[7,812] τοὺς (812a) νέους αὐτοῖς παραδιδόναι διδάσκειν τε καὶ παιδεύειν.
οὗτός μοι μῦθος ἐνταῦθα καὶ οὕτω τελευτάτω, περὶ γραμματιστῶν τε
εἰρημένος ἅμα καὶ γραμμάτων.
(Κλεινίας)
κατὰ μὲν τὴν ὑπόθεσιν, ὦ ξένε, ἔμοιγε οὐ φαινόμεθα ἐκτὸς
πορεύεσθαι τῶν ὑποτεθέντων λόγων· εἰ δὲ τὸ ὅλον
κατορθοῦμεν ἢ μή, χαλεπὸν ἴσως διισχυρίζεσθαι.
(Ἀθηναῖος)
τότε γάρ, ὦ Κλεινία, τοῦτό γ' αὐτὸ ἔσται καταφανέστερον, ὡς
εἰκός, ὅταν, ὃ πολλάκις εἰρήκαμεν, ἐπὶ τέλος ἀφικώμεθα πάσης
τῆς διεξόδου περὶ νόμων.
(812b) (Κλεινίας) ὀρθῶς.
CHAPITRE XVI. (Ἀθηναῖος) ἆρ' οὖν οὐ μετὰ τὸν γραμματιστὴν ὁ
κιθαριστὴς ἡμῖν προσρητέος;
(Κλεινίας) τί μήν;
(Ἀθηναῖος)
τοῖς κιθαρισταῖς μὲν τοίνυν ἡμᾶς δοκῶ τῶν ἔμπροσθεν λόγων
ἀναμνησθέντας τὸ προσῆκον νεῖμαι τῆς τε διδασκαλίας ἅμα
καὶ πάσης τῆς περὶ τὰ τοιαῦτα παιδεύσεως.
(Κλεινίας) ποίων δὴ πέρι λέγεις;
(Ἀθηναῖος)
ἔφαμεν, οἶμαι, τοὺς τοῦ Διονύσου τοὺς ἑξηκοντούτας ᾠδοὺς
διαφερόντως εὐαισθήτους δεῖν γεγονέναι περί (812c) τε τοὺς
ῥυθμοὺς καὶ τὰς τῶν ἁρμονιῶν συστάσεις, ἵνα τὴν τῶν μελῶν
μίμησιν τὴν εὖ καὶ τὴν κακῶς μεμιμημένην, ἐν τοῖς παθήμασιν
ὅταν ψυχὴ γίγνηται, τά τε τῆς ἀγαθῆς ὁμοιώματα καὶ τὰ τῆς
ἐναντίας ἐκλέξασθαι δυνατὸς ὤν τις, τὰ μὲν ἀποβάλλῃ, τὰ δὲ
προφέρων εἰς μέσον ὑμνῇ καὶ ἐπᾴδῃ ταῖς τῶν νέων ψυχαῖς,
προκαλούμενος ἑκάστους εἰς ἀρετῆς ἕπεσθαι κτῆσιν
συνακολουθοῦντας διὰ τῶν μιμήσεων.
(Κλεινίας) ἀληθέστατα λέγεις.
(812d) (Ἀθηναῖος)
τούτων τοίνυν δεῖ χάριν τοῖς φθόγγοις τῆς λύρας προσχρῆσθαι,
σαφηνείας ἕνεκα τῶν χορδῶν, τόν τε κιθαριστὴν καὶ τὸν
παιδευόμενον, ἀποδιδόντας πρόσχορδα τὰ φθέγματα τοῖς
φθέγμασι· τὴν δ' ἑτεροφωνίαν καὶ ποικιλίαν τῆς λύρας, ἄλλα
μὲν μέλη τῶν χορδῶν ἱεισῶν, ἄλλα δὲ τοῦ τὴν μελῳδίαν
συνθέντος ποιητοῦ, καὶ δὴ καὶ πυκνότητα μανότητι καὶ τάχος
βραδυτῆτι καὶ ὀξύτητα βαρύτητι σύμφωνον (812e) καὶ
ἀντίφωνον παρεχομένους, καὶ τῶν ῥυθμῶν ὡσαύτως
παντοδαπὰ ποικίλματα προσαρμόττοντας τοῖσι φθόγγοις τῆς
λύρας, πάντα οὖν τὰ τοιαῦτα μὴ προσφέρειν τοῖς μέλλουσιν ἐν
τρισὶν ἔτεσιν τὸ τῆς μουσικῆς χρήσιμον ἐκλήψεσθαι διὰ τάχους.
