[7, 794] τὸ μὴ μεθ' ὕβρεως κολάζοντας ὀργὴν ἐμποιῆσαι
δεῖν τοῖς κολασθεῖσιν (794a) μηδ' ἀκολάστους ἐῶντας τρυφήν,
ταὐτὸν δραστέον τοῦτό γε καὶ ἐπ' ἐλευθέροισι. παιδιαὶ δ' εἰσὶν
τοῖς τηλικούτοις αὐτοφυεῖς τινες, ἃς ἐπειδὰν συνέλθωσιν αὐτοὶ
σχεδὸν ἀνευρίσκουσι. συνιέναι δὲ εἰς τὰ κατὰ κώμας ἱερὰ δεῖ
πάντα ἤδη τὰ τηλικαῦτα παιδία, ἀπὸ τριετοῦς μέχρι τῶν ἓξ
ἐτῶν, κοινῇ τὰ τῶν κωμητῶν εἰς ταὐτὸν ἕκαστα· τὰς δὲ τροφοὺς
ἔτι τῶν τηλικούτων κοσμιότητός τε καὶ ἀκολασίας
ἐπιμελεῖσθαι, τῶν δὲ τροφῶν αὐτῶν καὶ τῆς ἀγέλης συμπάσης,
τῶν δώδεκα (794b) γυναικῶν μίαν ἐφ' ἑκάστῃ τετάχθαι
κοσμοῦσαν κατ' ἐνιαυτὸν τῶν προειρημένων ἃς ἂν τάξωσιν οἱ
νομοφύλακες. ταύτας δὲ αἱρείσθωσαν μὲν αἱ τῶν γάμων κύριαι
τῆς ἐπιμελείας, ἐξ ἑκάστης τῆς φυλῆς μίαν, ἥλικας αὑταῖς· ἡ δὲ
καταστᾶσα ἀρχέτω φοιτῶσα εἰς τὸ ἱερὸν ἑκάστης ἡμέρας καὶ
κολάζουσα ἀεὶ τὸν ἀδικοῦντα, δοῦλον μὲν καὶ δούλην καὶ
ξένον καὶ ξένην αὐτὴ διά τινων τῆς πόλεως οἰκετῶν, πολίτην
(794c) δὲ ἀμφισβητοῦντα μὲν τῇ κολάσει πρὸς τοὺς ἀστυνόμους
ἐπὶ δίκην ἄγουσα, ἀναμφισβήτητον δὲ ὄντα καὶ τὸν πολίτην
αὐτὴ κολαζέτω. μετὰ δὲ τὸν ἑξέτη καὶ τὴν ἑξέτιν διακρινέσθω
μὲν ἤδη τὸ γένος ἑκατέρων--κόροι μὲν μετὰ κόρων, παρθένοι δὲ
ὡσαύτως μετ' ἀλλήλων τὴν διατριβὴν ποιείσθωσαν--πρὸς δὲ τὰ
μαθήματα τρέπεσθαι χρεὼν ἑκατέρους, τοὺς μὲν ἄρρενας ἐφ'
ἵππων διδασκάλους καὶ τόξων καὶ ἀκοντίων καὶ σφενδονήσεως,
ἐὰν δέ πῃ συγχωρῶσιν, μέχρι (794d) γε μαθήσεως καὶ τὰ θήλεα,
καὶ δὴ τά γε μάλιστα πρὸς τὴν τῶν ὅπλων χρείαν. τὸ γὰρ δὴ
νῦν καθεστὸς περὶ τὰ τοιαῦτα ἀγνοεῖται παρὰ τοῖς πᾶσιν ὀλίγου.
