HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Les lois, livre VII

Page 789

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[7, 789] (Ἀθηναῖος) τί οὖν; πολλὴ αὔξη ὅταν ἐπιρρέῃ πόνων χωρὶς (789a) πολλῶν καὶ συμμέτρων, οὐκ ἴσμεν ὅτι μυρία κακὰ ἐν τοῖς σώμασιν ἀποτελεῖ; (Κλεινίας) πάνυ γε. (Ἀθηναῖος) οὐκοῦν τότε δεῖται πλείστων πόνων, ὅταν πλείστη τροφὴ προσγίγνηται τοῖς σώμασι. (Κλεινίας) τί δῆτ', ξένε; τοῖς ἄρτι γεγονόσι καὶ νεωτάτοις πόνους πλείστους προστάξομεν; (Ἀθηναῖος) οὐδαμῶς γε, ἀλλ' ἔτι καὶ πρότερον τοῖς ἐντὸς τῶν αὑτῶν μητέρων τρεφομένοις. (Κλεινίας) πῶς λέγεις, λῷστε; τοῖς κυουμένοισι φράζεις; (789b) (Ἀθηναῖος) ναί. θαυμαστὸν δ' οὐδέν ἐστιν ἀγνοεῖν ὑμᾶς τὴν τῶν τηλικούτων γυμναστικήν, ἣν βουλοίμην ἂν ὑμῖν καίπερ ἄτοπον οὖσαν δηλῶσαι. (Κλεινίας) πάνυ μὲν οὖν. (Ἀθηναῖος) ἔστι τοίνυν παρ' ἡμῖν μᾶλλον τὸ τοιοῦτον κατανοεῖν διὰ τὸ τὰς παιδιὰς αὐτόθι μειζόνως τινὰς παίζειν δεῖ· τρέφουσι γὰρ δὴ παρ' ἡμῖν οὐ μόνον παῖδες ἀλλὰ καὶ πρεσβύτεροί τινες ὀρνίθων θρέμματα, ἐπὶ τὰς μάχας τὰς πρὸς ἄλληλα. ἀσκοῦντας τὰ τοιαῦτα τῶν θηρίων πολλοῦ (789c) δὴ δέουσιν ἡγεῖσθαι τοὺς πόνους αὐτοῖς εἶναι τοὺς πρὸς ἄλληλα μετρίους, ἐν οἷς αὐτὰ ἀνακινοῦσι γυμνάζοντες· πρὸς γὰρ τούτοις λαβόντες ὑπὸ μάλης ἕκαστος, τοὺς μὲν ἐλάττονας εἰς τὰς χεῖρας, μείζους δ' ὑπὸ τὴν ἀγκάλην ἐντός, πορεύονται περιπατοῦντες σταδίους παμπόλλους ἕνεκα τῆς εὐεξίας οὔτι τῆς τῶν αὑτῶν σωμάτων, ἀλλὰ τῆς τούτων τῶν θρεμμάτων, καὶ τό γε τοσοῦτον δηλοῦσι τῷ δυναμένῳ καταμαθεῖν, (789d) ὅτι τὰ σώματα πάντα ὑπὸ τῶν σεισμῶν τε καὶ κινήσεων κινούμενα ἄκοπα ὀνίναται πάντων, ὅσα τε ὑπὸ ἑαυτῶν, καὶ ἐν αἰώραις καὶ κατὰ θάλατταν, καὶ ἐφ' ἵππων ὀχουμένων καὶ ὑπ' ἄλλων ὁπωσοῦν δὴ φερομένων τῶν σωμάτων, κινεῖται, καὶ διὰ ταῦτα τὰς τῶν σίτων τροφὰς καὶ ποτῶν κατακρατοῦντα, ὑγίειαν καὶ κάλλος καὶ τὴν ἄλλην ῥώμην ἡμῖν δυνατά ἐστι παραδιδόναι. τί οὖν ἂν φαῖμεν ἐχόντων οὕτω τούτων τὸ μετὰ τοῦτο ἡμᾶς δεῖν ποιεῖν; βούλεσθε (789e) ἅμα γέλωτι φράζωμεν, τιθέντες νόμους τὴν μὲν κύουσαν περιπατεῖν, τὸ γενόμενον δὲ πλάττειν τε οἷον κήρινον, ἕως ὑγρόν, καὶ μέχρι δυοῖν ἐτοῖν σπαργανᾶν; καὶ δὴ καὶ τὰς τροφοὺς ἀναγκάζωμεν νόμῳ ζημιοῦντες τὰ παιδία πρὸς ἀγροὺς πρὸς ἱερὰ πρὸς οἰκείους ἀεί πῃ φέρειν, μέχριπερ ἂν ἱκανῶς ἵστασθαι δυνατὰ γίγνηται, καὶ τότε, διευλαβουμένας ἔτι νέων ὄντων μή πῃ βίᾳ ἐπερειδομένων στρέφηται τὰ κῶλα, ἐπιπονεῖν φερούσας ἕως ἂν τριετὲς ἀποτελεσθῇ τὸ γενόμενον; [7, 789] L'ATHÉNIEN : Mais ne savons-nous pas aussi qu'une croissance rapide qui n'est pas accompagnée d'exercices nombreux et proportionnés produit mille maux dans le corps ? CLINIAS : Si fait. L'ATHÉNIEN : Dès lors, le moment où il a le