HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Les lois, livre VII

Page 798

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[7, 798] ἔπειτ' ἐξ αὐτῶν τούτων ὑπὸ χρόνου σάρκας φύσαντα οἰκείας (798a) τούτοις, φίλα τε καὶ συνήθη καὶ γνώριμα γενόμενα ἁπάσῃ ταύτῃ τῇ διαίτῃ πρὸς ἡδονὴν καὶ ὑγίειαν ἄριστα διάγει, καὶ ἄν ποτ' ἄρα ἀναγκασθῇ μεταβάλλειν αὖθις ἡντινοῦν τῶν εὐδοκίμων διαιτῶν, τό γε κατ' ἀρχὰς συνταραχθεὶς ὑπὸ νόσων μόγις ποτὲ κατέστη, τὴν συνήθειαν τῇ τροφῇ πάλιν ἀπολαβών, ταὐτὸν δὴ δεῖ νομίζειν τοῦτο γίγνεσθαι καὶ περὶ τὰς τῶν ἀνθρώπων διανοίας τε ἅμα καὶ τὰς τῶν ψυχῶν φύσεις. οἷς γὰρ ἂν ἐντραφῶσιν νόμοις καὶ κατά τινα θείαν (798b) εὐτυχίαν ἀκίνητοι γένωνται μακρῶν καὶ πολλῶν χρόνων, ὡς μηδένα ἔχειν μνείαν μηδὲ ἀκοὴν τοῦ ποτε ἄλλως αὐτὰ σχεῖν καθάπερ νῦν ἔχει, σέβεται καὶ φοβεῖται πᾶσα ψυχὴ τό τι κινεῖν τῶν τότε καθεστώτων. μηχανὴν δὴ δεῖ τὸν νομοθέτην ἐννοεῖν ἁμόθεν γέ ποθεν ὅντινα τρόπον τοῦτ' ἔσται τῇ πόλει. τῇδ' οὖν ἔγωγε εὑρίσκω. τὰς παιδιὰς πάντες διανοοῦνται κινουμένας τῶν νέων, ὅπερ ἔμπροσθεν ἐλέγομεν, παιδιὰς ὄντως εἶναι καὶ οὐ τὴν μεγίστην ἐξ αὐτῶν (798c) σπουδὴν καὶ βλάβην συμβαίνειν, ὥστε οὐκ ἀποτρέπουσιν ἀλλὰ συνέπονται ὑπείκοντες, καὶ οὐ λογίζονται τόδε, ὅτι τούτους ἀνάγκη τοὺς παῖδας τοὺς ἐν ταῖς παιδιαῖς νεωτερίζοντας ἑτέρους ἄνδρας τῶν ἔμπροσθεν γενέσθαι παίδων, γενομένους δὲ ἄλλους, ἄλλον βίον ζητεῖν, ζητήσαντας δέ, ἑτέρων ἐπιτηδευμάτων καὶ νόμων ἐπιθυμῆσαι, καὶ μετὰ τοῦτο ὡς ἥξοντος τοῦ νυνδὴ λεγομένου μεγίστου κακοῦ πόλεσιν (798d) οὐδεὶς αὐτῶν φοβεῖται. τὰ μὲν οὖν ἄλλα ἐλάττω μεταβαλλόμενα κακὰ διεξεργάζοιτ' ἄν, ὅσα περὶ σχήματα πάσχει τὸ τοιοῦτον· ὅσα δὲ περὶ τὰ τῶν ἠθῶν ἐπαίνου τε καὶ ψόγου πέρι πυκνὰ μεταπίπτει, πάντων, οἴομαι, μέγιστά τε καὶ πλείστης εὐλαβείας δεόμενα ἂν εἴη. (Κλεινίας) πῶς γὰρ οὔ; CHAPITRE VII. (Ἀθηναῖος) τί οὖν; τοῖς ἔμπροσθεν λόγοις πιστεύομεν, οἷς ἐλέγομεν ὡς τὰ περὶ τοὺς ῥυθμοὺς καὶ πᾶσαν μουσικήν ἐστιν τρόπων μιμήματα βελτιόνων καὶ χειρόνων ἀνθρώπων; (798e) πῶς; (Κλεινίας) οὐδαμῶς ἄλλως πως τό γε παρ' ἡμῖν δόγμα ἔχον ἂν εἴη. (Ἀθηναῖος) οὐκοῦν, φαμέν, ἅπασαν μηχανητέον μηχανὴν ὅπως ἂν ἡμῖν οἱ παῖδες μήτε ἐπιθυμῶσιν ἄλλων μιμημάτων ἅπτεσθαι κατὰ ὀρχήσεις κατὰ μελῳδίας, μήτε τις αὐτοὺς πείσῃ προσάγων παντοίας ἡδονάς; (Κλεινίας) ὀρθότατα λέγεις. [7, 798] mais qu'avec le temps ces aliments produisent en lui des chairs qui leur sont propres, et qu'il finit par les aimer, s'y habituer, s'y familiariser et par se trouver très bien de tout ce régime au point de vue du plaisir et de la santé. Et si jamais on est contraint de quitter encore quelque régime approuvé, on est d'abord complètement troublé par des maladies, et l'on a peine à s'en remettre, en s'accoutumant derechef à un nouveau régime. Il faut croire que les choses se passent de même pour l'esprit des hommes et la nature de leurs âmes ; car quelles que soient les lois dans lesquelles ils ont grandis, quand elles sont, par une chance divine, restées immuables pendant de longues années, en sorte que personne ne se souvient ni n'a entendu dire qu'elles aient jamais été autrement qu'elles ne sont à présent, l'âme se sent pénétrée de respect et craint de changer quoi que ce soit à ces anciennes lois. Il est donc du devoir du législateur de trouver quelque expédient pour procurer cet avantage à l'État. Voici celui que j'imagine. Tout le monde est persuadé, comme je le disais précédemment, que les jeux des enfants n'étant réellement. que des jeux, il ne faut pas attacher une très grande importance aux changements qu'on y fait et qu'il n'en résulte pas un grand dommage. Aussi, au lieu de les en détourner, on y cède et on s'y prête. On ne réfléchit pas que ces enfants, quand ils font quelque innovation dans leurs jeux, une fois devenus des hommes, seront différents de ceux qui les ont précédés, et qu'étant autres, ils aspireront à un autre genre de vie, et qu'ainsi ils seront portés à désirer d'autres usages et d'autres lois, et qu'aucun d'eux n'appréhendera de voir arriver ce que j'appelais tout à l'heure le plus grand mal des États. A la vérité, les autres changements, ceux qui s'arrêtent à l'extérieur, ont des effets moins funestes ; mais pour les changements fréquents qui se produisent dans les moeurs et dans l'éloge et la critique qu'on en fait, ils sont de la dernière importance, et il faut s'en garder avec le plus grand soin. CLINIAS : Sans contredit. CHAPITRE VII. L'ATHÉNIEN : Mais quoi? avons-nous toujours foi en nos précédents discours, où nous avons soutenu que tout ce qui regarde les rythmes et la musique en général sont des imitations des moeurs humaines plus ou moins bonnes ? Qu'en pensez-vous ? CLINIAS : Nous n'avons pas du tout changé d'opinion. L'ATHÉNIEN : En conséquence, il nous faut mettre tout en oeuvre pour empêcher nos enfants de prendre goût à d'autres genres d'imitation, soit pour la danse, soit pour le chant, et pour que personne ne les y engage en leur proposant toutes sortes de plaisirs. CLINIAS : C'est très juste.


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Dernière mise à jour : 8/03/2007