[7,805] ἃς Σαυρομάτιδας (805a) καλοῦσιν, αἷς οὐχ ἵππων μόνον ἀλλὰ
καὶ τόξων καὶ τῶν ἄλλων ὅπλων κοινωνία καὶ τοῖς ἀνδράσιν ἴση
προστεταγμένη ἴσως ἀσκεῖται. λογισμὸν δὲ πρὸς τούτοις περὶ
τούτων τοιόνδε τινὰ ἔχω· φημί, εἴπερ ταῦτα οὕτω συμβαίνειν
ἐστὶν δυνατά, πάντων ἀνοητότατα τὰ νῦν ἐν τοῖς παρ' ἡμῖν
τόποις γίγνεσθαι τὸ μὴ πάσῃ ῥώμῃ πάντας ὁμοθυμαδὸν
ἐπιτηδεύειν ἄνδρας γυναιξὶν ταὐτά. σχεδὸν γὰρ ὀλίγου πᾶσα
ἡμίσεια πόλις ἀντὶ διπλασίας οὕτως ἔστιν τε καὶ γίγνεται ἐκ
τῶν (805b) αὐτῶν τελῶν καὶ πόνων· καίτοι θαυμαστὸν ἂν
ἁμάρτημα νομοθέτῃ τοῦτ' αὐτὸ γίγνοιτο.
(Κλεινίας)
ἔοικέν γε· ἔστι μέντοι πάμπολλα ἡμῖν, ὦ ξένε, παρὰ τὰς
εἰωθυίας πολιτείας τῶν νῦν λεγομένων.
(Ἀθηναῖος)
ἀλλὰ γὰρ εἰπὼν τὸν μὲν λόγον ἐᾶσαι διεξελθεῖν, εὖ διελθόντος δέ,
οὕτω τὸ δοκοῦν αἱρεῖσθαι δεῖν,
(Κλεινίας)
μάλα εἶπές τε ἐμμελῶς, πεποίηκάς τέ με τὰ νῦν αὐτὸν ἐμαυτῷ ἐπιπλήττειν
ὅτι ταῦτα εἴρηκα· (805c) λέγε οὖν τὸ μετὰ ταῦτα ὅτι σοι κεχαρισμένον ἐστίν.
CHAPITRE XII. (Ἀθηναῖος)
τόδε ἔμοιγε, ὦ Κλεινία, ὃ καὶ πρόσθεν εἶπον, ὡς, εἰ μὲν ταῦτα
ἦν μὴ ἱκανῶς ἔργοις ἐληλεγμένα ὅτι δυνατά ἐστι γίγνεσθαι,
τάχα ἦν ἄν τι καὶ ἀντειπεῖν τῷ λόγῳ, νῦν δὲ ἄλλο τί που
ζητητέον ἐκείνῳ τῷ τοῦτον τὸν νόμον μηδαμῇ δεχομένῳ, τὸ δ'
ἡμέτερον διακέλευμα ἐν τούτοις οὐκ ἀποσβήσεται τὸ μὴ οὐ
λέγειν ὡς δεῖ παιδείας τε καὶ τῶν ἄλλων ὅτι (805d) μάλιστα
κοινωνεῖν τὸ θῆλυ γένος ἡμῖν τῷ τῶν ἀρρένων γένει. καὶ γὰρ
οὖν οὑτωσί πως δεῖ περὶ αὐτῶν διανοηθῆναι. φέρε, μὴ
μετεχουσῶν ἀνδράσι γυναικῶν κοινῇ τῆς ζωῆς πάσης, μῶν οὐκ
ἀνάγκη γενέσθαι γέ τινα τάξιν ἑτέραν αὐταῖς;
(Κλεινίας) ἀνάγκη μὲν οὖν.
