu'ils ne peuvent pas dominer les plaisirs et les passions qu'ils se jettent dans l'impiété. (CLINIAS) A quelle autre cause faut-il donc l'attribuer ? (L'ATHÉNIEN) A une cause que vous ignorez et qui vous reste cachée, à vous qui vivez en dehors de la Grèce. (CLINIAS) Que veux-tu dire par là ? (L'ATHÉNIEN) Je veux dire une affreuse ignorance qu'ils prennent pour la plus haute sagesse. (CLINIAS) Comment dis-tu ? CHAPITRE II. (L'ATHÉNIEN) Il y a chez nous des discours, soit en vers, soit en prose, consignés dans des écrits qui n'existent pas chez vous, à cause, je crois, de l'excellence de votre constitution. Les plus anciens disent au sujet des dieux que les premiers êtres furent le Ciel et les autres corps, puis peu de temps après leur naissance, ils placent celle des dieux, et racontent les traitements qu'ils se firent les uns aux autres. Que, sous certains rapports, ils soient utiles ou non à ceux qui les entendent, il n'est pas facile, vu leur antiquité, d'y trouver à redire ; mais en ce qui regarde les soins et les égards dus aux parents, je ne saurais pour ma part les approuver ni avouer qu'ils sont utiles, ni même qu'ils soient vrais. Laissons donc ces anciens écrits ; qu'il n'en soit plus question, et qu'on en dise ce qu'il plaira aux dieux. Tenons-nous en aux écrits des modernes et des sages, et montrons par où ils sont une source de mal. Voici l'effet que produisent leurs discours. Lorsque, pour prouver qu'il y a des dieux, nous alléguons ce que tu disais, le soleil, la lune, les astres et la terre comme autant de dieux et d'êtres divins, les disciples de ces sages répondent que tout cela n'est que de la terre et des pierres, incapables de s'intéresser en quelque façon que ce soit aux affaires humaines, et ils donnent à leurs arguments une forme brillante propre à persuader. (CLINIAS) Le discours que tu leur prêtes, étranger, est difficile à réfuter, quand tu n'aurais affaire qu'à lui seul, mais comme tu as en tète une foule de gens, il devient encore plus embarrassant. (L'ATHÉNIEN) Alors, que pouvons-nous dire et que faut-il que nous fassions ? Nous défendrons-nous, comme si l'un de ces hommes impies, attaqué par nos lois,


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Dernière mise à jour : 19/04/2007