[10,909] ἄνευ κάκης ὀργῆς τε καὶ ἤθους γεγενημένους εἰς τὸ (909a)
σωφρονιστήριον ὁ δικαστὴς τιθέμενος νόμῳ τιθέσθω μηδὲν
ἔλαττον ἐτῶν πέντε, ἐν τούτῳ δὲ τῷ χρόνῳ μηδεὶς τῶν πολιτῶν
αὐτοῖς ἄλλος συγγιγνέσθω πλὴν οἱ τοῦ νυκτερινοῦ συλλόγου
κοινωνοῦντες, ἐπὶ νουθετήσει τε καὶ τῇ τῆς ψυχῆς σωτηρίᾳ
ὁμιλοῦντες· ὅταν δ' ὁ χρόνος αὐτοῖς ἐξέλθῃ τῶν δεσμῶν, ἐὰν
μὲν δοκῇ τις σωφρονεῖν αὐτῶν, οἰκείτω μετὰ τῶν σωφρόνων,
ἐὰν δὲ μή, ὀφείλῃ δ' αὖθις τὴν τοιαύτην δίκην, θανάτῳ
ζημιούσθω. ὅσοι δ' ἂν θηριώδεις γένωνται (909b) πρὸς τῷ θεοὺς
μὴ νομίζειν ἢ ἀμελεῖς ἢ παραιτητοὺς εἶναι, καταφρονοῦντες δὲ
τῶν ἀνθρώπων ψυχαγωγῶσι μὲν πολλοὺς τῶν ζώντων, τοὺς δὲ
τεθνεῶτας φάσκοντες ψυχαγωγεῖν καὶ θεοὺς ὑπισχνούμενοι
πείθειν, ὡς θυσίαις τε καὶ εὐχαῖς καὶ ἐπῳδαῖς γοητεύοντες,
ἰδιώτας τε καὶ ὅλας οἰκίας καὶ πόλεις χρημάτων χάριν
ἐπιχειρῶσιν κατ' ἄκρας ἐξαιρεῖν, τούτων δὲ ὃς ἂν ὀφλὼν εἶναι
δόξῃ, τιμάτω τὸ δικαστήριον αὐτῷ κατὰ (909c) νόμον δεδέσθαι
μὲν ἐν τῷ τῶν μεσογέων δεσμωτηρίῳ, προσιέναι δὲ αὐτοῖς
μηδένα ἐλεύθερον μηδέποτε, τακτὴν δὲ ὑπὸ τῶν νομοφυλάκων
αὐτοὺς τροφὴν παρὰ τῶν οἰκετῶν λαμβάνειν. ἀποθανόντα δὲ
ἔξω τῶν ὁρίων ἐκβάλλειν ἄταφον· ἐὰν δέ τις ἐλεύθερος
συνθάπτῃ, δίκας ἀσεβείας τῷ ἐθέλοντι λαγχάνειν ὑπεχέτω.
παῖδας δὲ ἂν μὲν καταλείπῃ τῇ πόλει ἱκανούς, οἱ τῶν ὀρφανῶν
ἐπιμελούμενοι καὶ τούτων ὡς ὄντων (909d) ὀρφανῶν
ἐπιμελείσθων μηδὲν χεῖρον τῶν ἄλλων ἀπὸ τῆς ἡμέρας ἧς ἂν ὁ
πατὴρ αὐτῶν ὄφλῃ τὴν δίκην.
CHAPITRE XVI.
