| [7, 788] NOMOI  Ζ.
(788a) (Ἀθηναῖος)
γενομένων δὲ παίδων ἀρρένων καὶ θηλειῶν, τροφὴν μέν που 
καὶ παιδείαν τὸ μετὰ ταῦτα λέγειν ὀρθότατ' ἂν γίγνοιθ' ἡμῖν, 
ἣν εἶναι μὲν ἄρρητον πάντως ἀδύνατον, λεγομένη δὲ διδαχῇ 
τινι καὶ νουθετήσει μᾶλλον ἢ νόμοις εἰκυῖ' ἂν ἡμῖν φαίνοιτο. 
ἰδίᾳ γὰρ καὶ κατ' οἰκίας πολλὰ καὶ σμικρὰ καὶ οὐκ ἐμφανῆ πᾶσι 
γιγνόμενα, ῥᾳδίως ὑπὸ τῆς (788b) ἑκάστων λύπης τε καὶ ἡδονῆς 
καὶ ἐπιθυμίας ἕτερα παρὰ τὰς τοῦ νομοθέτου συμβουλὰς 
παραγενόμενα, παντοδαπὰ καὶ οὐχ ὅμοια ἀλλήλοις 
ἀπεργάζοιτ' ἂν τὰ τῶν πολιτῶν ἤθη. τοῦτο δὲ κακὸν ταῖς 
πόλεσιν· καὶ γὰρ διὰ σμικρότητα αὐτῶν καὶ πυκνότητα 
ἐπιζήμια τιθέντα ποιεῖν νόμους ἀπρεπὲς ἅμα καὶ ἄσχημον, 
διαφθείρει δὲ καὶ τοὺς γραφῇ τεθέντας νόμους, ἐν τοῖς σμικροῖς 
καὶ πυκνοῖς ἐθισθέντων τῶν ἀνθρώπων παρανομεῖν. (788c) 
ὥστε ἀπορία μὲν περὶ αὐτὰ νομοθετεῖν, σιγᾶν δὲ ἀδύνατον. ἃ 
δὲ λέγω, δηλῶσαι πειρατέον οἷον δείγματα ἐξενεγκόντα εἰς 
φῶς· νῦν γὰρ λεγομένοις ἔοικε κατά τι σκότος.
(Κλεινίας)  ἀληθέστατα λέγεις.
(Ἀθηναῖος)
οὐκοῦν ὅτι μὲν σώματα καὶ ψυχὰς τήν γε ὀρθὴν πάντως δεῖ 
τροφὴν φαίνεσθαι δυναμένην ὡς κάλλιστα καὶ ἄριστα 
ἐξεργάζεσθαι, τοῦτο μὲν ὀρθῶς εἴρηταί που.
(Κλεινίας)  τί μήν;
(788d) (Ἀθηναῖος)
σώματα δὲ κάλλιστα, οἴομαι, τό γε ἁπλούστατον, ὡς ὀρθότατα 
δεῖ νέων ὄντων εὐθὺς φύεσθαι τῶν παίδων.
(Κλεινίας)  πάνυ μὲν οὖν.
(Ἀθηναῖος)
τί δέ; τόδε οὐκ ἐννοοῦμεν, ὡς ἡ πρώτη βλάστη παντὸς ζῴου 
πολὺ μεγίστη καὶ πλείστη φύεται, ὥστε καὶ ἔριν πολλοῖς 
παρέσχηκεν μὴ γίγνεσθαι τά γ' ἀνθρώπινα μήκη διπλάσια ἀπὸ 
πέντε ἐτῶν ἐν τοῖς λοιποῖς εἴκοσιν ἔτεσιν αὐξανόμενα;
(Κλεινίας)  ἀληθῆ.
 | [7,788] LIVRE VII
CHAPITRE I.
L'ATHÉNIEN : Après la naissance des enfants mâles et femelles, il serait 
tout à fait logique de parler de leur élevage et de leur  éducation. Il 
est en tout cas impossible de n'en rien dire; mais il paraît plus naturel 
de le faire sous forme de leçons et de remontrances que sous forme de 
lois. Dans la vie privée et dans l'intérieur des maisons, il se passe une 
foule de petites choses qui échappent aisément aux regards du public et 
ont pour cause le chagrin, le plaisir et les passions auxquelles chacun 
s'abandonne, mais qui, contrairement aux intentions du législateur, 
rendent les moeurs des citoyens infiniment variées et dissemblables entre 
elles, et cela est un mal pour les États. Car à cause de leur petitesse et 
de leur fréquence, il ne convient ni n'est à propos de faire des lois pour 
les punir ; mais elles gâtent même les lois écrites, parce que les hommes 
s'accoutument dans ces menues actions souvent renouvelées à violer la loi, 
de sorte qu'on est très embarrassé de faire des lois à ce sujet, et qu'il 
est, d'autre part, impossible de n'en pas parler. Mais il faut que 
j'essaye d'expliquer ma pensée en l'éclairant par des exemples ; car elle 
semble encore plongée dans les ténèbres.
CLINIAS : Tu n'as rien dit que de fort juste.
L'ATHÉNIEN : La bonne éducation doit nécessairement se montrer capable de 
donner aux corps et aux âmes toute la beauté et l'excellence possible, 
nous l'avons déjà dit, et avec raison.
CLINIAS : Certainement.
L'ATHÉNIEN : 
Pour acquérir cette beauté, il faut tout simplement, à mon avis, que le 
corps des enfants se développe de la manière la plus régulière dès la 
première enfance.
CLINIAS : Cela est certain.
L'ATHÉNIEN : Mais quoi ? Ne voyons-nous pas que, chez tous les animaux, la 
première pousse est de beaucoup la plus grande et la plus forte, de sorte 
que beaucoup ont pu soutenir que la taille de l'homme à partir de cinq ans 
ne double pas dans les vingt années qui suivent.
CLINIAS : C'est vrai.
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