(Ἀθηναῖος)
τίνα οὖν ἔμπροσθεν τῶν νῦν ἀποδεδειγμένων θεῖμεν ἂν τῆς
κοινωνίας ταύτης ἣν νῦν αὐταῖς ἡμεῖς προστάττομεν; πότερον
ἣν Θρᾷκες ταῖς γυναιξὶν χρῶνται καὶ πολλὰ ἕτερα (805e) γένη,
γεωργεῖν τε καὶ βουκολεῖν καὶ ποιμαίνειν καὶ διακονεῖν μηδὲν
διαφερόντως τῶν δούλων; ἢ καθάπερ ἡμεῖς ἅπαντές τε οἱ περὶ
τὸν τόπον ἐκεῖνον; νῦν γὰρ δὴ τό γε παρ' ἡμῖν ὧδέ ἐστιν περὶ
τούτων γιγνόμενον· εἴς τινα μίαν οἴκησιν συμφορήσαντες, τὸ
λεγόμενον, πάντα χρήματα, παρέδομεν ταῖς γυναιξὶν
διαταμιεύειν τε καὶ κερκίδων ἄρχειν καὶ πάσης ταλασίας.
| [7,805] appelées Sauromatides, qui, suivant les prescriptions de la loi,
s'exercent non seulement à l'équitation, mais encore au maniement de l'arc
et des autres armes, tout comme le font les hommes. En outre, voici
là-dessus la réflexion que je fais : je dis que si la chose est possible,
il n'y a rien de plus insensé que l'usage actuellement reçu dans nos pays,
où les hommes ne pratiquent pas tous unanimement les mêmes exercices que
les femmes ; car on peut dire qu'il n'y a pas d'État qui ne soit ou ne
devienne la moitié de ce qu'il serait, si toute sa population participait
aux mêmes charges et aux mêmes travaux. C'est là une faute énorme de la
part du législateur.
CLINIAS : Il y a apparence. Cependant, étranger, il y a dans ce que tu viens
de dire une foule de prescriptions en désaccord avec les constitutions
habituelles des États.
L'ATHÉNIEN : J'ai dit qu'il fallait laisser aller le discours, et, le
discours terminé, choisir alors ce qui serait jugé le meilleur.
CLINIAS : Tu l'as dit, en effet, et fort judicieusement, ce qui fait que je
me reproche à moi-même de t'avoir interrompu.
Continue donc à nous dire ce qu'il te plaira.
CHAPITRE XII.
L'ATHÉNIEN : M'est avis, Clinias, comme je l'ai déjà dit, que, si les faits
ne prouvaient pas suffisamment que mon idée est réalisable, on pourrait
peut-être y faire des objections. Mais il faudra chercher autre chose, si
l'on refuse absolument de me passer cette loi ; car les objections
n'éteindront pas mon zèle à la recommander et je soutiendrai toujours
qu'il faut que le sexe féminin prenne part, autant qu'il est possible, à
l'éducation et aux autres exercices réservés au sexe masculin. Voici en
effet une réflexion qu'il faut faire à ce sujet. Si les femmes ne
partagent pas entièrement la vie des hommes, n'est-il pas nécessaire que
leur vie soit ordonnée autrement ?
CLINIAS : Assurément, c'est indispensable.
L'ATHÉNIEN : Mais entre les genres de vie en usage aujourd'hui, lequel
préférerons-nous à cette communauté que nous prescrivons à présent pour
elles ? Sera-ce celui des Thraces et de beaucoup d'autres nations, où les
femmes labourent, font paître des troupeaux de boeufs et de moutons et
servent de domestiques absolument comme des esclaves ? Ou bien fera-t-on
comme nous et tous ceux qui habitent nos régions ? Voici, en effet,
comment les choses se passent chez nous. Nous ramassons, comme on dit,
toutes nos richesses dans une seule pièce, nous les remettons aux femmes
pour qu'elles les mettent en réserve, et nous leur confions le gouvernail
en ce qui concerne la navette et le travail de la laine.
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