HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Les lois, livre V

Page 734

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[5,734] (734a) καὶ ἠρεμαίας μὲν λύπας, ἠρεμαίας δὲ ἡδονάς, μαλακὰς δὲ ἐπιθυμίας καὶ ἔρωτας οὐκ ἐμμανεῖς παρεχόμενον, ἀκόλαστον δέ, ὀξὺν ἐπὶ πάντα, καὶ σφοδρὰς μὲν λύπας, σφοδρὰς δὲ ἡδονάς, συντόνους δὲ καὶ οἰστρώδεις ἐπιθυμίας τε καὶ ἔρωτας ὡς οἷόν τε ἐμμανεστάτους παρεχόμενον, ὑπερβαλλούσας δὲ ἐν μὲν τῷ σώφρονι βίῳ τὰς ἡδονὰς τῶν ἀχθηδόνων, ἐν δὲ τῷ ἀκολάστῳ τὰς λύπας τῶν ἡδονῶν μεγέθει καὶ πλήθει καὶ πυκνότησιν. ὅθεν μὲν ἡδίων ἡμῖν τῶν βίων, δὲ (734b) λυπηρότερος ἐξ ἀνάγκης συμβαίνει κατὰ φύσιν γίγνεσθαι, καὶ τόν γε βουλόμενον ἡδέως ζῆν οὐκέτι παρείκει ἑκόντα γε ἀκολάστως ζῆν, ἀλλ' ἤδη δῆλον ὡς, εἰ τὸ νῦν λεγόμενον ὀρθόν, πᾶς ἐξ ἀνάγκης ἄκων ἐστὶν ἀκόλαστος· γὰρ δι' ἀμαθίαν δι' ἀκράτειαν δι' ἀμφότερα, τοῦ σωφρονεῖν ἐνδεὴς ὢν ζῇ πᾶς ἀνθρώπινος ὄχλος. ταὐτὰ δὲ περὶ νοσώδους τε καὶ ὑγιεινοῦ βίου διανοητέον, ὡς ἔχουσι μὲν ἡδονὰς καὶ λύπας, ὑπερβάλλουσι δὲ ἡδοναὶ μὲν λύπας ἐν ὑγιείᾳ, (734c) λῦπαι δὲ ἡδονὰς ἐν νόσοις. ἡμῖν δὲ βούλησις τῆς αἱρέσεως τῶν βίων οὐχ ἵνα τὸ λυπηρὸν ὑπερβάλλῃ· ὅπου δ' ὑπερβάλλεται, τοῦτον τὸν βίον ἡδίω κεκρίκαμεν. δὴ σώφρων τοῦ ἀκολάστου καὶ φρόνιμος τοῦ ἄφρονος, φαῖμεν ἄν, καὶ τῆς ἀνδρείας τοῦ τῆς δειλίας ἐλάττονα καὶ σμικρότερα καὶ μανότερα ἔχων ἀμφότερα, τῇ τῶν ἡδονῶν ἑκάτερος ἑκάτερον ὑπερβάλλων, τῇ τῆς λύπης ἐκείνων ὑπερβαλλόντων (734d) αὐτούς, μὲν ἀνδρεῖος τὸν δειλόν, δὲ φρόνιμος τὸν ἄφρονα νικῶσιν, ὥστε ἡδίους εἶναι τοὺς βίους τῶν βίων, σώφρονα καὶ ἀνδρεῖον καὶ φρόνιμον καὶ ὑγιεινὸν δειλοῦ καὶ ἄφρονος καὶ ἀκολάστου καὶ νοσώδους, καὶ συλλήβδην τὸν ἀρετῆς ἐχόμενον κατὰ σῶμα καὶ κατὰ ψυχὴν τοῦ τῆς μοχθηρίας ἐχομένου βίου ἡδίω τε εἶναι καὶ τοῖς ἄλλοις ὑπερέχειν ἐκ περιττοῦ κάλλει καὶ ὀρθότητι καὶ ἀρετῇ καὶ εὐδοξίᾳ, ὥστε (734e) τὸν ἔχοντα αὐτὸν ζῆν εὐδαιμονέστερον ἀπεργάζεσθαι τοῦ ἐναντίου τῷ παντὶ καὶ ὅλῳ. VII. καὶ τὸ μὲν προοίμιον τῶν νόμων ἐνταυθοῖ λεχθὲν τῶν λόγων τέλος ἐχέτω, μετὰ δὲ τὸ προοίμιον ἀναγκαῖόν που νόμον ἕπεσθαι, μᾶλλον δὲ τό γε ἀληθὲς νόμους πολιτείας ὑπογράφειν. καθάπερ οὖν δή τινα συνυφὴν καὶ πλέγμ' ἄλλ' ὁτιοῦν, οὐκ ἐκ τῶν αὐτῶν οἷόν τ' ἐστὶν τήν τε ἐφυφὴν καὶ τὸν στήμονα ἀπεργάζεσθαι, διαφέρειν δ' ἀναγκαῖον τὸ τῶν στημόνων πρὸς ἀρετὴν γένος [5,734] (734a) qu'elle cause des peines tranquilles et des plaisirs paisibles, que ses désirs sont doux et ses amours sans emportement; qu'au contraire la vie de l'intempérant est excessive en tout, que les peines et les plaisirs y sont violents, les désirs intenses et enragés et les amours furieux au dernier point; que dans la vie