HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Les lois, livre X

Page 901

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[10,901] (901a) (Ἀθηναῖος) τἀναντία ἄρα τούτοις εἰς τοὐναντίον; (Κλεινίας) τοὐναντίον. (Ἀθηναῖος) τί οὖν δή; τρυφῶν καὶ ἀμελὴς ἀργός τε, ὃν ποιητὴς κηφῆσι κοθούροισι μάλιστα εἴκελον ἔφασκεν εἶναι, γίγνοιτ' ἂν () τοιοῦτος πᾶς ἡμῖν; (Κλεινίας) ὀρθότατά γε εἰπών. (Ἀθηναῖος) οὐκοῦν τόν γε θεὸν οὐ ῥητέον ἔχειν ἦθος τοιοῦτον, γέ τοι αὐτὸς μισεῖ, τῷ τέ τι τοιοῦτον φθέγγεσθαι πειρωμένῳ οὐκ ἐπιτρεπτέον. (Κλεινίας) οὐ μὲν δή· πῶς γὰρ ἄν; (901b) (Ἀθηναῖος) ὧι δὴ προσήκει μὲν πράττειν καὶ ἐπιμελεῖσθαι διαφερόντως τινός, δὲ τούτου γε νοῦς τῶν μὲν μεγάλων ἐπιμελεῖται, τῶν σμικρῶν δὲ ἀμελεῖ, κατὰ τίνα ἐπαινοῦντες τὸν τοιοῦτον λόγον οὐκ ἂν παντάπασι πλημμελοῖμεν; σκοπῶμεν δὲ ὧδε. ἆρ' οὐ κατὰ δύο εἴδη τὸ τοιοῦτον πράττει πράττων, εἴτε θεὸς εἴτ' ἄνθρωπος; (Κλεινίας) ποίω δὴ λέγομεν; (Ἀθηναῖος) διαφέρον οὐδὲν οἰόμενος εἶναι τῷ ὅλῳ ἀμελουμένων (901c) τῶν σμικρῶν, ῥᾳθυμίᾳ καὶ τρυφῇ, εἰ διαφέρει, δὲ ἀμελεῖ. ἔστιν ἄλλως πως γιγνομένη ἀμέλεια; οὐ γάρ που ὅταν γε ἀδύνατον τῶν ἁπάντων ἐπιμελεῖσθαι, τότε ἀμέλεια ἔσται τῶν σμικρῶν μεγάλων, μὴ ἐπιμελουμένῳ ὧν ἂν δυνάμει θεὸς φαῦλός τις ὢν ἐλλιπὴς καὶ μὴ δυνατὸς ἐπιμελεῖσθαι γίγνηται. (Κλεινίας) πῶς γὰρ ἄν; (Ἀθηναῖος) νῦν δὴ δύ' ὄντες τρισὶν ἡμῖν οὖσιν ἀποκρινάσθωσαν (901d) οἱ θεοὺς μὲν ἀμφότεροι ὁμολογοῦντες εἶναι, παραιτητοὺς δὲ ἅτερος, δὲ ἀμελεῖς τῶν σμικρῶν. πρῶτον μὲν θεοὺς ἀμφότεροί φατε γιγνώσκειν καὶ ὁρᾶν καὶ ἀκούειν πάντα, λαθεῖν δὲ αὐτοὺς οὐδὲν δυνατὸν εἶναι τῶν ὁπόσων εἰσὶν αἱ αἰσθήσεις τε καὶ ἐπιστῆμαι· ταύτῃ λέγετε ἔχειν ταῦτα, πῶς; (Κλεινίας) οὕτως. (Ἀθηναῖος) τί δέ; δύνασθαι πάντα ὁπόσων αὖ δύναμίς ἐστιν θνητοῖς τε καὶ ἀθανάτοις; (Κλεινίας) πῶς γὰρ οὐ συγχωρήσονται καὶ ταῦτα οὕτως ἔχειν; (901e) (Ἀθηναῖος) καὶ μὴν ἀγαθούς γε καὶ ἀρίστους ὡμολογήκαμεν αὐτοὺς εἶναι πέντε ὄντες. (Κλεινίας) σφόδρα γε. (Ἀθηναῖος) ἆρ' οὖν οὐ ῥᾳθυμίᾳ μὲν καὶ τρυφῇ ἀδύνατον αὐτοὺς ὁμολογεῖν πράττειν ὁτιοῦν τὸ παράπαν, ὄντας γε οἵους ὁμολογοῦμεν; δειλίας γὰρ ἔκγονος ἔν γε ἡμῖν ἀργία, ῥᾳθυμία δὲ ἀργίας καὶ τρυφῆς. (Κλεινίας) ἀληθέστατα λέγεις. (Ἀθηναῖος) ἀργίᾳ μὲν δὴ καὶ ῥᾳθυμίᾳ οὐδεὶς ἀμελεῖ θεῶν· οὐ γὰρ μέτεστιν αὐτῷ που δειλίας. (Κλεινίας) ὀρθότατα λέγεις. [10,901] (L'ATHÉNIEN) Nous mettrons donc les qualités contraires dans le rang contraire ? (CLINIAS) Oui, dans le rang contraire. (L'ATHÉNIEN) Mais alors, l'homme mou, négligent, paresseux, celui que le poète assimile aux frelons oisifs, ne nous