(Κλεινίας) τὸ ποῖον;
CHAPITRE V. (Ἀθηναῖος)
ὡς ἄρα τὰ δεξιὰ καὶ τὰ ἀριστερὰ διαφέροντά ἐσθ' ἡμῶν φύσει
πρὸς τὰς χρείας εἰς ἑκάστας τῶν πράξεων τὰ περὶ τὰς χεῖρας,
ἐπεὶ τά γε περὶ πόδας τε καὶ τὰ κάτω τῶν μελῶν οὐδὲν
διαφέροντα εἰς τοὺς πόνους φαίνεται· τὰ δὲ (794e) κατὰ χεῖρας
ἀνοίᾳ τροφῶν καὶ μητέρων οἷον χωλοὶ γεγόναμεν ἕκαστοι. τῆς
φύσεως γὰρ ἑκατέρων τῶν μελῶν σχεδὸν ἰσορροπούσης, αὐτοὶ
διὰ τὰ ἔθη διάφορα αὐτὰ πεποιήκαμεν οὐκ ὀρθῶς χρώμενοι. ἐν
ὅσοις μὲν γὰρ τῶν ἔργων μὴ μέγα διαφέρει, λύρᾳ μὲν ἐν
ἀριστερᾷ χρώμενον, πλήκτρῳ δὲ ἐν δεξιᾷ, πρᾶγμα οὐδέν, καὶ
ὅσα τοιαῦτα·
| [7, 794] exciter la colère de ceux que l'on châtie, ni les laisser s'abandonner à
la licence faute de les punir, il faut procéder de même à l'égard des gens de
condition libre. A cet âge, les enfants ont des jeux naturels, qu'ils trouvent pour
ainsi dire d'eux-mêmes, quand ils sont ensemble. Les enfants de chaque bourgade,
âgés de trois jusqu'à six ans, se réuniront ensemble dans les temples de ces
bourgades, et leurs nourrices veilleront sur eux pour maintenir l'ordre et
bannir la licence. Ces nourrices mêmes et toute la bande des enfants
auront pour surveillante une des douze femmes dont nous avons parlé et qui
ont été choisies chaque année par les gardiens des lois. Ces femmes seront
choisies par celles qui sont chargées de surveiller les mariages,
lesquelles en prendront une dans chaque tribu, de même âge qu'elles. Celle
qui aura été nommée se rendra chaque jour au temple pour exercer sa
charge. Elle ne manquera pas de punir les délinquants. S'ils sont esclaves
de l'un ou de l'autre sexe, des étrangers ou des étrangères, elle se
servira pour cela d'esclaves publics ; si ce sont des citoyens qui
contestent la légitimité de la punition, elle les conduira en justice
devant les astynomes ; si ce sont des citoyens qui ne protestent pas, elle
les punira elle-même. Passé l'âge de six ans, on séparera les deux sexes,
et désormais les garçons resteront avec les garçons, les filles avec les
filles. On les tournera les uns et les autres vers les exercices
appropriés à leur sexe : les garçons apprendront à monter à cheval, à
manier l'arc, le javelot et la fronde ; pour les filles, si elles y
consentent, on leur enseignera les mêmes choses, au moins jusqu'à la
théorie. On insistera particulièrement sur l'usage des armes, car la
plupart des gens ont aujourd'hui des idées fausses à ce sujet.
CLINIAS : Quelles idées ?
CHAPITRE V.
L'ATHÉNIEN : C'est que la nature a mis une différence entre notre côté droit
et notre côté gauche pour l'usage que nous en faisons dans nos actions, au
moins en ce qui concerne les mains ; car pour les pieds et les autres
membres inférieurs, il ne paraît pas qu'on fasse une distinction entre eux
au point de vue des travaux, tandis que pour les mains nous sommes devenus
presque manchots par la faute des nourrices et des mères. La nature les
ayant faites toutes deux à peu prés équivalentes, c'est nous qui les avons
rendues différentes par nos habitudes et une mauvaise façon de nous en
servir. Il est vrai qu'il y a des ouvrages où cela n'a pas beaucoup
d'importance ; par exemple, il n'importe guère qu'on tienne la lyre de la
main gauche et l'archet de la droite, et ainsi des autres choses semblables.
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