[10,910] καθιεροῦν τε τὸ παρὸν ἀεὶ καὶ
θυσίας εὔχεσθαι καὶ ἱδρύσεις (910a) ὑπισχνεῖσθαι θεοῖς καὶ
δαίμοσιν καὶ παισὶν θεῶν, ἔν τε φάσμασιν ἐγρηγορότας διὰ
φόβους καὶ ἐν ὀνείροις, ὡς δ' αὕτως ὄψεις πολλὰς
ἀπομνημονεύοντας ἑκάσταισί τε αὐτῶν ἄκη ποιουμένους,
βωμοὺς καὶ ἱερὰ πάσας μὲν οἰκίας, πάσας δὲ κώμας ἔν τε
καθαροῖς ἱδρυομένους ἐμπιμπλάναι καὶ ὅπῃ τις ἔτυχε τῶν
τοιούτων. ὧν ἕνεκα χρὴ πάντων ποιεῖν κατὰ τὸν νῦν
λεγόμενον νόμον· πρὸς τούτοις δὲ ἕνεκα τῶν ἀσεβούντων,
(910b) ἵνα μὴ καὶ ταῦτα κλέπτοντες ταῖς πράξεσιν, ἱερά τε καὶ
βωμοὺς ἐν ἰδίαις οἰκίαις ἱδρυόμενοι, λάθρᾳ τοὺς θεοὺς ἵλεως
οἰόμενοι ποιεῖν θυσίαις τε καὶ εὐχαῖς, εἰς ἄπειρον τὴν ἀδικίαν
αὐξάνοντες αὑτοῖς τε ἐγκλήματα πρὸς θεῶν ποιῶνται καὶ τοῖς
ἐπιτρέπουσιν, οὖσιν αὐτῶν βελτίοσιν, καὶ πᾶσα οὕτως ἡ πόλις
ἀπολαύῃ τῶν ἀσεβῶν τρόπον τινὰ δικαίως. τὸν μὲν δὴ
νομοθέτην ὁ θεὸς οὐ μέμψεται· κείσθω γὰρ νόμος οὗτος· μὴ
κεκτῆσθαι θεῶν ἐν ἰδίαις οἰκίαις ἱερά, τὸν δὲ (910c) φανέντα
κεκτημένον ἕτερα καὶ ὀργιάζοντα πλὴν τὰ δημόσια, ἐὰν μὲν
ἄδικον μηδὲν τῶν μεγάλων καὶ ἀνοσίων εἰργασμένος ἀνὴρ ἢ
καὶ γυνὴ κεκτῆταί τις, ὁ μὲν αἰσθανόμενος καὶ εἰσαγγελλέτω
τοῖς νομοφύλαξιν, οἱ δὲ προσταττόντων εἰς τὰ δημόσια
ἀποφέρειν ἱερὰ τὰ ἴδια, μὴ πείθοντες δὲ ζημιούντων ἕως ἂν
ἀπενεχθῇ· ἐὰν δέ τις ἀσεβήσας μὴ παιδίων ἀλλ' ἀνδρῶν
ἀσέβημα ἀνοσίων γένηται φανερός, εἴτε ἐν ἰδίοις ἱδρυσάμενος
εἴτ' ἐν δημοσίοις θύσας ἱερὰ θεοῖς (910d) οἱστισινοῦν, ὡς οὐ
καθαρὸς ὢν θύων θανάτῳ ζημιούσθω. τὸ δὲ παίδειον ἢ μὴ
κρίναντες οἱ νομοφύλακες, εἰς τὸ δικαστήριον οὕτως
εἰσαγαγόντες, τὴν τῆς ἀσεβείας δίκην τούτοις ἐπιτελούντων.
| [10,910] de consacrer tout ce qui se présente à eux, de faire voeu d'offrir des sacrifices,
de promettre des autels aux dieux, aux démons et aux enfants des dieux ; de même
chez ceux qui se sont réveillés effrayés par une apparition ou qui ont eu un songe,
de même aussi chez ceux qui, se rappelant diverses visions qu'ils ont
eues, cherchent un remède à chacune d'elles en érigeant des autels et des
chapelles, dont ils remplissent toutes les maisons, tous les bourgs et
tous les lieux quels qu'ils soient, purs ou non.
C'est pour obvier à tous ces inconvénients qu'il faut observer la loi que
je viens d'énoncer, il le faut aussi pour empêcher que les impies se
livrent furtivement à ces pratiques, et construisent dans leurs maisons
des chapelles et des autels, dans la pensée qu'ils pourront se rendre les
dieux propices par des sacrifices et des prières, et que, s'abandonnant
à la fin à l'injustice, ils n'attirent la réprobation des dieux sur eux
et sur les magistrats qui les laissent faire. et qui sont plus honnêtes
gens qu'eux, et qu'ainsi tout l'État ne pâtisse en quelque sorte avec
justice des méfaits des impies. Alors Dieu n'aura rien à reprocher au
législateur. Faisons donc une loi qui défende aux particuliers de bâtir
des autels aux dieux dans leurs maisons. Si l'on découvre que l'un d'eux
en a chez lui et qu'il célèbre des cérémonies en dehors des cérémonies
publiques, au cas où le coupable, homme ou femme, n'aurait commis rien de
grave en fait d'injustice ou d'impiété, quiconque s'en apercevra devra le
dénoncer aux gardiens des lois, qui lui ordonneront de transporter ses
autels particuliers dans les temples publics et le puniront, s'il n'obéit
pas, jusqu'à ce qu'il les ait transférés. Si l'on surprend quelqu'un de
ceux qui ont commis, non des péchés d'enfant, mais de graves impiétés
d'hommes faits, soit en élevant des autels chez soi ou en sacrifiant en
public à n'importe quels dieux, il sera puni de mort, comme ayant sacrifié
avec un coeur impur. Les gardiens des lois jugeront si ce sont ou non des
péchés d'enfant, et le traduiront alors devant les juges et lui feront
porter la peine de son impiété.
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