de tempérance les plaisirs l'emportent sur les peines et dans l'intempérante les peines dépassent les plaisirs en grandeur, en nombre et en fréquence; qu'ainsi la première est plus agréable et que la seconde est forcément de par sa nature plus féconde en chagrins, et que celui qui veut avoir une vie heureuse ne peut plus vivre volontairement dans l'intempérance. Dès lors il est évident, si ce que nous disons maintenant est juste, que l'on est toujours intempérant malgré soi ; car c'est parce qu'elle est ignorante, ou qu'elle est impuissante à maîtriser ses passions, ou par ces deux causes à la fois, que la foule des humains ne pratique point la tempérance dans sa conduite. Il faut en dire autant des états de maladie et de santé. Ils ont chacun leurs plaisirs et leurs peines ; mais dans la santé les plaisirs surpassent les peines et dans la maladie les peines surpassent les plaisirs. Mais, quand nous voulons choisir une condition, ce n'est pas celle où les peines l'emportent, c'est celle où les plaisirs dominent que nous avons jugée être la plus agréable. Nous pouvons dire aussi que les peines et les plaisirs sont moins nombreux, moins grands, moins fréquents les uns et les autres dans la vie de l'homme tempérant que dans celle de l'intempérant, dans celle de l'homme sensé que dans celle de l'insensé, dans celle de l'homme courageux que dans celle du lâche ; mais, chez les uns, les plaisirs surpassent les peines ; chez les autres, les peines surpassent les plaisirs. Aussi la vie de l'homme courageux a l'avantage sur celle du lâche, celle de l'homme sensé sur celle de l'insensé. Par conséquent la vie qui a en partage la tempérance, le courage, la sagesse ou la santé est plus agréable que celle où se trouvent la lâcheté, la folie, l'intempérance et la maladie. En un mot, la condition de l'homme qui s'attache aux qualités du corps et de l'âme est plus agréable que celle de l'homme qui s'attache aux vices de l'un et de l'autre, et elle l'emporte encore par d'autres avantages, tels que la beauté, l'honnêteté, la vertu et la bonne renommée. Aussi rend-elle celui qui l'embrasse infiniment plus heureux que ne fait la condition opposée. CHAPITRE VII. Bornons ici le prélude de nos lois. Après le prologue, il faut placer la loi, ou, pour parler juste, l'esquisse des lois constitutionnelles. Il en est ici comme d'un tissu, d'un treillis ou de tout objet tressé où la chaîne et la trame ne doivent pas être de même nature, la chaîne étant nécessairement de dualité supérieure,


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Dernière mise à jour : 17/01/2007