HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Les lois, livre X

Page 895

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[10,895] (895a) καὶ οὕτω δὴ χίλια ἐπὶ μυρίοις γίγνηται τὰ κινηθέντα, μῶν ἀρχή τις αὐτῶν ἔσται τῆς κινήσεως ἁπάσης ἄλλη πλὴν τῆς αὐτῆς αὑτὴν κινησάσης μεταβολή; (Κλεινίας) κάλλιστα εἶπες, συγχωρητέα τε τούτοις. (Ἀθηναῖος) ἔτι δὴ καὶ τῇδε εἴπωμεν, καὶ ἀποκρινώμεθα πάλιν ἡμῖν αὐτοῖσιν. εἰ σταίη πως τὰ πάντα ὁμοῦ γενόμενα, καθάπερ οἱ πλεῖστοι τῶν τοιούτων τολμῶσι λέγειν, τίν' ἄρα ἐν αὐτοῖς ἀνάγκη πρώτην κίνησιν γενέσθαι τῶν εἰρημένων; (895b) τὴν αὐτὴν ἑαυτὴν δήπου κινοῦσαν· ὑπ' ἄλλου γὰρ οὐ μήποτε ἔμπροσθεν μεταπέσῃ, μηδεμιᾶς γε ἐν αὐτοῖς οὔσης ἔμπροσθεν μεταπτώσεως. ἀρχὴν ἄρα κινήσεων πασῶν καὶ πρώτην ἔν τε ἑστῶσιν γενομένην καὶ ἐν κινουμένοις οὖσαν τὴν αὑτὴν κινοῦσαν φήσομεν ἀναγκαίως εἶναι πρεσβυτάτην καὶ κρατίστην μεταβολὴν πασῶν, τὴν δὲ ἀλλοιουμένην ὑφ' ἑτέρου, κινοῦσαν δὲ ἕτερα δευτέραν. (Κλεινίας) ἀληθέστατα λέγεις. (895c) (Ἀθηναῖος) ὁπότε δὴ τοίνυν ἐνταῦθά ἐσμεν τοῦ λόγου, τόδε ἀποκρινώμεθα. (Κλεινίας) τὸ ποῖον; (Ἀθηναῖος) ἐὰν ἴδωμέν που ταύτην γενομένην ἐν τῷ γηίνῳ ἐνύδρῳ πυροειδεῖ, κεχωρισμένῳ καὶ συμμιγεῖ, τί ποτε φήσομεν ἐν τῷ τοιούτῳ πάθος εἶναι; (Κλεινίας) μῶν ἄρα με ἐρωτᾷς εἰ ζῆν αὐτὸ προσεροῦμεν, ὅταν αὐτὸ αὑτὸ κινῇ; (Ἀθηναῖος) ναί. (Κλεινίας)Ζῆν· πῶς γὰρ οὔ; (Ἀθηναῖος) τί δέ; ὁπόταν ψυχὴν ἔν τισιν ὁρῶμεν, μῶν ἄλλο ταὐτὸν τούτῳ; ζῆν ὁμολογητέον; (Κλεινίας) οὐκ ἄλλο. (895d) (Ἀθηναῖος) ἔχε δὴ πρὸς Διός· ἆρ' οὐκ ἂν ἐθέλοις περὶ ἕκαστον τρία νοεῖν; (Κλεινίας) πῶς λέγεις; (Ἀθηναῖος) ἓν μὲν τὴν οὐσίαν, ἓν δὲ τῆς οὐσίας τὸν λόγον, ἓν δὲ ὄνομα· καὶ δὴ καὶ ἐρωτήσεις εἶναι περὶ τὸ ὂν ἅπαν δύο. (Κλεινίας) πῶς δύο; (Ἀθηναῖος) τοτὲ μὲν ἡμῶν ἕκαστον τοὔνομα προτεινόμενον αὐτὸ τὸν λόγον ἀπαιτεῖν, τοτὲ δὲ τὸν λόγον αὐτὸν προτεινόμενον ἐρωτᾶν αὖ τοὔνομα. ἆρά γε τὸ τοιόνδε αὖ βουλόμεθα νῦν λέγειν; (Κλεινίας) τὸ ποῖον; (895e) (Ἀθηναῖος) ἔστιν που δίχα διαιρούμενον ἐν ἄλλοις τε καὶ ἐν ἀριθμῷ· τούτῳ δὴ τῷ κατ' ἀριθμὸν ὄνομα μὲν ἄρτιον, λόγος δέ, ἀριθμὸς διαιρούμενος εἰς ἴσα δύο μέρη. (Κλεινίας) ναί. (Ἀθηναῖος) τὸ τοιοῦτον φράζω. μῶν οὖν οὐ ταὐτὸν ἑκατέρως προσαγορεύομεν, ἄντε τὸν λόγον ἐρωτώμενοι τοὔνομα ἀποδιδῶμεν, ἄντε τοὔνομα τὸν λόγον, ἄρτιον ὀνόματι, καὶ λόγῳ δίχα διαιρούμενον ἀριθμόν, προσαγορεύοντες ταὐτὸν ὄν; (Κλεινίας) παντάπασι μὲν οὖν. [10,895] et qu'il y a ainsi des milliers et des milliers de choses mues, est-ce qu'il y a pour elles un autre principe de tous ces mouvements que le changement de celle qui s'est mue elle-même ? (CLINIAS) C'est très bien dit, et l'on ne peut qu'y acquiescer. (L'ATHÉNIEN) Disons encore ceci et répondons-nous encore à nous-même. Si toutes les choses existaient