[10,898] (Ἀθηναῖος)
τῶν δ' αὖ κινουμένων τὰ μὲν ἐν ἑνὶ τόπῳ κινεῖσθαι, (898a) τὰ δ'
ἐν πλείοσιν φερόμενα.
(Κλεινίας) ἔστι ταῦτα.
(Ἀθηναῖος)
τούτοιν δὴ τοῖν κινησέοιν τὴν ἐν ἑνὶ φερομένην ἀεὶ περί γέ τι
μέσον ἀνάγκη κινεῖσθαι, τῶν ἐντόρνων οὖσαν μίμημά τι
κύκλων, εἶναί τε αὐτὴν τῇ τοῦ νοῦ περιόδῳ πάντως ὡς δυνατὸν
οἰκειοτάτην τε καὶ ὁμοίαν.
(Κλεινίας) πῶς λέγεις;
(Ἀθηναῖος)
τὸ κατὰ ταὐτὰ δήπου καὶ ὡσαύτως καὶ ἐν τῷ αὐτῷ καὶ περὶ τὰ
αὐτὰ καὶ πρὸς τὰ αὐτὰ καὶ ἕνα λόγον καὶ τάξιν (898b) μίαν
ἄμφω κινεῖσθαι λέγοντες, νοῦν τήν τε ἐν ἑνὶ φερομένην
κίνησιν, σφαίρας ἐντόρνου ἀπεικασμένα φοραῖς, οὐκ ἄν ποτε
φανεῖμεν φαῦλοι δημιουργοὶ λόγῳ καλῶν εἰκόνων.
(Κλεινίας) ὀρθότατα λέγεις.
(Ἀθηναῖος)
οὐκοῦν αὖ ἥ γε μηδέποτε ὡσαύτως μηδὲ κατὰ τὰ αὐτὰ μηδὲ ἐν
ταὐτῷ μηδὲ περὶ ταὐτὰ μηδὲ πρὸς ταὐτὰ μηδ' ἐν ἑνὶ φερομένη
μηδ' ἐν κόσμῳ μηδ' ἐν τάξει μηδὲ ἔν τινι λόγῳ κίνησις ἀνοίας
ἂν ἁπάσης εἴη συγγενής;
(Κλεινίας) εἴη γὰρ ἂν ἀληθέστατα.
(898c) (Ἀθηναῖος)
νῦν δὴ χαλεπὸν οὐδὲν ἔτι διαρρήδην εἰπεῖν ὡς, ἐπειδὴ ψυχὴ μέν
ἐστιν ἡ περιάγουσα ἡμῖν πάντα, τὴν δὲ οὐρανοῦ περιφορὰν ἐξ
ἀνάγκης περιάγειν φατέον ἐπιμελουμένην καὶ κοσμοῦσαν ἤτοι
τὴν ἀρίστην ψυχὴν ἢ τὴν ἐναντίαν.
(Κλεινίας)
ὦ ξένε, ἀλλὰ ἔκ γε τῶν νῦν εἰρημένων οὐδ' ὅσιον ἄλλως λέγειν
ἢ πᾶσαν ἀρετὴν ἔχουσαν ψυχὴν μίαν ἢ πλείους περιάγειν αὐτά.
(Ἀθηναῖος)
κάλλιστα, ὦ Κλεινία, ὑπήκουσας τοῖς λόγοις· τόδε (898d) δὲ
προσυπάκουσον ἔτι.
(Κλεινίας) τὸ ποῖον;
(Ἀθηναῖος)
Ἥλιον καὶ σελήνην καὶ τὰ ἄλλα ἄστρα, εἴπερ ψυχὴ περιάγει
πάντα, ἆρ' οὐ καὶ ἓν ἕκαστον;
(Κλεινίας) τί μήν;
(Ἀθηναῖος)
περὶ ἑνὸς δὴ ποιησώμεθα λόγους, οἳ καὶ ἐπὶ πάντα ἡμῖν ἄστρα
ἁρμόττοντες φανοῦνται.
(Κλεινίας) τίνος;
(Ἀθηναῖος)
Ἡλίου πᾶς ἄνθρωπος σῶμα μὲν ὁρᾷ, ψυχὴν δὲ οὐδείς· οὐδὲ γὰρ
ἄλλου σώματος οὐδενὸς οὔτε ζῶντος οὔτε ἀποθνῄσκοντος τῶν
ζῴων, ἀλλὰ ἐλπὶς πολλὴ τὸ παράπαν (898e) τὸ γένος ἡμῖν
τοῦτο ἀναίσθητον πάσαις ταῖς τοῦ σώματος αἰσθήσεσι
περιπεφυκέναι, νοητὸν δ' εἶναι. νῷ μόνῳ δὴ καὶ διανοήματι
λάβωμεν αὐτοῦ πέρι τὸ τοιόνδε.