plus besoin d'exercices est celui où il reçoit le plus de nourriture. CLINIAS : Quoi donc, étranger ? Est-ce aux enfants qui viennent de naître et aux plus jeunes que nous imposerons le plus de travaux ? L'ATHÉNIEN : Non pas à ce moment, mais encore plus tôt, lorsqu'ils sont nourris dans le sein de leur mère. MÉGILLOS Que dis-tu là, mon très bon ? Est-ce des embryons que tu parles ? L'ATHÉNIEN : Oui. Il n'y a rien d'étonnant à ce que vous ignoriez la gymnastique propre aux enfants de cet âge. Je veux, si étrange qu'elle soit, vous l'expliquer. CLINIAS : Fais-le donc. L'ATHÉNIEN : C'est une chose qu'il est plus facile d'observer à Athènes, à cause des amusements dont l'usage est chez nous excessif. Chez nous, en effet, non seulement les enfants, mais aussi des gens âgés élèvent des petits d'oiseaux et dressent ces sortes de bêtes à combattre les unes contre les autres. Et ils sont loin de croire que les exercices auxquels ils les soumettent en les agaçant soient suffisants : car, outre cela, ils les mettent sous leur aisselle et s'en vont faire des promenades de plusieurs stades, en tenant les plus petits dans leurs mains, les plus grands entre leur bras, non pour accroître eux-mêmes leur force physique, mais celle de leurs nourrissons, et ils font voir par là à qui est capable de ces observations que tous les corps tirent profit des secousses et des mouvements auxquels on les soumet, lorsqu'ils ne vont point jusqu'à la lassitude, soit qu'on se donne soi-même ces mouvements, soit qu'on les reçoive des voitures, des bateaux, des chevaux que l'on monte ou d'autres corps qui se remuent en quelque manière que ce soit, et que ces exercices, aidant à digérer les aliments et les boissons, font acquérir au corps la santé, la beauté et la vigueur. S'il en est ainsi, que devons-nous faire après cela ? Voulez-vous qu'affrontant le ridicule, nous mettions dans la loi que la femme enceinte devra faire des promenades, et, une fois l'enfant né, le façonner comme un morceau de cire, tandis qu'il est malléable, et l'emmailloter dans des langes jusqu'à l'âge de deux ans ; et faire aussi une loi pour obliger les nourrices sous peine d'amende à porter les bébés aux champs ou dans les temples, ou chez leurs parents, jusqu'à ce qu'ils soient assez forts pour se tenir debout, à prendre bien garde, alors qu'ils sont encore jeunes, qu'en appuyant violemment le pied, ils ne se tordent les jambes, et à se donner la peine de les porter, jusqu'à ce que l'enfant ait accompli sa troisième année ?


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Dernière mise à jour : 8/03/2007