[7, 795] τούτοις δὲ παραδείγμασι χρώμενον καὶ εἰς ἄλλα
μὴ δέον οὕτω χρῆσθαι (795a) σχεδὸν ἄνοια. ἔδειξεν δὲ ταῦτα ὁ
τῶν Σκυθῶν νόμος, οὐκ ἐν ἀριστερᾷ μὲν τόξον ἀπάγων, ἐν
δεξιᾷ δὲ οἰστὸν προσαγόμενος μόνον, ἀλλ' ὁμοίως ἑκατέροις
ἐπ' ἀμφότερα χρώμενος· πάμπολλα δ' ἕτερα τοιαῦτα
παραδείγματα ἐν ἡνιοχείαις τέ ἐστι καὶ ἐν ἑτέροις, ἐν οἷσιν
μαθεῖν δυνατὸν ὅτι παρὰ φύσιν κατασκευάζουσιν οἱ ἀριστερὰ
δεξιῶν ἀσθενέστερα κατασκευάζοντες. ταῦτα δ', ὅπερ εἴπομεν,
ἐν μὲν κερατίνοις πλήκτροις (795b) καὶ ἐν ὀργάνοις τοιούτοις
οὐδὲν μέγα· σιδηροῖς δ' εἰς τὸν πόλεμον ὅταν δέῃ χρῆσθαι, μέγα
διαφέρει, καὶ τόξοις καὶ ἀκοντίοις καὶ ἑκάστοις τούτων, πολὺ δὲ
μέγιστον, ὅταν ὅπλοις δέῃ πρὸς ὅπλα χρῆσθαι. διαφέρει δὲ
πάμπολυ μαθὼν μὴ μαθόντος καὶ ὁ γυμνασάμενος τοῦ μὴ
γεγυμνασμένου. καθάπερ γὰρ ὁ τελέως παγκράτιον ἠσκηκὼς ἢ
πυγμὴν ἢ πάλην οὐκ ἀπὸ μὲν τῶν ἀριστερῶν ἀδύνατός ἐστι
μάχεσθαι, χωλαίνει δὲ καὶ ἐφέλκεται πλημμελῶν, ὁπόταν
αὐτόν τις (795c) μεταβιβάζων ἐπὶ θάτερα ἀναγκάζῃ διαπονεῖν,
ταὐτὸν δὴ τοῦτ', οἶμαι, καὶ ἐν ὅπλοις καὶ ἐν τοῖς ἄλλοις πᾶσι
χρὴ προσδοκᾶν ὀρθόν, ὅτι τὸν διττὰ δεῖ κεκτημένον, οἷς
ἀμύνοιτό τ' ἂν καὶ ἐπιτιθεῖτο ἄλλοις, μηδὲν ἀργὸν τούτων μηδὲ
ἀνεπιστῆμον ἐᾶν εἶναι κατὰ δύναμιν· Γηρυόνου δέ γε εἴ τις
φύσιν ἔχων ἢ καὶ τὴν Βριάρεω φύοιτο, ταῖς ἑκατὸν χερσὶν
ἑκατὸν δεῖ βέλη ῥίπτειν δυνατὸν εἶναι. τούτων δὴ πάντων
(795d) τὴν ἐπιμέλειαν ἀρχούσαις τε καὶ ἄρχουσι δεῖ γίγνεσθαι,
ταῖς μὲν ἐν παιδιαῖς τε καὶ τροφαῖς ἐπισκόποις γιγνομέναις,
τοῖς δὲ περὶ μαθήματα, ὅπως ἀρτίποδές τε καὶ ἀρτίχειρες
πάντες τε καὶ πᾶσαι γιγνόμενοι, μηδὲν τοῖς ἔθεσιν
ἀποβλάπτωσι τὰς φύσεις εἰς τὸ δυνατόν.
CHAPITRE VI.
