| [5,729] (729a) τούτων ἔχθρας καὶ στάσεις ἀπεργάζεται ταῖς πόλεσιν καὶ ἰδίᾳ, 
τὰ δ' ἐλλείποντα δουλείας ὡς τὸ πολύ. μὴ δή τις φιλοχρημονείτω παίδων γ' 
ἕνεκα, ἵνα ὅτι πλουσιωτάτους καταλίπῃ· οὔτε γὰρ ἐκείνοις οὔτε αὖ τῇ 
πόλει ἄμεινον. ἡ γὰρ τῶν νέων ἀκολάκευτος οὐσία, τῶν δ' ἀναγκαίων μὴ 
ἐνδεής, αὕτη πασῶν μουσικωτάτη τε καὶ ἀρίστη· συμφωνοῦσα γὰρ ἡμῖν 
καὶ συναρμόττουσα εἰς ἅπαντα ἄλυπον τὸν (729b) βίον ἀπεργάζεται. 
παισὶν δὲ αἰδῶ χρὴ πολλήν, οὐ χρυσὸν καταλείπειν. οἰόμεθα δὲ 
ἐπιπλήττοντες τοῖς νέοις ἀναισχυντοῦσιν τοῦτο καταλείψειν· τὸ δ' ἔστιν 
οὐκ ἐκ τοῦ νῦν παρακελεύματος τοῖς νέοις γιγνόμενον, ὃ παρακελεύονται 
λέγοντες ὡς δεῖ πάντα αἰσχύνεσθαι τὸν νέον. ὁ δὲ ἔμφρων νομοθέτης τοῖς 
πρεσβυτέροις ἂν μᾶλλον παρακελεύοιτο αἰσχύνεσθαι τοὺς νέους, καὶ 
πάντων μάλιστα εὐλαβεῖσθαι μή ποτέ τις αὐτὸν ἴδῃ τῶν νέων ἢ καὶ 
ἐπακούσῃ δρῶντα ἢ (729c) λέγοντά τι τῶν αἰσχρῶν, ὡς ὅπου 
ἀναισχυντοῦσι γέροντες, ἀνάγκη καὶ νέους ἐνταῦθα εἶναι ἀναιδεστάτους· 
παιδεία γὰρ νέων διαφέρουσά ἐστιν ἅμα καὶ αὐτῶν οὐ τὸ νουθετεῖν, ἀλλ' 
ἅπερ ἂν ἄλλον νουθετῶν εἴποι τις, φαίνεσθαι ταῦτα αὐτὸν δρῶντα διὰ 
βίου. συγγένειαν δὲ καὶ ὁμογνίων θεῶν κοινωνίαν πᾶσαν ταὐτοῦ φύσιν 
αἵματος ἔχουσαν τιμῶν τις καὶ σεβόμενος, εὔνους ἂν γενεθλίους θεοὺς εἰς 
παίδων αὑτοῦ σπορὰν ἴσχοι κατὰ λόγον. καὶ μὴν τό γε φίλων καὶ ἑταίρων 
(729d) πρὸς τὰς ἐν βίῳ ὁμιλίας εὐμενεῖς ἄν τις κτῷτο, μείζους μὲν καὶ 
σεμνοτέρας τὰς ἐκείνων ὑπηρεσίας εἰς αὑτὸν ἡγούμενος ἢ 'κεῖνοι, 
ἐλάττους δ' αὖ τὰς αὑτοῦ διανοούμενος εἰς τοὺς φίλους χάριτας αὐτῶν 
τῶν φίλων τε καὶ ἑταίρων. εἰς μὴν πόλιν καὶ πολίτας μακρῷ ἄριστος ὅστις 
πρὸ τοῦ Ὀλυμπίασιν καὶ ἁπάντων ἀγώνων πολεμικῶν τε καὶ εἰρηνικῶν 
νικᾶν δέξαιτ' ἂν δόξῃ ὑπηρεσίας τῶν οἴκοι νόμων, ὡς (729e) ὑπηρετηκὼς 
πάντων κάλλιστ' ἀνθρώπων αὐτοῖς ἐν τῷ βίῳ. πρὸς δ' αὖ τοὺς ξένους 
διανοητέον ὡς ἁγιώτατα συμβόλαια ὄντα· σχεδὸν γὰρ πάντ' ἐστὶ τὰ τῶν 
ξένων καὶ εἰς τοὺς ξένους ἁμαρτήματα παρὰ τὰ τῶν πολιτῶν εἰς θεὸν 
ἀνηρτημένα τιμωρὸν μᾶλλον. ἔρημος γὰρ ὢν ὁ ξένος ἑταίρων τε καὶ 
συγγενῶν ἐλεεινότερος ἀνθρώποις καὶ θεοῖς· ὁ δυνάμενος οὖν τιμωρεῖν 
μᾶλλον βοηθεῖ προθυμότερον, 
 | [5,729] L'excès en chacune d'elles produit (729a) des factions 
dans l'État et des haines entre particuliers ; 
le manque fait naître généralement 
l'esclavage. Que personne donc ne recherche 
l'argent en vue de ses enfants pour les rendre les 
plus riches possible ; car cela n'est bon ni pour 
eux, ni pour l'État. Pour les jeunes gens, une 
fortune qui n'attire pas les flatteurs et ne les laisse 