τὰ γὰρ ἐναντία ἄλληλα ταράττοντα δυσμάθειαν παρέχει, δεῖ δὲ
ὅτι μάλιστα εὐμαθεῖς εἶναι τοὺς νέους· τὰ γὰρ ἀναγκαῖα οὐ
σμικρὰ οὐδ' ὀλίγα αὐτοῖς ἐστι προστεταγμένα μαθήματα, δείξει
δὲ αὐτὰ προϊὼν ὁ λόγος ἅμα τῷ χρόνῳ. ἀλλὰ ταῦτα μὲν οὕτω
περὶ τῆς μουσικῆς ἡμῖν ὁ παιδευτὴς ἐπιμελείσθω· τὰ δὲ μελῶν
αὐτῶν αὖ καὶ ῥημάτων, οἷα τοὺς χοροδιδασκάλους καὶ ἃ δεῖ διδάσκειν,
| [7,812] et ne confie l'instruction et l'éducation des enfants qu'à ceux qui en font
le même cas que lui. Je n'ai maintenant plus rien à dire au sujet des maîtres d'école
et des lettres.
CLINIAS : Relativement à notre plan, je ne crois pas, étranger, que nous
nous écartions du but que nous nous sommes proposé. Mais si notre plan est
entièrement réussi, il est sans doute difficile de l'affirmer.
L'ATHÉNIEN : Nous le verrons mieux, je crois, Clinias, lorsque, comme je
l'ai déjà dit plusieurs fois, nous aurons terminé l'exposé de notre législation.
CLINIAS : Bien.
CHAPITRE XVI.
L'ATHÉNIEN : Après le maître d'école, n'est-ce pas au maître de cithare
qu'il faut nous adresser ?
CLINIAS : Sans doute.
L'ATHÉNIEN : Pour les maîtres de cithare, je crois, si nous nous souvenons
des discours tenus précédemment, que nous leur avons assigné la tâche qui
leur revient dans l'enseignement et toutes les parties de l'éducation qui
sont de leur ressort.
CLINIAS : De quels discours parles-tu ?
L'ATHÉNIEN : Nous avons dit, je crois, que les chanteurs sexagénaires de
Dionysos devaient être particulièrement bien doués pour juger des rythmes
et des combinaisons harmoniques, afin qu'étant en état de discerner la
bonne et la mauvaise imitation dans les chants qui expriment les
affections de l'âme et de distinguer ceux qui représentent la vertu de
ceux qui représentent le contraire, ils rejettent certaines mélodies, et
chantent les autres aux jeunes pour en pénétrer leurs âmes, les invitant à
les suivre et à les accompagner au moyen de ces imitations en vue
d'acquérir la vertu.
CLINIAS : Rien de plus vrai que ce que tu dis.
L'ATHÉNIEN : C'est dans cette vue que le maître et son élève doivent user
des sons de la lyre, à cause de la clarté que leur donnent les cordes, en
accordant ces sons aux airs du musicien. Quant aux sons différents et
variés exprimés sur la lyre, lorsque les cordes rendent une mélodie et que
l'auteur des chants en a composé une autre, lorsque, par l'opposition des
tons forts et des faibles, des rapides et des lents, des aigus et des
graves, on fait résulter un accord de la discordance même, et que l'on
ajuste de même toutes les variétés de rythmes aux sons de la lyre, il ne
faut pas parler de tout cela à des enfants qui doivent s'approprier
rapidement en trois années ce que la musique a d'utile. Car ces parties
opposées, se troublant les unes les autres, sont difficiles à apprendre,
et il faut que nos jeunes gens aient toute facilité d'apprendre ; car les
sciences indispensables qu'ils sont chargés d'acquérir ne sont ni en petit
nombre ni de peu d'importance, comme la suite de cet entretien le fera
voir plus tard. Ainsi notre maître de musique bornera ses soins à ce qui
vient d'être dit. Pour ce qui est des chants et des paroles que les maîtres de
choeur doivent enseigner à leurs élèves,
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