HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Les lois, livre V

Page 732

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[5,732] ὥστε τὰ δίκαια καὶ τὰ ἀγαθὰ καὶ τὰ καλὰ κακῶς (732a) κρίνει, τὸ αὑτοῦ πρὸ τοῦ ἀληθοῦς ἀεὶ τιμᾶν δεῖν ἡγούμενος· οὔτε γὰρ ἑαυτὸν οὔτε τὰ ἑαυτοῦ χρὴ τόν γε μέγαν ἄνδρα ἐσόμενον στέργειν, ἀλλὰ τὰ δίκαια, ἐάντε παρ' αὑτῷ ἐάντε παρ' ἄλλῳ μᾶλλον πραττόμενα τυγχάνῃ. ἐκ ταὐτοῦ δὲ ἁμαρτήματος τούτου καὶ τὸ τὴν ἀμαθίαν τὴν παρ' αὑτῷ δοκεῖν σοφίαν εἶναι γέγονε πᾶσιν· ὅθεν οὐκ εἰδότες ὡς ἔπος εἰπεῖν οὐδέν, οἰόμεθα τὰ πάντα εἰδέναι, οὐκ ἐπιτρέποντες δὲ (732b) ἄλλοις μὴ ἐπιστάμεθα πράττειν, ἀναγκαζόμεθα ἁμαρτάνειν αὐτοὶ πράττοντες. διὸ πάντα ἄνθρωπον χρὴ φεύγειν τὸ σφόδρα φιλεῖν αὑτόν, τὸν δ' ἑαυτοῦ βελτίω διώκειν ἀεί, μηδεμίαν αἰσχύνην ἐπὶ τῷ τοιούτῳ πρόσθεν ποιούμενον. δὲ σμικρότερα μὲν τούτων καὶ λεγόμενα πολλάκις ἐστίν, χρήσιμα δὲ τούτων οὐχ ἧττον, χρὴ λέγειν ἑαυτὸν ἀναμιμνῄσκοντα· ὥσπερ γάρ τινος ἀπορρέοντος ἀεὶ δεῖ τοὐναντίον ἐπιρρεῖν, ἀνάμνησις δ' ἐστὶν ἐπιρροὴ φρονήσεως ἀπολειπούσης. (732c) διὸ δὴ γελώτων τε εἴργεσθαι χρὴ τῶν ἐξαισίων καὶ δακρύων, παραγγέλλειν δὲ παντὶ πάντ' ἄνδρα, καὶ ὅλην περιχάρειαν πᾶσαν ἀποκρυπτόμενον καὶ περιωδυνίαν εὐσχημονεῖν πειρᾶσθαι, κατά τε εὐπραγίας ἱσταμένου τοῦ δαίμονος ἑκάστου, καὶ κατὰ τύχας οἷον πρὸς ὑψηλὰ καὶ ἀνάντη δαιμόνων ἀνθισταμένων τισὶν πράξεσιν, ἐλπίζειν δ' ἀεὶ τοῖς γε ἀγαθοῖσι τὸν θεὸν δωρεῖται πόνων μὲν ἐπιπιπτόντων (732d) ἀντὶ μειζόνων ἐλάττους ποιήσειν τῶν τ' αὖ νῦν παρόντων ἐπὶ τὸ βέλτιον μεταβολάς, περὶ δὲ τὰ ἀγαθὰ τὰ ἐναντία τούτων ἀεὶ πάντ' αὐτοῖς παραγενήσεσθαι μετ' ἀγαθῆς τύχης. ταύταις δὴ ταῖς ἐλπίσιν ἕκαστον χρὴ ζῆν καὶ ταῖς ὑπομνήσεσι πάντων τῶν τοιούτων, μηδὲν φειδόμενον, ἀλλ' ἀεὶ κατά τε παιδιὰς καὶ σπουδὰς ἀναμιμνῄσκοντα ἕτερόν τε καὶ ἑαυτὸν σαφῶς. V. νῦν οὖν δὴ περὶ μὲν ἐπιτηδευμάτων, οἷα χρὴ ἐπιτηδεύειν, (732e) καὶ περὶ αὐτοῦ ἑκάστου, ποῖόν τινα χρεὼν εἶναι, λέλεκται σχεδὸν ὅσα θεῖά ἐστι, τὰ δὲ ἀνθρώπινα νῦν ἡμῖν οὐκ εἴρηται, δεῖ δέ· ἀνθρώποις γὰρ διαλεγόμεθα ἀλλ' οὐ θεοῖς. ἔστιν δὴ φύσει ἀνθρώπειον μάλιστα ἡδοναὶ καὶ λῦπαι καὶ ἐπιθυμίαι, ἐξ ὧν ἀνάγκη τὸ θνητὸν πᾶν ζῷον ἀτεχνῶς οἷον ἐξηρτῆσθαί τε καὶ ἐκκρεμάμενον εἶναι σπουδαῖς ταῖς μεγίσταις· δεῖ δὴ τὸν κάλλιστον βίον ἐπαινεῖν, [5,732] et il juge mal le juste, le bien et, l'honnête, (732a) parce qu'il croit devoir préférer son intérêt à la vérité. Or ce n'est pas soi-même ni ce qui tient à soi qu'il faut chérir quand