ensemble dans un complet repos, comme la plupart de ces gens-là osent le soutenir, dans laquelle devrait avoir lieu le premier mouvement ? (CLINIAS) Dans celle qui se meut elle-même ; car jamais elle ne pourrait être mue par une autre, si auparavant les autres ne subissent aucun changement. (L'ATHÉNIEN) Nous dirons donc que le principe de tous les mouvements, le premier qui se soit produit dans les choses en repos et dans celles qui sont actuellement en mouvement, le principe qui se meut lui-même est nécessairement la plus ancienne et la plus considérable de toutes les espèces de changement, et nous mettrons au second rang le changement qui est produit par un autre et qui meut d'autres choses. (CLINIAS) Rien de plus vrai. (L'ATHÉNIEN) Puisque nous en sommes venus à ce point de notre dispute, répondons à une chose. (CLINIAS) Laquelle ? (L'ATHÉNIEN) Si nous voyons ce mouvement se produire dans une substance quelconque, terrestre, aqueuse, ignée, simple ou composée, dans quel état dirons-nous qu'est cette substance ? (CLINIAS) Ne me demandes-tu pas si nous la dirons vivante, quand elle se meut d'elle-même ? (L'ATHÉNIEN) Si. (CLINIAS) Elle vit en effet ; il est impossible qu'il en soit autrement. (L'ATHÉNIEN) Mais quoi ? Lorsque nous voyons une âme en certaines choses, ne faut-il pas reconnaître que c'est précisément par l'âme que cette chose est vivante ? (CLINIAS) Ce ne peut être par autre chose. (L'ATHÉNIEN) Mais dis-moi, au nom de Zeus : ne voudrais-tu pas concevoir dans chaque objet trois choses ? (CLINIAS) Comment ? (L'ATHÉNIEN) L'une est sa substance, l'autre la définition de sa substance, la troisième son nom. De plus il y a sur chaque être deux questions à faire. (CLINIAS) Comment, deux questions ? (L'ATHÉNIEN) Tantôt, proposant le nom seul, nous en demandons la définition, et tantôt, proposant la définition seule, nous demandons le nom. Vois si ce n'est point ceci que nous voulons dire maintenant. (CLINIAS) Quoi ? (L'ATHÉNIEN) Le nom et la définition sont distincts en bien des choses, en particulier dans le double : en tant que nombre, son nom est pair, et sa définition, un nombre divisible en deux parties égales. (CLINIAS) Oui. (L'ATHÉNIEN) C'est cela même que je veux dire. N'est-ce donc pas la même chose que nous désignons de deux façons, soit qu'on nous demande la définition et que nous répondions par le nom, soit qu'on nous demande le nom et que nous répondions par la définition, appelant le même nombre par son nom, qui est pair, et par sa définition, qui est un nombre divisible en deux parties égales ? (CLINIAS) Sans contredit.


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Dernière mise à jour : 19/04/2007