(Κλεινίας) ποῖον;
(Ἀθηναῖος)
Ἥλιον εἴπερ ἄγει ψυχή, τριῶν αὐτὴν ἓν λέγοντες δρᾶν σχεδὸν
οὐκ ἀποτευξόμεθα.
(Κλεινίας) τίνων;
(Ἀθηναῖος)
ὡς ἢ ἐνοῦσα ἐντὸς τῷ περιφερεῖ τούτῳ φαινομένῳ σώματι
πάντῃ διακομίζει τὸ τοιοῦτον, καθάπερ ἡμᾶς ἡ παρ' ἡμῖν ψυχὴ
πάντῃ περιφέρει·
| [10,898] (L'ATHÉNIEN) Et que parmi ceux qui se meuvent, les uns ne changent pas
de place, les autres vont d'un lieu à un autre.
(CLINIAS) C'est cela.
(L'ATHÉNIEN) De ces deux mouvements, celui qui se fait toujours à la même
place tourne nécessairement autour d'un centre, à l'imitation des cercles
qu'on fabrique au tour, et doit avoir avec la révolution de l'intelligence
une parenté et une ressemblance aussi complète que possible.
(CLINIAS) Comment cela ?
(L'ATHÉNIEN) Quand nous disons que l'intelligence et le mouvement qui se
fait dans la même place, semblables aux mouvements d'une sphère sur le
tour, s'exécutent certainement tous les deux suivant les mêmes règles, de
la même manière, dans le même lieu, autour du même centre et vers les
mêmes choses, selon la même proposition et le même ordre, nous n'avons pas
à craindre qu'on nous prenne, en nous entendant parler, pour de médiocres
artisans de belles images.
(CLINIAS) Tu parles on ne peut plus juste.
(L'ATHÉNIEN) Par contre, le mouvement qui ne se fait jamais de la même
manière, ni suivant les mêmes règles, ni dans la même place, ni autour du
même centre, ni vers les mêmes choses, qui ne se produit pas en un seul
endroit, qui ne garde ni rang ni ordre, ni aucune proportion définie,
ressemble tout à fait à l'imprudence.
(CLINIAS) Cela semble très vrai.
(L'ATHÉNIEN) A présent, il n'est plus du tout difficile de répondre
nettement que, puisque c'est l'âme qui imprime à l'univers le mouvement
circulaire, il faut nécessairement dire que cette révolution du ciel,
c'est, ou l'âme bonne, ou la mauvaise qui s'en occupe et la règle.
(CLINIAS) Vraiment, étranger, après ce que tu viens de démontrer, il n'est
même pas permis de dire autre chose, sinon que c'est une ou plusieurs âmes
douées de toutes les perfections qui font tourner l'univers.
(L'ATHÉNIEN) Tu as parfaitement suivi mon raisonnement, Clinias. Mais écoute
encore ceci.
(CLINIAS) Qu'est-ce ?
CHAPITRE IX.
(L'ATHÉNIEN) Si l'âme fait tourner le soleil, la lune et tous les astres, ne
fait-elle pas tourner chacun en particulier ?
(CLINIAS) Sans doute.
(L'ATHÉNIEN) Faisons donc nos réflexions sur un seul astre : elles
s'appliqueront évidemment à tous.
(CLINIAS) Sur lequel ?
(L'ATHÉNIEN) Sur le soleil. Tout le monde voit le corps de cet astre, mais
personne ne voit son âme, non plus que celle d'aucun animal vivant ou
mort. Mais il y atout lieu de croire que cette espèce de substance est de
telle nature qu'elle ne e peut être perçue par nos sens corporels, et
qu'elle ne peut être saisie que par l'intelligence. Prenons-en donc par la
seule intelligence et la seule imagination l'idée que voici.
(CLINIAS) Quelle idée ?
(L'ATHÉNIEN) Puisque c'est une âme qui conduit le soleil, en disant qu'elle
fait de trois choses l'une, nous ne risquons guère de nous tromper.
(CLINIAS) Quelles sont ces trois choses ?
(L'ATHÉNIEN) Ou bien l'âme, logée à l'intérieur de ce corps rond que nous
voyons le transporte partout comme notre âme porte notre corps en tous les sens ;
|