[7,816] καὶ κοσμιώτερος μὲν ὢν πρός τε ἀνδρείαν μᾶλλον γεγυμνασμένος (816a)
ἐλάττους αὖ, δειλὸς δὲ καὶ ἀγύμναστος γεγονὼς πρὸς τὸ σωφρονεῖν
μείζους καὶ σφοδροτέρας παρέχεται μεταβολὰς τῆς κινήσεως·
ὅλως δὲ φθεγγόμενος, εἴτ' ἐν ᾠδαῖς εἴτ' ἐν λόγοις, ἡσυχίαν οὐ
πάνυ δυνατὸς τῷ σώματι παρέχεσθαι πᾶς. διὸ μίμησις τῶν
λεγομένων σχήμασι γενομένη τὴν ὀρχηστικὴν ἐξηργάσατο
τέχνην σύμπασαν. ὁ μὲν οὖν ἐμμελῶς ἡμῶν, ὁ δὲ πλημμελῶς
ἐν τούτοις πᾶσι κινεῖται. (816b) πολλὰ μὲν δὴ τοίνυν ἄλλα ἡμῖν
τῶν παλαιῶν ὀνομάτων ὡς εὖ καὶ κατὰ φύσιν κείμενα δεῖ
διανοούμενον ἐπαινεῖν, τούτων δὲ ἓν καὶ τὸ περὶ τὰς ὀρχήσεις
τὰς τῶν εὖ πραττόντων, ὄντων δὲ μετρίων αὐτῶν πρὸς τὰς
ἡδονάς, ὡς ὀρθῶς ἅμα καὶ μουσικῶς ὠνόμασεν ὅστις ποτ' ἦν,
καὶ κατὰ λόγον αὐταῖς θέμενος ὄνομα συμπάσαις ἐμμελείας
ἐπωνόμασε, καὶ δύο δὴ τῶν ὀρχήσεων τῶν καλῶν εἴδη
κατεστήσατο, τὸ μὲν πολεμικὸν πυρρίχην, τὸ δὲ εἰρηνικὸν
ἐμμέλειαν, ἑκατέρῳ τὸ (816c) πρέπον τε καὶ ἁρμόττον ἐπιθεὶς
ὄνομα. ἃ δὴ δεῖ τὸν μὲν νομοθέτην ἐξηγεῖσθαι τύποις, τὸν δὲ
νομοφύλακα ζητεῖν τε, καὶ ἀνερευνησάμενον, μετὰ τῆς ἄλλης
μουσικῆς τὴν ὄρχησιν συνθέντα καὶ νείμαντα ἐπὶ πάσας
ἑορτὰς τῶν θυσιῶν ἑκάστῃ τὸ πρόσφορον, οὕτω καθιερώσαντα
αὐτὰ πάντα ἐν τάξει, τοῦ λοιποῦ μὴ κινεῖν μηδὲν μήτε
ὀρχήσεως ἐχόμενον μήτε ᾠδῆς, ἐν ταῖς δ' αὐταῖς ἡδοναῖς
ὡσαύτως τὴν αὐτὴν πόλιν (816d) καὶ πολίτας διάγοντας,
ὁμοίους εἰς δύναμιν ὄντας, ζῆν εὖ τε καὶ εὐδαιμόνως.
CHAPITRE XIX.