pas dans le besoin, voilà ce qui est le plus 
convenable et le meilleur ; car par l'accord et 
l'harmonie qu'elle entretient à tous égards en 
nous, elle bannit le chagrin de notre vie. C'est un 
grand fonds de pudeur, et non de l'or, qu'il faut 
laisser à ses enfants. On croit inspirer cette vertu 
aux jeunes gens en les réprimandant quand ils se 
conduisent impudemment ; mais on n'avance a 
rien en les exhortant comme nous faisons 
maintenant, quand nous leur disons qu'un jeune 
homme doit rester modeste en toutes rencontres. 
Le sage législateur recommandera plutôt aux gens 
âgés de respecter les jeunes gens, et par dessus 
tout de prendre garde qu'un jeune homme ne les 
voie ou ne les entende faire ou dire quelque chose 
de honteux, parce que là où les vieillards se 
montrent sans pudeur, là aussi les jeunes gens en 
sont très dépourvus. Car la meilleure manière 
d'élever et la jeunesse et soi-même ne consiste 
pas à reprendre, mais à faire voir qu'on pratique 
soi-même dans sa conduite ce qu'on dirait aux 
autres en les reprenant. 
Celui qui honore et vénère ses parents et ceux 
qui, sortis du même sang que lui, sont sous la 
protection des dieux de sa famille, a tout lieu 
d'espérer que les dieux qui président à la 
génération lui seront propices dans la procréation 
de ses enfants. Pour ce qui est des amis et des 
camarades dans le commerce de la vie, on gagne 
leur affection en estimant les services qu'ils 
rendent plus grands et plus considérables qu'ils ne 
les estiment eux-mêmes, et en attachant aux 
services qu'on leur rend soi-même moins 
d'importance qu'ils ne leur en attribuent eux-mêmes. 
A l'égard de la cité et des citoyens, 
l'homme de beaucoup le meilleur est celui qui, 
avant la gloire d'être vainqueur aux jeux 
olympiques et aux autres luttes guerrières et 
pacifiques, place l'obéissance aux lois de son 
pays et s'en montre toute sa vie le plus fidèle serviteur. 
A l'égard des hôtes, il faut se persuader qu'il n'y a 
rien de plus sacré que les devoirs de l'hospitalité. 
On peut dire que tout ce qui les concerne et que 
toutes les fautes que l'on commet envers eux ont 
en Dieu un vengeur qui les punit plus sévèrement 
que les fautes commises envers les citoyens, 
parce que l'hôte, se trouvant sans camarades et 
sans parents, inspire plus de pitié aux hommes et 
aux dieux ; aussi celui qui a le plus de pouvoir 
pour le venger met plus de zèle à l'assister. 
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