[7,822] (Κλεινίας)
ἀληθῆ λέγεις. ἀλλὰ τί καὶ φῂς τοῦτο τὸ μάθημα (822a) ὃ
θαυμαστὸν μὲν λέγεις, προσῆκον δ' αὖ μαθεῖν τοῖς νέοις, οὐ
γιγνώσκειν δὲ ἡμᾶς; πειρῶ περὶ αὐτοῦ τό γε τοσοῦτον φράζειν
ὡς σαφέστατα.
(Ἀθηναῖος)
πειρατέον. οὐ γάρ ἐστι τοῦτο, ὦ ἄριστοι, τὸ δόγμα ὀρθὸν περὶ
σελήνης τε καὶ ἡλίου καὶ τῶν ἄλλων ἄστρων, ὡς ἄρα πλανᾶταί
ποτε, πᾶν δὲ τοὐναντίον ἔχει τούτου--τὴν αὐτὴν γὰρ αὐτῶν
ὁδὸν ἕκαστον καὶ οὐ πολλὰς ἀλλὰ μίαν ἀεὶ κύκλῳ διεξέρχεται,
φαίνεται δὲ πολλὰς φερόμενον--τὸ δὲ τάχιστον αὐτῶν ὂν
βραδύτατον οὐκ ὀρθῶς αὖ δοξάζεται, τὸ δ' ἐναντίον (822b)
ἐναντίως. ταῦτ' οὖν εἰ πέφυκεν μὲν οὕτως, ἡμεῖς δὲ μὴ ταύτῃ
δόξομεν, εἰ μὲν ἐν Ὀλυμπίᾳ θεόντων ἵππων οὕτως ἢ
δολιχοδρόμων ἀνδρῶν διενοούμεθα πέρι, καὶ προσηγορεύομεν
τὸν τάχιστον μὲν ὡς βραδύτατον, τὸν δὲ βραδύτατον ὡς
τάχιστον, ἐγκώμιά τε ποιοῦντες ᾔδομεν τὸν ἡττώμενον
νενικηκότα, οὔτε ὀρθῶς ἂν οὔτ' οἶμαι προσφιλῶς τοῖς
δρομεῦσιν ἡμᾶς ἂν τὰ ἐγκώμια προσάπτειν ἀνθρώποις οὖσιν·
νῦν δὲ δὴ (822c) περὶ θεοὺς τὰ αὐτὰ ταῦτα ἐξαμαρτανόντων
ἡμῶν, ἆρ' οὐκ οἰόμεθα γελοῖόν τε καὶ οὐκ ὀρθὸν ἐκεῖ
γιγνόμενον ἦν ἂν τότε, νῦν ἐνταυθοῖ καὶ ἐν τούτοισι γίγνεσθαι
γελοῖον μὲν οὐδαμῶς, οὐ μὴν οὐδὲ θεοφιλές γε, ψευδῆ φήμην
ἡμῶν κατὰ θεῶν ὑμνούντων.
(Κλεινίας) ἀληθέστατα, εἴπερ γε οὕτω ταῦτ' ἐστίν.
(Ἀθηναῖος)
οὐκοῦν ἂν μὲν δείξωμεν οὕτω ταῦτ' ἔχοντα, μαθητέα μέχρι γε
τούτου τὰ τοιαῦτα πάντα, μὴ δειχθέντων δὲ ἐατέον; καὶ ταῦτα
ἡμῖν οὕτω συγκείσθω;
(822d) (Κλεινίας) πάνυ μὲν οὖν.
CHAPITRE XXIII. (Ἀθηναῖος)
ἤδη τοίνυν χρὴ φάναι τέλος ἔχειν τά γε παιδείας μαθημάτων
πέρι νόμιμα· περὶ δὲ θήρας ὡσαύτως διανοηθῆναι χρὴ καὶ περὶ
ἁπάντων ὁπόσα τοιαῦτα. κινδυνεύει γὰρ δὴ νομοθέτῃ τὸ
προσταττόμενον ἐπὶ μεῖζον εἶναι τοῦ νόμους θέντα
ἀπηλλάχθαι, ἕτερον δέ τι πρὸς τοῖς νόμοις εἶναι μεταξύ τι
νουθετήσεώς τε πεφυκὸς ἅμα καὶ νόμων, ὃ δὴ (822e) πολλάκις
ἡμῶν ἐμπέπτωκεν τοῖς λόγοις, οἷον περὶ τὴν τῶν σφόδρα νέων
παίδων τροφήν· οὐ γὰρ ἄρρητά φαμεν εἶναι, λέγοντές τε αὐτά,
ὡς νόμους οἴεσθαι τιθεμένους εἶναι πολλῆς ἀνοίας γέμειν.