τὰ μὲν οὖν τῶν καλῶν σωμάτων καὶ γενναίων ψυχῶν εἰς τὰς
χορείας, οἵας εἴρηται δεῖν αὐτὰς εἶναι, διαπεπέρανται, τὰ δὲ
τῶν αἰσχρῶν σωμάτων καὶ διανοημάτων καὶ τῶν ἐπὶ τὰ τοῦ
γέλωτος κωμῳδήματα τετραμμένων, κατὰ λέξιν τε καὶ ᾠδὴν
καὶ κατὰ ὄρχησιν καὶ κατὰ τὰ τούτων πάντων μιμήματα
κεκωμῳδημένα, ἀνάγκη μὲν θεάσασθαι καὶ γνωρίζειν· ἄνευ
γὰρ γελοίων τὰ σπουδαῖα καὶ πάντων τῶν (816e) ἐναντίων τὰ
ἐναντία μαθεῖν μὲν οὐ δυνατόν, εἰ μέλλει τις φρόνιμος ἔσεσθαι,
ποιεῖν δὲ οὐκ αὖ δυνατὸν ἀμφότερα, εἴ τις αὖ μέλλει καὶ
σμικρὸν ἀρετῆς μεθέξειν, ἀλλὰ αὐτῶν ἕνεκα τούτων καὶ
μανθάνειν αὐτὰ δεῖ, τοῦ μή ποτε δι' ἄγνοιαν δρᾶν ἢ λέγειν ὅσα
γελοῖα, μηδὲν δέον, δούλοις δὲ τὰ τοιαῦτα καὶ ξένοις ἐμμίσθοις
προστάττειν μιμεῖσθαι, σπουδὴν δὲ περὶ αὐτὰ εἶναι μηδέποτε
μηδ' ἡντινοῦν, μηδέ τινα μανθάνοντα αὐτὰ γίγνεσθαι φανερὸν
τῶν ἐλευθέρων, μήτε γυναῖκα μήτε ἄνδρα, καινὸν δὲ ἀεί τι περὶ
αὐτὰ φαίνεσθαι τῶν μιμημάτων.
| [7,816] en outre, l'homme qui est le mieux réglé et le plus exercé à la patience
fait des mouvements moins violents, et celui qui est lâche et ne s'est pas
entraîné à la modération fait des mouvements variés, plus vifs et plus
violents. En général, il n'est personne soit qu'il chante, soit qu'il
parle, qui puisse aisément maintenir son corps au repos, et c'est
l'imitation des paroles par les gestes qui a produit tout l'art de la
danse. Aussi, dans toutes ces rencontres, les uns font des mouvements
réguliers, les autres des mouvements irréguliers. Quand on songe combien
sont justes et conformes à la nature beaucoup de noms anciens, on ne peut
que les approuver ; mais, en particulier, celui, quel qu'il soit, qui en a
donné un aux danses de ceux qui sont dans la prospérité et qui restent
modérés dans les plaisirs ne pouvait en trouver un plus juste et plus
musical et c'est avec raison qu'il a donné à toutes ces danses le nom
d'emmélies et qu'il a rangé les belles danses en deux classes, l'une, la
guerrière, appelée pyrrhique, l'autre, la pacifique, appelée emmélie,
donnant ainsi à l'une et à l'autre le nom qui convient et qui est conforme
à sa nature. C'est au législateur à en tracer les modèles et au gardien
des lois de chercher à les exécuter, et, lorsqu'il en aura trouvé le
moyen, d'assortir la danse avec les autres parties de la musique et
d'attribuer à chaque fête et à chaque sacrifice ce qui leur convient ;
puis, lorsqu'il aura rangé et consacré tout cela, il ne touchera plus
désormais à rien de ce qui appartient à la danse ou au chant, et tout
l'État et les citoyens, participant aux mêmes plaisirs et semblables entre eux
dans la mesure d du possible, mèneront une existence heureuse et prospère.
CHAPITRE XIX.
Nous avons fini d'expliquer ce que doivent être les choeurs où l'on imite
les beaux corps et les âmes généreuses. Pour ce qui est des paroles, du
chant, de la danse par lesquels on imite les corps et les esprits mal
faits, enclins à plaisanter pour provoquer le rire, et généralement de
toutes imitations comiques, il est nécessaire d'en considérer et d'en
reconnaître la nature ; car si l'on ne connaît pas le ridicule, il n'est
pas possible de connaître le sérieux, ni les contraires, si l'on ne
connaît pas tous leurs contraires; c'est indispensable pour en bien juger.
Mais on ne mêlera pas les deux choses, si l'on veut avoir la moindre part
à la vertu. Il faut connaître l'une et l'autre pour ne jamais, par
ignorance, laisser place au ridicule, ni dans ses actes, ni dans ses
paroles, quand on y est pas obligé. C'est aux esclaves et à des étrangers
gagés qu'il faut commander ces sortes d'imitations. Aucune personne libre,
femme ou homme, ne doit jamais s'y intéresser si peu que ce soit, ni
laisser voir qu'il en fait une étude ; ces imitations doivent toujours
apparaître comme des nouveautés.
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