[7,809] ὁ δὲ τῶν νομοφυλάκων (809a) ἐπὶ τὴν τῶν παίδων ἀρχὴν
ᾑρημένος ἐπισκοπείτω τοῦτον τὸν ἐντυγχάνοντα οἷς λέγομεν καὶ μὴ
κολάζοντα δέον κολάζειν, ἢ κολάζοντα μὴ κατὰ τρόπον,
βλέπων δὲ ἡμῖν ὀξὺ καὶ διαφερόντως ἐπιμελούμενος τῆς τῶν
παίδων τροφῆς κατευθυνέτω τὰς φύσεις αὐτῶν, ἀεὶ τρέπων
πρὸς τἀγαθὸν κατὰ νόμους. τοῦτον δὲ αὐτὸν αὖ πῶς ἂν ἡμῖν ὁ
νόμος αὐτὸς παιδεύσειεν ἱκανῶς; νῦν μὲν γὰρ δὴ εἴρηκεν οὐδέν
πω (809b) σαφὲς οὐδὲ ἱκανόν, ἀλλὰ τὰ μέν, τὰ δ' οὔ· δεῖ δὲ εἰς
δύναμιν μηδὲν παραλείπειν αὐτῷ, πάντα δὲ λόγον
ἀφερμηνεύειν, ἵνα οὗτος τοῖς ἄλλοις μηνυτής τε ἅμα καὶ
τροφεὺς γίγνηται. τὰ μὲν οὖν δὴ χορείας πέρι μελῶν τε καὶ
ὀρχήσεως ἐρρήθη, τίνα τύπον ἔχοντα ἐκλεκτέα τέ ἐστιν καὶ
ἐπανορθωτέα καὶ καθιερωτέα· τὰ δὲ ἐν γράμμασι μὲν ὄντα,
ἄνευ δὲ μέτρων, ποῖα καὶ τίνα μεταχειρίζεσθαι χρή σοι τρόπον,
ὦ ἄριστε τῶν (809c) παίδων ἐπιμελητά, τοὺς ὑπὸ σοῦ
τρεφομένους, οὐκ εἰρήκαμεν. καίτοι τὰ μὲν περὶ τὸν πόλεμον ἃ
δεῖ μανθάνειν τε αὐτοὺς καὶ μελετᾶν ἔχεις τῷ λόγῳ, τὰ δὲ περὶ
τὰ γράμματα πρῶτον, καὶ δεύτερον λύρας πέρι καὶ λογισμῶν,
ὧν ἔφαμεν δεῖν ὅσα τε πρὸς πόλεμον καὶ οἰκονομίαν καὶ τὴν
κατὰ πόλιν διοίκησιν χρῆναι ἑκάστους λαβεῖν, καὶ πρὸς τὰ
αὐτὰ ταῦτα ἔτι τὰ χρήσιμα τῶν ἐν ταῖς περιόδοις τῶν θείων,
ἄστρων τε πέρι καὶ ἡλίου καὶ σελήνης, ὅσα διοικεῖν ἀναγκαῖόν
ἐστιν περὶ (809d) ταῦτα πάσῃ πόλει - τίνων δὴ πέρι λέγομεν;
ἡμερῶν τάξεως εἰς μηνῶν περιόδους καὶ μηνῶν εἰς ἕκαστον τὸν
ἐνιαυτόν, ἵνα ὧραι καὶ θυσίαι καὶ ἑορταὶ τὰ προσήκοντ'
ἀπολαμβάνουσαι ἑαυταῖς ἕκασται τῷ κατὰ φύσιν ἄγεσθαι,
ζῶσαν τὴν πόλιν καὶ ἐγρηγορυῖαν παρεχόμεναι, θεοῖς μὲν τὰς
τιμὰς ἀποδιδῶσιν, τοὺς δὲ ἀνθρώπους περὶ αὐτὰ μᾶλλον
ἔμφρονας ἀπεργάζωνται - ταῦτα οὔπω σοι πάντα ἱκανῶς, ὦ
φίλε, παρὰ (809e) τοῦ νομοθέτου διείρηται· πρόσεχε δὴ τὸν νοῦν
τοῖς μετὰ ταῦτα μέλλουσιν ῥηθήσεσθαι. γραμμάτων εἴπομεν
ὡς οὐχ ἱκανῶς ἔχεις πέρι τὸ πρῶτον, ἐπικαλοῦντες τί τῇ λέξει;
τόδε, ὡς οὔπω διείρηκέ σοι πότερον εἰς ἀκρίβειαν τοῦ
μαθήματος ἰτέον τὸν μέλλοντα πολίτην ἔσεσθαι μέτριον ἢ τὸ
παράπαν οὐδὲ προσοιστέον· ὡς δ' αὕτως καὶ περὶ λύραν.
προσοιστέον μέντοι νῦν φαμεν. εἰς μὲν γράμματα παιδὶ δεκετεῖ
σχεδὸν ἐνιαυτοὶ τρεῖς,
| [7,809] ensuite que celui des gardiens des lois qui aura été choisi pour commander
les enfants remarque soigneusement celui qui, rencontrant les personnes
dont je viens de parler, ne les punit pas alors qu'il le doit, ou ne les punit pas
comme il faut ; qu'en même temps il surveille d'un regard aigu et avec un soin
particulier l'éducation des enfants, redresse leur caractère, et les tourne sans cesse
vers le bien conformément aux lois.
Mais ce magistrat lui-même, comment notre loi le formera-t-elle
convenablement ? Jusqu'ici elle n'en a rien dit de clair et de suffisant :
elle a touché certains points, omis les autres. Or il faut, autant que
possible, ne rien laisser de côté de ce qui le regarde; il faut
l'instruire sur tout, pour qu'il puisse l'expliquer et en instruire les
autres. Ce qui regarde la chorée a déjà été traité et nous avons dit sur
quel modèle il faut choisir, corriger et consacrer les chants et les
danses. Mais pour les écrits en prose, nous n'avons pas dit, ô excellent
gardien de la jeunesse, ce qu'ils doivent être et de quelle manière
doivent en user tes nourrissons. A l'égard de la guerre, nous t'avons
indiqué les sciences et les exercices qui leur sont nécessaires ; mais
pour ce qui concerne les lettres d'abord, et, en second lieu, la lyre et
le calcul, que nous avons déclarés nécessaires; pour ce que chacun doit
savoir en ce qui regarde la guerre, l'administration domestique et celle
de l'État; et en outre ce qu'en vue de ces mêmes administrations il est
utile de connaître au sujet des révolutions des corps célestes, astres,
soleil et lune, pour bien régler l'État, je veux dire pour distribuer les
jours selon les mois et les mois selon les années, afin que les saisons,
les fêtes et les sacrifices occupant chacun la place qui leur convient
dans l'ordre de la nature et tenant la ville animée et éveillée, on rende
aux dieux les honneurs qui leur sont dus et qu'on donne aux hommes une
intelligence plus complète sur ces objets, tous ces points la, cher ami,
n'ont pas encore été suffisamment éclaircis pour toi par le législateur.
Donne donc ton attention à ce que je vais dire ensuite.
Au sujet des lettres, nous avons dit que tu n'as pas encore les
instructions suffisantes : la faute en est au discours, parce qu'il ne t'a
pas expliqué distinctement si, pour être un bon citoyen, il faut en avoir
une connaissance exacte ou n'y pas toucher du tout, et il en est de même
en ce qui regarde la lyre. Nous déclarons donc qu'il faut s'appliquer aux lettres
et à la lyre. Aux lettres l'enfant âgé de dix ans consacrera environ trois ans ;
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