HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Les lois, livre VII

Page 810

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[7,810] λύρας δὲ ἅψασθαι τρία μὲν ἔτη καὶ δέκα (810a) γεγονόσιν ἄρχεσθαι μέτριος χρόνος, ἐμμεῖναι δὲ ἕτερα τρία. καὶ μήτε πλείω τούτων μήτ' ἐλάττω πατρὶ μηδ' αὐτῷ, φιλομαθοῦντι μηδὲ μισοῦντι, περὶ ταῦτα ἐξέστω μείζω μηδὲ ἐλάττω διατριβὴν ποιεῖσθαι παράνομον· δὲ μὴ πειθόμενος ἄτιμος τῶν παιδείων ἔστω τιμῶν, ἃς ὀλίγον ὕστερον ῥητέον. μανθάνειν δὲ ἐν τούτοις τοῖς χρόνοις δὴ τί ποτε δεῖ τοὺς νέους καὶ διδάσκειν αὖ τοὺς διδασκάλους, τοῦτο αὐτὸ πρῶτον (810b) μάνθανε. γράμματα μὲν τοίνυν χρὴ τὸ μέχρι τοῦ γράψαι τε καὶ ἀναγνῶναι δυνατὸν εἶναι διαπονεῖν· πρὸς τάχος δὲ κάλλος ἀπηκριβῶσθαί τισιν, οἷς μὴ φύσις ἐπέσπευσεν ἐν τοῖς τεταγμένοις ἔτεσιν, χαίρειν ἐᾶν. πρὸς δὲ δὴ μαθήματα ἄλυρα ποιητῶν κείμενα ἐν γράμμασι, τοῖς μὲν μετὰ μέτρων, τοῖς δ' ἄνευ ῥυθμῶν τμημάτων, δὴ συγγράμματα κατὰ λόγον εἰρημένα μόνον, τητώμενα ῥυθμοῦ τε καὶ ἁρμονίας, σφαλερὰ (810c) γράμμαθ' ἡμῖν ἐστιν παρά τινων τῶν πολλῶν τοιούτων ἀνθρώπων καταλελειμμένα· οἷς, πάντων βέλτιστοι νομοφύλακες, τί χρήσεσθε; τί ποθ' ὑμῖν νομοθέτης χρῆσθαι προστάξας ὀρθῶς ἂν τάξειε; καὶ μάλα ἀπορήσειν αὐτὸν προσδοκῶ. (Κλεινίας) τί ποτε τοῦτο, ξένε, φαίνῃ πρὸς σαυτὸν ὄντως ἠπορηκὼς λέγειν; (Ἀθηναῖος) ὀρθῶς ὑπέλαβες, Κλεινία. πρὸς δὲ δὴ κοινωνοὺς ὑμᾶς ὄντας περὶ νόμων ἀνάγκη τό τε φαινόμενον εὔπορον καὶ τὸ μὴ φράζειν. (810d) (Κλεινίας) τί οὖν; τί περὶ τούτων νῦν καὶ ποῖόν τι πεπονθὼς λέγεις; (Ἀθηναῖος) ἐρῶ δή· στόμασι γὰρ πολλάκις μυρίοις ἐναντία λέγειν οὐδαμῶς εὔπορον. (Κλεινίας) τί δέ; σμικρὰ καὶ ὀλίγα δοκεῖ σοι τὰ ἔμπροσθεν ἡμῖν εἰρημένα περὶ νόμων κεῖσθαι τοῖς πολλοῖς ὑπεναντία; (Ἀθηναῖος) καὶ μάλα ἀληθὲς τοῦτό γε λέγεις· κελεύεις γὰρ δή με, ὡς ἐμοὶ φαίνεται, τῆς αὐτῆς ὁδοῦ ἐχθοδοποῦ γεγονυίας πολλοῖς--ἴσως δ' οὐκ ἐλάττοσιν ἑτέροις προσφιλοῦς· εἰ δὲ (810e) ἐλάττοσιν, οὔκουν χείροσί γε--μεθ' ὧν διακελεύῃ με παρακινδυνεύοντά τε καὶ θαρροῦντα τὴν νῦν ἐκ τῶν παρόντων λόγων τετμημένην ὁδὸν τῆς νομοθεσίας πορεύεσθαι μηδὲν ἀνιέντα. (Κλεινίας) τί μήν; CHAPITRE XV. (Ἀθηναῖος) οὐ τοίνυν ἀνίημι. λέγω μὴν ὅτι ποιηταί τε ἡμῖν εἰσίν τινες ἐπῶν ἑξαμέτρων πάμπολλοι καὶ τριμέτρων καὶ πάντων δὴ τῶν λεγομένων μέτρων, οἱ μὲν ἐπὶ σπουδήν, οἱ δ' ἐπὶ γέλωτα ὡρμηκότες, ἐν οἷς φασι δεῖν οἱ πολλάκις μυρίοι τοὺς ὀρθῶς παιδευομένους τῶν νέων τρέφειν καὶ διακορεῖς ποιεῖν, [7,810] pour la lyre, le temps convenable pour en commencer l'étude est la treizième almée; on la poursuivra pendant trois ans. Le père ne pourra y tenir l'enfant ni plus ni moins de trois ans, et l'enfant lui-même, qu'il ait du goût ou de l'aversion pour cette étude, ne pourra y