on veut devenir un grand homme, mais la justice, soit qu'on la réalise en soi, soit qu'elle soit mieux réalisée encore en autrui, Par suite de ce défaut, chacun se croit savant quand il est ignorant ; il se persuade qu'il sait tout quand il ne sait pour ainsi dire rien, et, au lieu de s'en rapporter à d'autres pour ce qu'il ne sait pas faire, il tombe inévitablement dans l'erreur en le faisant, lui-même. Chacun doit donc se garder de trop s'aimer lui-même et rechercher ceux qui valent mieux que lui, sans y voir aucune honte. Il est encore d'autres préceptes de moindre importance et souvent répétés, mais qui ne sont, pas moins utiles et dont il faut ici rappeler le souvenir ; car, de même que, lorsqu'une chose s'écoule, une autre se coule toujours forcément à sa place, ainsi, lorsqu'on rappelle une chose, l'intelligence qui faisait défaut, afflue à nouveau. Disons donc qu'il faut s'abstenir de tout excès dans le rire et dans les larmes, que chacun doit exhorter son prochain à renfermer en lui-même toute joie ou douleur excessive et à tâcher de faire bonne contenance, dans les bons succès que son démon lui accorde et aussi dans les revers, lorsqu'il oppose à ses entreprises comme des montagnes insurmontables, enfin à conserver la confiance que Dieu, par ses présents, adoucira pour les gens de bien les épreuves qui peuvent tomber sur eux et changera leur condition présente en une meilleure, tandis qu'au contraire si ce sont des biens, ils auront la bonne fortune d'en jouir toujours. C'est dans ces espérances et avec ces souvenirs qu'il faut vivre, sans épargner sa peine, soit dans les jeux, soit dans les moments sérieux, pour les raviver toujours clairement, soit en soi-même, soit chez les autres. CHAPITRE V. Nous venons, à propos des règles de conduite qu'il faut suivre et de ce que doit être chacune d'elles, exposer à peu prés tout ce qui se rapporte aux dieux ; mais nous n'avons rien dit de ce qui se rapporte aux hommes ; il faut en parler pourtant, puisque c'est pour des hommes que nous nous entretenons, non pour des dieux. Or ce qu'il y a de plus propre à la nature humaine, ce sont les plaisirs, les peines et les désirs, auxquels tout être mortel est forcément et pour ainsi dire absolument attaché et suspendu par les liens les plus forts. Si donc on veut louer la plus belle vie,


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Dernière mise à jour : 17/01/2007