γεγραμμένων δὴ ταύτῃ τῶν νόμων τε καὶ ὅλης τῆς πολιτείας,
οὐ τέλεος ὁ τοῦ διαφέροντος πολίτου πρὸς ἀρετὴν γίγνεται
ἔπαινος, ὅταν αὐτόν τις φῇ τὸν ὑπηρετήσαντα τοῖς νόμοις
ἄριστα καὶ πειθόμενον μάλιστα, τοῦτον εἶναι τὸν ἀγαθόν·
τελεώτερον δὲ ὧδε εἰρημένον, ὡς ἄρα ὃς ἂν τοῖς τοῦ νομοθέτου
νομοθετοῦντός
| [7,822] CLINIAS : Tu dis vrai. Mais en quoi consiste cette science que tu trouves
si merveilleuse, qu'il convient d'enseigner à la jeunesse, et que nous, nous
ne connaissons pas ? Essaye au moins de t'expliquer là-dessus aussi
clairement que tu pourras.
L'ATHÉNIEN : Je vais essayer. C'est une erreur de croire, mes excellents
amis, que la lune, le soleil et les autres astres errent jamais dans leur
course ; c'est tout le contraire qui est vrai. Chacun d'eux n'a qu'une
route et non plusieurs, il parcourt toujours la même en ligne circulaire ;
c'est seulement en apparence qu'il en parcourt plusieurs. On se trompe
également en prenant le plus lent pour le plus rapide et inversement le
plus rapide pour le plus lent. Si la nature a réglé les choses comme je le
dis et que nous nous les figurions autrement, supposez qu'aux jeux
olympiques nous fussions dans une erreur semblable à propos des chevaux
qui courent ou des hommes qui parcourent le long stade, appelant le plus
lent celui qui est le plus rapide et le plus rapide celui qui est le plus
lent, et que dans nos panégyriques nous chantions le vaincu, comme s'il
était le vainqueur, nous ne serions, je pense, ni justes ni agréables aux
coureurs en répartissant ainsi nos éloges ; mais, si nous faisions les
mêmes fautes à l'égard des dieux, pouvons-nous croire que ce qui aurait
été là-bas à l'égard des hommes ridicule et injuste ne le serait pas ici à
l'égard des dieux, et qu'ils seraient contents de nous entendre chanter
sur eux de fausses louanges ?
CLINIAS : C'est très vrai, si les choses sont telles que tu dis.
L'ATHÉNIEN : Si donc nous prouvons qu'elles sont telles, il faudra apprendre
de tout cela au moins de quoi nous détromper; mais si nous ne le prouvons
pas, il faudra les laisser de côté. Convenons de ce règlement sous cette condition.
CLINIAS : Je suis tout à fait de cet avis.
CHAPITRE XXIII.
L'ATHÉNIEN : Nous pouvons dire à présent que nous sommes arrivés au terme
de notre législation sur l'étude des sciences. Il faut prendre la même idée à
propos de la chasse et de tous les exercices du même genre ; car la tâche
du législateur semble bien aller plus loin que de s'acquitter de la
rédaction des lois ; il y a, outre les lois, autre chose qui tient le
milieu entre l'avertissement et la loi, chose dont il nous est arrivé de
parler plusieurs fois au cours de notre entretien, par exemple à propos de
l'éducation des tout jeunes enfants. Ce ne sont pas là des choses à
exprimer dans la loi, et, si on en parle, ce serait une grande folie de
regarder ce qu'on en dit comme autant de lois. Et quand les lois et toute
la constitution auront été établies sur le plan que nous aurons tracé, on
n'aura pas fait un éloge complet du citoyen qui se sera distingué par sa
vertu, quand on aura dit que celui qui a été un excellent serviteur et un
parfait observateur de la loi, celui-là est l'homme vertueux. Disons que
celui-là le sera plus parfaitement encore, qui, pendant sa vie tout entière,
se soumettra aux vues du législateur, non seulement en ce qu'il ordonne,
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