consacrer ni plus ni moins de temps que la loi ne le prescrit. Celui qui n'obéira pas sera privé des honneurs réservés à l'enfance, dont nous parlerons dans la suite. Mais pendant ces temps-là que faut-il que les enfants apprennent et que les maîtres leur enseignent? C'est cela même qu'il faut te dire d'abord. Les enfants devront s'appliquer aux lettres jusqu'à ce qu'ils sachent écrire et lire. S'il en est à qui la lourdeur d'esprit ne permet pas de réussir à le faire couramment et proprement dans les années prescrites, on ne s'en mettra pas en peine. Quant aux ouvrages des poètes qui ne se prêtent pas aux accords de la lyre, et dont les uns sont en mesure et les autres sans coupes rythmiques, et qui, privés de rythme et d'harmonie, sont faits seulement pour être récités, écrits dangereux que nous ont laissés la plupart d'entre eux, que prétendez-vous en faire, excellents gardiens des lois que vous êtes ? Comment le législateur pourra bien vous prescrire d'en user, s'il veut faire une bonne loi ? Je m'attends qu'il se trouvera lui-même dans lui grand embarras. CLINIAS : Qu'est-ce donc qui t'embarrasse réellement pour que tu te parles ainsi à toi-même ? L'ATHÉNIEN : Tu fais bien de m'interrompre, Clinias. Comme nous faisons en commun ce plan de législation, il est indispensable que je vous explique ce qui me paraît facile et ce qui ne l'est pas. CLINIAS : Mais encore, que veux-tu dire à présent, et qu'est-ce qui te fait parler de la sorte ? L'ATHÉNIEN : Je vais te le dire : c'est qu'on ne se résout pas de gaieté de coeur à heurter de front le sentiment d'une infinité de gens. CLINIAS : Quoi donc ! Penses-tu n'avoir fait jusqu'ici que quelques prescriptions sans importance en opposition avec l'opinion générale ? L'ATHÉNIEN : C'est vrai, ce que tu dis là. Tu veux donc, ce me semble, que je suive la même route : elle déplaît à beaucoup de gens, mais plaît peut-être à autant d'autres, qui, en tout cas, ne sont pas inférieurs en mérite, s'ils le sont en nombre. C'est avec ceux-ci que tu m'exhortes à affronter le danger et à m'avancer hardiment sur la route ouverte par nos précédents discours et à ne pas me relâcher. CLINIAS : C'est bien cela. CHAPITRE XV. L'ATHÉNIEN : Je ne me relâcherai donc pas. Je dis que nous avons un très grand nombre de poètes qui ont composé des hexamètres, des trimètres et des vers de toutes sortes de mesures, les uns sur des sujets sérieux, les autres sur des sujets badins ; que des milliers de gens prétendent que, pour bien élever les jeunes gens, il faut les en nourrir, les en rassasier,


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Dernière mise à jour : 8/03/2007