HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Les lois, livre X

Page 903

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[10,903] (903a) ὧν μὲν ῥᾷον ἦν ἐπιμεληθῆναι σμικρῶν ὄντων, μηδαμῇ ἐπιμελεῖσθαι καθάπερ ἀργὸν δειλόν τινα διὰ πόνους ῥᾳθυμοῦντα, τῶν δὲ μεγάλων. (Κλεινίας) μηδαμῶς δόξαν τοιαύτην περὶ θεῶν, ξένε, ἀποδεχώμεθα· οὐδαμῇ γὰρ οὔτε ὅσιον οὔτ' ἀληθὲς τὸ διανόημα διανοοίμεθ' ἄν. (Ἀθηναῖος) δοκοῦμεν δέ μοι νῦν ἤδη μάλιστα μετρίως διειλέχθαι τῷ φιλαιτίῳ τῆς ἀμελείας πέρι θεῶν. (Κλεινίας) ναί. (Ἀθηναῖος) τῷ γε βιάζεσθαι τοῖς λόγοις ὁμολογεῖν αὐτὸν μὴ (903b) λέγειν ὀρθῶς· ἐπῳδῶν γε μὴν προσδεῖσθαί μοι δοκεῖ μύθων ἔτι τινῶν. (Κλεινίας) ποίων, ὠγαθέ; (Ἀθηναῖος) πείθωμεν τὸν νεανίαν τοῖς λόγοις ὡς τῷ τοῦ παντὸς ἐπιμελουμένῳ πρὸς τὴν σωτηρίαν καὶ ἀρετὴν τοῦ ὅλου πάντ' ἐστὶ συντεταγμένα, ὧν καὶ τὸ μέρος εἰς δύναμιν ἕκαστον τὸ προσῆκον πάσχει καὶ ποιεῖ. τούτοις δ' εἰσὶν ἄρχοντες προστεταγμένοι ἑκάστοις ἐπὶ τὸ σμικρότατον ἀεὶ πάθης καὶ πράξεως, εἰς μερισμὸν τὸν ἔσχατον τέλος ἀπειργασμένοι· (903c) ὧν ἓν καὶ τὸ σόν, σχέτλιε, μόριον εἰς τὸ πᾶν συντείνει βλέπον ἀεί, καίπερ πάνσμικρον ὄν, σὲ δὲ λέληθεν περὶ τοῦτο αὐτὸ ὡς γένεσις ἕνεκα ἐκείνου γίγνεται πᾶσα, ὅπως τῷ τοῦ παντὸς βίῳ ὑπάρχουσα εὐδαίμων οὐσία, οὐχ ἕνεκα σοῦ γιγνομένη, σὺ δ' ἕνεκα ἐκείνου. πᾶς γὰρ ἰατρὸς καὶ πᾶς ἔντεχνος δημιουργὸς παντὸς μὲν ἕνεκα πάντα ἐργάζεται, πρὸς τὸ κοινῇ συντεῖνον βέλτιστον μέρος μὴν ἕνεκα ὅλου καὶ οὐχ (903d) ὅλον μέρους ἕνεκα ἀπεργάζεται· σὺ δὲ ἀγανακτεῖς, ἀγνοῶν ὅπῃ τὸ περὶ σὲ ἄριστον τῷ παντὶ συμβαίνει καὶ σοὶ κατὰ δύναμιν τὴν τῆς κοινῆς γενέσεως. ἐπεὶ δὲ ἀεὶ ψυχὴ συντεταγμένη σώματι τοτὲ μὲν ἄλλῳ, τοτὲ δὲ ἄλλῳ, μεταβάλλει παντοίας μεταβολὰς δι' ἑαυτὴν δι' ἑτέραν ψυχήν, οὐδὲν ἄλλο ἔργον τῷ πεττευτῇ λείπεται πλὴν μετατιθέναι τὸ μὲν ἄμεινον γιγνόμενον ἦθος εἰς βελτίω τόπον, χεῖρον δὲ εἰς τὸν χείρονα, κατὰ τὸ πρέπον αὐτῶν ἕκαστον, ἵνα τῆς προσηκούσης (903e) μοίρας λαγχάνῃ. (Κλεινίας) πῇ λέγεις; (Ἀθηναῖος) ἧιπερ ἂν ἔχοι ῥᾳστώνης ἐπιμελείας θεοῖς τῶν πάντων, ταύτῃ μοι δοκῶ φράζειν. εἰ μὲν γὰρ πρὸς τὸ ὅλον ἀεὶ βλέπων πλάττοι τις μετασχηματίζων τὰ πάντα, οἷον ἐκ πυρὸς ὕδωρ ἔμψυχον, [10,903] n'en prend aucun des petites choses, auxquelles il lui est plus aisé de pourvoir, comme un ouvrier paresseux ou lâche qui craint la peine et le prend à son aise, et ne s'occupe que des grandes. (CLINIAS) N'adoptons jamais, étranger, de pareils sentiments sur les dieux. Il ne serait ni pieux ni vrai de nous les figurer ainsi. (L'ATHÉNIEN) Il me semble que nous avons maintenant suffisamment disputé contre celui qui se plaît à accuser les dieux de négligence. (CLINIAS) Oui. (L'ATHÉNIEN) Et que nous l'avons contraint par nos raisons de reconnaître son erreur ; mais il me paraît avoir encore besoin de certains discours propres à charmer son âme. (CLINIAS) De quels discours ? CHAPITRE XII. (L'ATHÉNIEN) Essayons de persuader à ce jeune homme par nos paroles que celui qui prend soin du tout a tout disposé pour le salut et la perfection du tout, que chaque partie souffre et fait autant que possible ce qu'il lui convient de souffrir et de faire, qu'il a chargé des chefs d'étendre leur surveillance jusqu'aux plus minces affections ou actions de chaque individu, et qu'il a poussé ses soins jusqu'au plus petit détail. La petite portion qu'est ta personne, si chétive qu'elle soit, malheureux, est toujours tournée et tend vers le tout. Mais tu ne te rends pas compte que toute génération se fait en vue du tout, afin qu'il ait une vie heureuse, et que tu n'es pas né pour toi, mais pour l'univers. Tout médecin, en effet, tout artisan habile ne fait rien qu'en vue d'un tout, tendant au bien commun, et il rapporte la partie au tout, et non le tout à la partie. Et tu murmures, parce que tu ignores que ce qui t'arrive est le meilleur pour le tout et pour toi, selon les lois de l'existence universelle. Puis donc que l'âme, toujours unie tantôt à un corps, tantôt à un autre, éprouve toutes sortes de changements soit par sa propre volonté, soit par l'action d'une autre âme, il ne reste à celui qui dispose les pions de l'échiquier qu'à mettre dans une meilleure place l'âme de la meilleure qualité, et dans une moins bonne celle qui est d'une qualité inférieure, selon ce qui convient à chacune, pour qu'elle ait le lot qui lui revient. (CLINIAS) Qu'entends-tu par là ? (L'ATHÉNIEN) J'entends, ce me semble, ce qui facilite le soin que les dieux prennent de toutes choses. Si, en effet, un ouvrier, l'oeil toujours fixé sur le tout, faisait, en façonnant son ouvrage, changer toutes choses de figures ; que du feu, par exemple, il fit de l'eau animée


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Dernière mise à jour : 19/04/2007