parait-il pas à tous comme un frelon véritable ? (CLINIAS) Si, la comparaison est très juste. (L'ATHÉNIEN) Il ne faut donc pas attribuer à Dieu ce caractère, qu'il déteste lui-même, ni souffrir qu'on essaye de tenir un pareil langage. (CLINIAS) Non certes, on ne peut le souffrir. (L'ATHÉNIEN) Mais si quelqu'un, chargé de faire et de surveiller certaines affaires, n'applique son intelligence qu'aux grandes et néglige les petites, comment pourrions-nous approuver sa conduite, sans nous fourvoyer complètement ? Examinons la chose de cette manière. Ne peut-on pas ramener à deux les motifs de celui qui agit ainsi, dieu ou homme ? (CLINIAS) Quels motifs ? (L'ATHÉNIEN) Ou bien il pense que la négligence des petites choses n'importe en rien pour le tout, ou, s'il croit qu'elle importe, c'est par indolence et par mollesse qu'il les néglige. La négligence peut-elle avoir une autre cause ? Car, lorsqu'il est impossible de pourvoir à tout, on ne peut taxer de négligence ce qui néglige ou les petites ou les grandes affaires, du moment que, Dieu ou homme chétif, il n'a ni les moyens ni la capacité de s'occuper de toutes. (CLINIAS) Comment le pourrait-il alors ? CHAPITRE XI. (L'ATHÉNIEN) Maintenant que nos deux adversaires, qui confessent l'un et l'autre qu'il y a des dieux, mais dont l'un prétend qu'on peut les fléchir et l'autre qu'ils ne s'inquiètent pas des petites choses, répondent à ce que nous leur proposons tous les trois. Avouez d'abord tous les deux que les dieux connaissent, voient et entendent tout, et que rien ne petit leur échapper de ce que perçoivent les sens et les sciences. L'avouez-vous, oui ou non ? (CLINIAS) Oui. (L'ATHÉNIEN) Avouez aussi qu'ils peuvent tout ce que les mortels et les immortels sont capables. (CLINIAS) Comment nos contradicteurs eux-mêmes n'en conviendraient-ils pas ? (L'ATHÉNIEN) Nous sommes d'ailleurs convenus tous les cinq qu'ils sont bons et parfaits. (CLINIAS) Nous avons été bien d'accord là-dessus. (L'ATHÉNIEN) Mais n'est-il pas impossible de dire qu'ils font quoi que ce soit avec indolence et mollesse, étant tels que nous le reconnaissons ? Car la paresse est fille de la lâcheté, et l'indolence, fille de la paresse et de la mollesse. (CLINIAS) Rien n'est plus vrai. (L'ATHÉNIEN) Donc aucun des dieux n'est négligent par paresse ni par indolence; car ils n'ont point de part à la lâcheté. (CLINIAS) Ce que tu dis est parfaitement juste.


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Dernière mise à jour : 19/04/2007