HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Les lois, livre X

Page 907

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[10,907] (907a) (Κλεινίας) εὐφήμει· πῶς γὰρ ἄν; (Ἀθηναῖος) ἀλλ' οὐ πάντων φυλάκων εἰσὶ μέγιστοι καὶ περὶ τὰ μέγιστα ἡμῖν οἱ πάντες θεοί; (Κλεινίας) πολύ γε. (Ἀθηναῖος) τοὺς δὴ κάλλιστά τε πράγματα φυλάττοντας, διαφέροντάς τε αὐτοὺς φυλακῇ πρὸς ἀρετήν, κυνῶν χείρους καὶ ἀνθρώπων μέσων εἶναι φήσομεν, οἳ τὸ δίκαιον οὐκ ἄν ποτε προδοῖεν ἕνεκα δώρων παρὰ ἀδίκων ἀνδρῶν ἀνοσίως διδομένων; (907b) (Κλεινίας) οὐδαμῶς· οὔτε ἀνεκτὸς λόγων, τῶν τε περὶ πᾶσαν ἀσέβειαν ὄντων κινδυνεύει πᾶς ταύτης τῆς δόξης ἀντεχόμενος πάντων ἂν τῶν ἀσεβῶν κεκρίσθαι δικαιότατα κάκιστός τε εἶναι καὶ ἀσεβέστατος. (Ἀθηναῖος) τὰ μὲν δὴ προτεθέντα τρία, θεοί τε ὡς εἰσίν, καὶ ὡς ἐπιμελεῖς, καὶ παρὰ τὸ δίκαιον ὡς παντάπασιν ἀπαραίτητοι, φῶμεν ἱκανῶς ἀποδεδεῖχθαί που; (Κλεινίας) πῶς γὰρ οὔ; καὶ σύμψηφοί γε τούτοις τοῖς λόγοις ἐσμέν. (Ἀθηναῖος) καὶ μὴν εἴρηνταί γέ πως σφοδρότερον διὰ φιλονικίαν (907c) τῶν κακῶν ἀνθρώπων· τούτου γε μὴν ἕνεκα, φίλε Κλεινία, πεφιλονίκηνται, μή ποτε λόγοις ἡγῶνται κρατοῦντες ἐξουσίαν εἶναι σφίσιν βούλονται πράττειν οἱ κακοί, δὴ καὶ ὅσα καὶ οἷα περὶ θεοὺς διανοοῦνται. προθυμία μὲν δὴ διὰ ταῦτα νεωτέρως εἰπεῖν ἡμῖν γέγονεν· εἰ δέ τι καὶ βραχὺ προὔργου πεποιήκαμεν εἰς τὸ πείθειν πῃ τοὺς ἄνδρας ἑαυτοὺς μὲν μισῆσαι, τὰ δ' ἐναντία πως ἤθη στέρξαι, καλῶς ἡμῖν εἰρημένον (907d) ἂν εἴη τὸ προοίμιον ἀσεβείας πέρι νόμων. (Κλεινίας) ἀλλὰ ἐλπίς· εἰ δὲ μή, τό γε τοῦ λόγου γένος οὐκ αἰτιάσεται τὸν νομοθέτην. (Ἀθηναῖος) μετὰ τὸ προοίμιον τοίνυν λόγος οἷος ἂν τῶν νόμων ἑρμηνεὺς ὀρθῶς γίγνοιτο ἡμῖν, προαγορεύων ἐξίστασθαι πᾶσι τοῖς ἀσεβέσι τρόπων τῶν αὑτῶν εἰς τοὺς εὐσεβεῖς. τοῖς δὲ μὴ πειθομένοις ἀσεβείας ὅδε ἔστω πέρι νόμος· ἐάν τις ἀσεβῇ (907e) λόγοις εἴτ' ἔργοις, παρατυγχάνων ἀμυνέτω σημαίνων πρὸς ἄρχοντας, τῶν δὲ ἀρχόντων οἱ πρῶτοι πυθόμενοι πρὸς τὸ περὶ τούτων ἀποδεδειγμένον κρίνειν δικαστήριον εἰσαγαγόντων κατὰ τοὺς νόμους· ἐὰν δέ τις ἀκούσασα ἀρχὴ μὴ δρᾷ ταῦτα, αὐτὴ ἀσεβείας ὑπόδικος γιγνέσθω τῷ ἐθέλοντι τιμωρεῖν ὑπὲρ τῶν νόμων. ἐὰν δέ τις ὄφλῃ, τιμάτω τὸ δικαστήριον ἓν ἑκάστῳ τῶν καθ' ἓν ἀσεβούντων τίμημα. [10,907] (CLINIAS) Parle des dieux avec plus de respect. Qui oserait faire une telle comparaison ? (L'ATHÉNIEN) De tous les gardiens, les dieux ne sont-ils pas les plus grands et occupés des plus grandes choses ? (CLINIAS) Ils dépassent les autres de beaucoup. (L'ATHÉNIEN) Dirons-nous donc que ces dieux qui veillent sur ce qu'il y a de plus beau et qui sont des gardiens incomparables en vertu sont inférieurs aux chiens et aux hommes ordinaires, qui ne trahiraient jamais la justice en vue de coupables présents offerts par des criminels ? (CLINIAS) Pas du tout. Un tel langage n'est pas supportable ; et des gens les plus complètement impies celui qui tient à une telle opinion risque de passer très justement pour le plus méchant et le plus impie de tous. (L'ATHÉNIEN) Nous pouvons maintenant nous flatter d'avoir prouvé suffisamment les trois points que nous nous étions proposés, à savoir l'existence des dieux, leur providence et leur inflexible équité. (CLINIAS) Sans doute et nous souscrivons à ce que tu as dit. (L'ATHÉNIEN) A la vérité, l'esprit de chicane des méchants m'a fait parler avec plus de véhémence qu'à l'ordinaire. C'est pour cela que j'ai pris ce ton dans la discussion. J'ai craint que, si je leur cédais le dessus, les méchants ne se crussent en droit de faire tout ce qu'ils veulent et d'avoir sur les dieux tant d'opinions de toute sorte. C'est ce qui m'a fait parler avec cette ardeur juvénile. Mais pour peu que j'aie réussi à leur persuader de se prendre eux-mêmes en aversion et de s'attacher aux vertus contraires à leurs vices, j'aurai fait un beau prélude à nos lois sur l'impiété. (CLINIAS) Espérons-le. Autrement, ce genre de discours ne fera point honte au législateur. CHAPITRE XV. (L'ATHÉNIEN) Ce prélude fini, c'est le montent d'énoncer la loi, en avertissant d'abord tous les impies de renoncer à leurs sentiments pour prendre ceux des gens pieux. Contre les réfractaires, voici la loi que nous porterons sur l'impiété. Si quelqu'un se montre impie, soit en paroles, soit en actions, celui qui en sera témoin s'y opposera et le dénoncera aux magistrats. Les premiers informés d'entre eux le traduiront conformément aux lois devant le tribunal nommé pour juger ces sortes de crimes. Si un magistrat, après avoir reçu la dénonciation, n'y donne pas suite, il pourra lui-même être poursuivi pour impiété par quiconque voudra venger la loi. Si un accusé est convaincu, le tribunal fixera une peine spéciale à chaque espèce d'impiété.


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Dernière mise à jour : 19/04/2007