| [5,744] εἰ δέ τις τῶν προσταττομένων αὐτόθι νόμων (744a) 
σωφροσύνης ἔμπροσθεν ὑγίειαν ἐν τῇ πόλει φανεῖται ποιῶν τιμίαν, ἢ 
πλοῦτον ὑγιείας καὶ τοῦ σωφρονεῖν, οὐκ ὀρθῶς ἀναφανεῖται τιθέμενος. 
τοῦτ' οὖν δὴ πολλάκις ἐπισημαίνεσθαι χρὴ τὸν νομοθέτην - τί τε 
βούλομαι; καὶ εἴ μοι συμβαίνει τοῦτο ἢ καὶ ἀποτυγχάνω τοῦ σκοποῦ; - καὶ 
οὕτω τάχ' ἂν ἴσως ἐκ τῆς νομοθεσίας αὐτός τε ἐκβαίνοι καὶ τοὺς ἄλλους 
ἀπαλλάττοι, κατ' ἄλλον δὲ τρόπον οὐδ' ἂν ἕνα ποτέ.
ὁ δὴ λαχὼν κεκτήσθω, φαμέν, τὸν κλῆρον ἐπὶ τούτοις (744b) οἷς 
εἰρήκαμεν. ἦν μὲν δὴ καλὸν καὶ τἆλλα ἴσα πάντ' ἔχοντα ἕνα ἕκαστον 
ἐλθεῖν εἰς τὴν ἀποικίαν· ἐπειδὴ δὲ οὐ δυνατόν, ἀλλ' ὁ μέν τις πλείω 
κεκτημένος ἀφίξεται χρήματα, ὁ δ' ἐλάττονα, δεῖ δὴ πολλῶν ἕνεκα, τῶν τε 
κατὰ πόλιν καιρῶν ἰσότητος ἕνεκα, τιμήματα ἄνισα γενέσθαι, ἵνα ἀρχαί 
τε καὶ εἰσφοραὶ καὶ διανομαί, τὴν τῆς ἀξίας ἑκάστοις τιμὴν μὴ κατ' ἀρετὴν 
μόνον τήν τε προγόνων καὶ τὴν αὑτοῦ, (744c) μηδὲ κατὰ σωμάτων ἰσχῦς 
καὶ εὐμορφίας, ἀλλὰ καὶ κατὰ πλούτου χρῆσιν καὶ πενίαν, τὰς τιμάς τε 
καὶ ἀρχὰς ὡς ἰσαίτατα τῷ ἀνίσῳ συμμέτρῳ δὲ ἀπολαμβάνοντες μὴ 
διαφέρωνται. τούτων χάριν τέτταρα μεγέθει τῆς οὐσίας τιμήματα 
ποιεῖσθαι χρεών, πρώτους καὶ δευτέρους καὶ τρίτους καὶ τετάρτους, ἤ τισιν 
ἄλλοις προσαγορευομένους ὀνόμασιν, ὅταν τε μένωσιν ἐν τῷ αὐτῷ 
τιμήματι καὶ ὅταν πλουσιώτεροι ἐκ πενήτων καὶ ἐκ πλουσίων πένητες 
γιγνόμενοι (744d) μεταβαίνωσιν εἰς τὸ προσῆκον ἕκαστοι ἑαυτοῖσιν τίμημα.
