HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Les lois, livre VII

Page 808

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[7,808] καὶ μὴ φανερὸν εἶναι πᾶσι τοῖς οἰκέταις ἐγειρόμενόν (808a) τε καὶ ἐξανιστάμενον ἀεὶ πρῶτον, τοῦτο αἰσχρὸν δεῖ δεδόχθαι πᾶσι καὶ οὐκ ἐλευθέρου, εἴτ' οὖν νόμον εἴτ' ἐπιτήδευμα τὸ τοιοῦτον καλεῖν ἐστιν χρεών· καὶ δὴ καὶ δέσποιναν ἐν οἰκίᾳ ὑπὸ θεραπαινίδων ἐγείρεσθαί τινων καὶ μὴ πρώτην αὐτὴν ἐγείρειν τὰς ἄλλας, αἰσχρὸν λέγειν χρὴ πρὸς αὑτοὺς δοῦλόν τε καὶ δούλην καὶ παῖδα, καὶ εἴ πως ἦν οἷόν τε, ὅλην καὶ πᾶσαν τὴν οἰκίαν. ἐγειρομένους δὲ νύκτωρ δεῖ πάντας (808b) πράττειν τῶν τε πολιτικῶν μέρη πολλὰ καὶ τῶν οἰκονομικῶν, ἄρχοντας μὲν κατὰ πόλιν, δεσποίνας δὲ καὶ δεσπότας ἐν ἰδίαις οἰκίαις. ὕπνος γὰρ δὴ πολὺς οὔτε τοῖς σώμασιν οὔτε ταῖς ψυχαῖς ἡμῶν οὐδ' αὖ ταῖς πράξεσιν ταῖς περὶ ταῦτα πάντα ἁρμόττων ἐστὶν κατὰ φύσιν. καθεύδων γὰρ οὐδεὶς οὐδενὸς ἄξιος, οὐδὲν μᾶλλον τοῦ μὴ ζῶντος· ἀλλ' ὅστις τοῦ ζῆν ἡμῶν καὶ τοῦ φρονεῖν μάλιστά ἐστι κηδεμών, ἐγρήγορε (808c) χρόνον ὡς πλεῖστον, τὸ πρὸς ὑγίειαν αὐτοῦ μόνον φυλάττων χρήσιμον, ἔστιν δὲ οὐ πολύ, καλῶς εἰς ἔθος ἰόν. ἐγρηγορότες δὲ ἄρχοντες ἐν πόλεσιν νύκτωρ φοβεροὶ μὲν κακοῖς, πολεμίοις τε ἅμα καὶ πολίταις, ἀγαστοὶ δὲ καὶ τίμιοι τοῖς δικαίοις τε καὶ σώφροσιν, ὠφέλιμοι δὲ αὑτοῖς τε καὶ συμπάσῃ τῇ πόλει. CHAPITRE XIV. νὺξ μὲν δὴ διαγομένη τοιαύτη τις πρὸς πᾶσι τοῖς εἰρημένοις ἀνδρείαν ἄν τινα προσπαρέχοιτο ταῖς ψυχαῖς ἑκάστων (808d) τῶν ἐν ταῖς πόλεσιν· ἡμέρας δὲ ὄρθρου τε ἐπανιόντων παῖδας μὲν πρὸς διδασκάλους που τρέπεσθαι χρεών, ἄνευ ποιμένος δὲ οὔτε πρόβατα οὔτ' ἄλλο οὐδέν πω βιωτέον, οὐδὲ δὴ παῖδας ἄνευ τινῶν παιδαγωγῶν οὐδὲ δούλους ἄνευ δεσποτῶν. δὲ παῖς πάντων θηρίων ἐστὶ δυσμεταχειριστότατον· ὅσῳ γὰρ μάλιστα ἔχει πηγὴν τοῦ φρονεῖν μήπω κατηρτυμένην, ἐπίβουλον καὶ δριμὺ καὶ ὑβριστότατον θηρίων γίγνεται. διὸ δὴ (808e) πολλοῖς αὐτὸ οἷον χαλινοῖς τισιν δεῖ δεσμεύειν, πρῶτον μέν, τροφῶν καὶ μητέρων ὅταν ἀπαλλάττηται, παιδαγωγοῖς παιδίας καὶ νηπιότητος χάριν, ἔτι δ' αὖ τοῖς διδάσκουσιν καὶ ὁτιοῦν καὶ μαθήμασιν ὡς ἐλεύθερον· ὡς δ' αὖ δοῦλον, πᾶς προστυγχάνων τῶν ἐλευθέρων ἀνδρῶν κολαζέτω τόν τε παῖδα αὐτὸν καὶ τὸν παιδαγωγὸν καὶ διδάσκαλον, ἐὰν ἐξαμαρτάνῃ τίς τι τούτων. ἂν δ' αὖ προστυγχάνων τις μὴ κολάζῃ τῇ δίκῃ, ὀνείδει μὲν ἐνεχέσθω πρῶτον τῷ μεγίστῳ, [7,808] et ne se montre point toujours le premier éveillé et levé à tous ses domestiques, tout le monde doit tenir cette pratique pour honteuse et indigne d'un homme libre, qu'on donne à ce devoir le nom de loi ou d'usage, peu importe. De même, qu'une maîtresse de maison se fasse éveiller par des servantes et ne soit pas la première à éveiller ses femmes, il faut qu'entre eux les esclaves des deux sexes, les enfants, et, s'il se peut, la maison tout entière proclament cela comme une honte. Tout le monde doit veiller la nuit pour s'occuper des multiples détails de l'administration publique et de l'administration domestique, les magistrats dans la ville, les maîtresses et les maîtres dans leurs maisons particulières. Si l'on suit la nature, il n'est pas bon de dormir longtemps, ni pour nos corps, ni pour nos âmes, ni pour toutes les actions que nous avons à faire ; car on n'est bon à rien quand on dort, pas plus que si l'on était mort. Quiconque se préoccupe surtout de vivre et de penser, se tient éveillé le plus longtemps possible et s'en tient à ce qui est utile à sa santé, et il faut peu de sommeil à qui a pris une bonne habitude. Des magistrats qui veillent la nuit dans les États sont redoutables aux méchants, ennemis ou citoyens, ils sont vénérés et estimés par les hommes justes et sages, et sont utiles à eux-mêmes et à tout l'état. CHAPITRE XIV. Outre les avantages que je viens de signaler, la nuit passée de la sorte contribue encore à donner du courage à tous les habitants d'une ville. Dès le point du jour, les enfants devront se rendre chez leurs maîtres. Si les moutons ni les autres bestiaux ne peuvent vivre sans bergers, les enfants non plus ne peuvent vivre sans gouverneur, ni les esclaves sans maîtres. Mais de tous les animaux, l'enfant est le plus difficile à manier, et il est d'autant plus rusé, plus revêche et plus pétulant qu'il porte en lui un germe de raison qui n'est pas encore développé. Aussi faut-il le brider, si je puis dire, par beaucoup de mors, en lui donnant d'abord, dès qu'il est sorti des mains des nourrices et de sa mère, des gouverneurs pour surveiller ses jeux et sa faiblesse enfantine, puis des maîtres pour lui donner toutes sortes de leçons et de connaissances. De plus, tout homme libre devra châtier et l'enfant lui-même comme on châtie un homme libre, et son gouverneur et son maître, comme on châtie un esclave, s'il surprend l'un d'eux en faute. Si, les ayant surpris, il ne les punit pas comme ils le méritent, que sa négligence soit d'abord pour lui le plus grand sujet d'opprobre,


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Dernière mise à jour : 8/03/2007