τὰ δὲ μαθήματά που διττά, ὥς γ' εἰπεῖν, χρήσασθαι συμβαίνοι
ἄν, τὰ μὲν ὅσα περὶ τὸ σῶμα γυμναστικῆς, τὰ δ' εὐψυχίας χάριν
μουσικῆς. τὰ δὲ γυμναστικῆς αὖ δύο, (795e) τὸ μὲν ὄρχησις, τὸ
δὲ πάλη. τῆς ὀρχήσεως δὲ ἄλλη μὲν Μούσης λέξιν μιμουμένων,
τό τε μεγαλοπρεπὲς φυλάττοντας ἅμα καὶ ἐλεύθερον, ἄλλη δέ,
εὐεξίας ἐλαφρότητός τε ἕνεκα καὶ κάλλους, τῶν τοῦ σώματος
αὐτοῦ μελῶν καὶ μερῶν τὸ προσῆκον καμπῆς τε καὶ ἐκτάσεως,
καὶ ἀποδιδομένης ἑκάστοις αὐτοῖς αὑτῶν εὐρύθμου κινήσεως,
διασπειρομένης ἅμα καὶ συνακολουθούσης εἰς πᾶσαν τὴν
ὄρχησιν ἱκανῶς.
| [7, 795] Mais, si l'on s'autorise de ces exemples pour en user de même
à l'égard d'autres choses où il ne faudrait pas le faire, on peut dire que
c'est une sottise. Nous en avons la preuve dans l'usage des Scythes, qui
ne se servent pas uniquement de la gauche pour éloigner l'arc et de la
droite pour tirer la flèche à eux, mais qui se servent indifféremment des
deux mains pour les deux gestes. On pourrait citer une foule d'autres cas
du même genre, celui par exemple des cochers et ceux de bien d'autres, où
l'on pourrait voir que c'est aller contre la nature que de rendre la main
gauche plus faible que la droite. Cela, je l'ai dit, importe peu, s'il
s'agit d'archets de corne et d'instruments du même genre ; mais il importe
beaucoup, s'il faut se servir pour la guerre d'instruments de fer, arcs,
javelots et autres armes, et beaucoup plus encore, s'il faut combattre de
part et d'autre avec des armes lourdes. Alors celui qui a appris à s'en
servir l'emporte de beaucoup sur celui qui n'a pas appris, et celui qui
s'y est exercé sur celui qui ne s'y est pas exercé. Quand un athlète s'est
parfaitement exercé au pancrace, au pugilat ou à la lutte, il n'est pas
embarrassé pour combattre de la main gauche, il ne devient pas manchot et
ne se tourne pas péniblement et maladroitement, quand son adversaire le
force à changer de place et à combattre dans cette nouvelle position.
C'est cette même aptitude qu'on est en droit d'attendre de celui qui lutte
avec des armes lourdes et toutes les autres : il faut que celui qui a deux
bras pour se défendre et pour attaquer n'en laisse pas un oisif et
inhabile, autant qu'il dépend de lui. Et si quelqu'un naissait conformé
comme Géryon ou Briarée, il faudrait qu'il fût capable de lancer cent
traits avec ses cent mains, C'est aux magistrats des deux sexes à
s'occuper de toutes ces choses et à faire en sorte, les femmes en
surveillant les jeux et l'élevage des enfants, les hommes en les
instruisant, que tous et toutes deviennent agiles des pieds et des mains
et fassent tous leurs efforts pour ne point gâter par de mauvaises
habitudes les dons de la nature.
CHAPITRE VI.
On peut dire qu'il y a deux sortes de sciences utiles à pratiquer : la
gymnastique, qui a rapport au corps, et la musique, qui tend à former
l'âme. La gymnastique a deux parties, la danse et la lutte ; la musique en
a deux aussi, l'une qui imite les paroles de la Muse et qui garde toujours
un air de grandeur et de noblesse, l'autre qui est destinée à donner la
vigueur, la légèreté et la beauté aux membres et aux parties du corps, en
apprenant à chacune à se plier et à se tendre, tandis qu'un mouvement
cadencé soutient comme il faut et accompagne toutes les parties de la danse.
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