τόδε δ' ἐπὶ τούτοις αὖ νόμου σχῆμα ἔγωγε ἂν τιθείην ὡς ἑπόμενον. δεῖ γὰρ 
ἐν πόλει που, φαμέν, τῇ τοῦ μεγίστου νοσήματος οὐ μεθεξούσῃ, ὃ 
διάστασιν ἢ στάσιν ὀρθότερον ἂν εἴη κεκλῆσθαι, μήτε πενίαν τὴν 
χαλεπὴν ἐνεῖναι παρά τισιν τῶν πολιτῶν μήτε αὖ πλοῦτον, ὡς 
ἀμφοτέρων τικτόντων ταῦτα ἀμφότερα· νῦν οὖν ὅρον δεῖ τούτων 
ἑκατέρου τὸν νομοθέτην φράζειν. ἔστω δὴ πενίας μὲν ὅρος ἡ τοῦ (744e) 
κλήρου τιμή, ὃν δεῖ μένειν καὶ ὃν ἄρχων οὐδεὶς οὐδενί ποτε περιόψεται 
ἐλάττω γιγνόμενον, τῶν τε ἄλλων κατὰ ταὐτὰ οὐδεὶς ὅστις φιλότιμος ἐπ' 
ἀρετῇ. μέτρον δὲ αὐτὸν θέμενος ὁ νομοθέτης διπλάσιον ἐάσει τούτου 
κτᾶσθαι καὶ τριπλάσιον καὶ μέχρι τετραπλασίου· πλείονα δ' ἄν τις κτᾶται 
τούτων, 
 | [5,744] Mais si quelqu'une des lois qui y sont édictées (744a) 
paraît faire plus de cas de la santé que de la tempérance, ou 
des richesses que de la tempérance et la santé, 
ce sera la preuve qu'on aura eu tort de l'y mettre. 
Il faut donc que le législateur se dise souvent à lui-même : 
« Qu'est-ce que je prétends ici ? Si telle 
chose m'arrive, ne manquerai-je pas mon but ? » 
C'est ainsi qu'il pourra peut-être se tirer lui-même 
d'embarras dans son entreprise et en tirer les 
autres ; quant à chercher un autre moyen, on n'en 
trouvera pas un. 
Nous disons donc que tout homme qui a reçu son 
lot du sort doit s'en tenir aux conditions que nous 
avons énoncées. Il serait à souhaiter que tous les 
autres biens aussi que nos colons apporteront 
avec eux fussent exactement égaux ; mais, 
comme c'est impossible, et comme l'un se 
présentera avec plus de richesses et l'autre moins, 
il est nécessaire pour plusieurs raisons et pour 
mettre l'égalité dans les ressorts de l'État, que les 
cens soient inégaux, afin que les magistratures, 
les impositions et les distributions se fassent 
suivant l'honneur que chacun mérite, non 
seulement en raison de la vertu de ses ancêtres et 
de la sienne propre, de sa vigueur et de sa beauté 
physiques, mais encore de sa pauvreté et de 
l'usage qu'il fait de sa richesse ; et que, par 
rapport aux honneurs et aux dignités, l'égalité 
étant établie entre les citoyens par un partage 
inégal en soi, mais proportionné à un chacun, il n'y 
ait point de dissensions à ce sujet. Il faut pour cela 
répartir les citoyens en quatre classes suivant 
l'état de leur fortune. On les nommera premiers, 
seconds, troisièmes, quatrièmes, ou de tels noms 
que l'on voudra, soit qu'ils restent dans la même 
classe, soit que devenus très riches de pauvres 
qu'ils étaient, ou de pauvres devenus riches, ils 
passent chacun dans la classe qui correspond à 
leur fortune. 
Comme suite à cette répartition, j'édicterais une loi 
sous la forme suivante : dans une cité qui doit être 
à l'abri de la maladie la plus grave, je veux dire la 
sédition, qui serait mieux nommée dissension, 
il ne faut pas que certains citoyens souffrent 
de la pauvreté, tandis que d'autres sont riches, 
parce que ces deux états sont des causes de 
dissensions. Le législateur fixera donc une limite à 
chacun d'eux ; celle de la pauvreté sera la valeur 
du lot tiré au sort. On devra le conserver, et ni les 
magistrats ni parmi les autres citoyens ceux qui 
auront du zèle pour la vertu ne souffriront qu'on y 
fasse aucune brèche. Cette limite une fois posée, 
le législateur permettra d'acquérir le double, le 
triple et même le quadruple au-delà. Mais celui qui 
possédera des biens qui dépasseront cette mesure, 
 |