κοινὸν δ' ἐπὶ τούτοις πᾶσιν νόμον κεῖσθαι χρεών, ὃς ἐλάττω τε
εἰς θεοὺς αὐτῶν τοὺς πολλοὺς ἔργῳ καὶ λόγῳ πλημμελεῖν ἂν
ποιοῖ, καὶ δὴ καὶ ἀνοήτους ἧττον γίγνεσθαι, διὰ τὸ μὴ ἐξεῖναι
θεοπολεῖν παρὰ νόμον. ἔστω γὰρ νόμος ὅδε τοῖς σύμπασιν
κείμενος ἁπλῶς· Ἱερὰ μηδὲ εἷς ἐν ἰδίαις οἰκίαις ἐκτήσθω· θύειν
δ' ὅταν ἐπὶ νοῦν ἴῃ τινί, πρὸς τὰ δημόσια ἴτω θύσων, καὶ τοῖς
ἱερεῦσί τε καὶ ἱερείαις ἐγχειριζέτω (909e) τὰ θύματα, οἷς ἁγνεῖαι
τούτων ἐπιμελεῖς. συνευξάσθω δὲ αὐτός τε καὶ ὃν ἂν ἐθέλῃ μετ'
αὐτοῦ συνεύχεσθαι. ταῦτα δὲ γιγνόμενα τῶν τοιῶνδε χάριν
ἔστω. ἱερὰ καὶ θεοὺς οὐ ῥᾴδιον ἱδρύεσθαι, μεγάλης δὲ διανοίας
τινὸς ὀρθῶς δρᾶν τὸ τοιοῦτον, ἔθος τε γυναιξί τε δὴ
διαφερόντως πάσαις καὶ τοῖς ἀσθενοῦσι πάντῃ καὶ
κινδυνεύουσι καὶ ἀποροῦσιν, ὅπῃ τις ἂν ἀπορῇ, καὶ τοὐναντίον
ὅταν εὐπορίας τινὸς λάβωνται,
| [10,909] mais sans mauvais penchant ni mauvaises moeurs, à passer cinq ans au
moins dans la maison de correction. Pendant ce temps, aucun citoyen ne devra frayer
avec eux, sauf les magistrats du conseil de nuit, qui l'entretiendront pour son
instruction et le salut de son âme. Lorsque son temps de prison sera fini,
s'il paraît assagi, il ira vivre avec les citoyens vertueux ; s'il ne
l'est pas, et qu'il soit convaincu de nouveau, il sera puni de mort.
Quant à ceux qui, devenus semblables à des bêtes fauves, non seulement ne
croient pas à l'existence, à la providence et à l'inflexible justice des
dieux, mais qui, méprisant les hommes, séduisent un grand nombre de
vivants et se disent capables d'évoquer les morts et promettent de fléchir
les dieux en les charmant par des sacrifices, des prières et des
incantations, et entreprennent, pour satisfaire leur avarice, de renverser
de fond en comble les fortunes des particuliers, des maisons entières et
des États, celui d'entre eux qui aura été convaincu de ces fourberies sera
condamné, selon la loi, par le tribunal à être mis aux fers dans la prison
du milieu du pays ; aucun homme libre n'approchera jamais de lui et il
recevra de la main des esclaves ce que les gardiens des lois auront réglé
pour sa nourriture. A sa mort, on le jettera hors des frontières sans lui
donner de sépulture. Si un homme libre aide à l'ensevelir, il sera accusé
d'impiété par quiconque voudra le citer en justice. Au cas où il
laisserait des enfants capables de servir l'État, les magistrats qui
s'occupent des orphelins en prendront soin, comme si c'étaient de
véritables orphelins avec autant d'attention que les autres, dès le jour
où leur père aura été condamné.
CHAPITRE XVI.
(L'ATHÉNIEN) Il faut encore édicter une loi générale contre ces impies, afin
que la plupart d'entre eux pêchent moins contre les dieux en actes et en
paroles, et qu'ils deviennent plus sensés, quand il ne leur sera plus
permis de sacrifier contre la loi. Établissons donc simplement pour tous
la loi que voici. Que personne n'ait chez soi d'autel particulier, et, si
quelqu'un a envie de faire un sacrifice, qu'il aille le faire aux temples
publics, qu'il remette les victimes entre les mains des prêtres et des
prêtresses chargés de veiller à la pureté des sacrifices, qu'il prie avec
eux lui-même et quiconque voudra joindre ses prières aux siennes. Voici ce
que nous avons en vue en faisant cette défense, c'est qu'il n'est pas aisé
d'ériger des temples ou des statues de dieux, et qu'il faut pour y réussir
des lumières supérieures ; que c'est une coutume en particulier chez
toutes les femmes, chez les malades de toute sorte, chez ceux qui sont en
danger ou en détresse, quelle qu'elle soit, ou, au contraire, chez ceux
qui sont tombés sur quelque bonne aubaine
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