HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Les lois, livre V

Page 743

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[5,743] καὶ κακός τις κεκτῇτ' (743a) ἄν. εἰ δ' ἔστιν τοῦτο οὕτως ἔχον, οὐκ ἂν ἔγωγε αὐτοῖς ποτε συγχωροίην τὸν πλούσιον εὐδαίμονα τῇ ἀληθείᾳ γίγνεσθαι μὴ καὶ ἀγαθὸν ὄντα· ἀγαθὸν δὲ ὄντα διαφόρως καὶ πλούσιον εἶναι διαφερόντως ἀδύνατον. “τί δή;” φαίη τις ἂν ἴσως. ὅτι, φαῖμεν ἄν, τε ἐκ δικαίου καὶ ἀδίκου κτῆσις πλέον διπλασία ἐστὶν τῆς ἐκ τοῦ δικαίου μόνον, τά τε ἀναλώματα μήτε καλῶς μήτε αἰσχρῶς ἐθέλοντα ἀναλίσκεσθαι τῶν καλῶν καὶ εἰς καλὰ ἐθελόντων δαπανᾶσθαι διπλασίῳ (743b) ἐλάττονα· οὔκουν ποτὲ ἂν τῶν ἐκ διπλασίων μὲν κτημάτων, ἡμίσεων δὲ ἀναλωμάτων τὰ ἐναντία τούτων πράττων γένοιτ' ἂν πλουσιώτερος. ἔστιν δὲ μὲν ἀγαθὸς τούτων, δὲ οὐ κακὸς ὅταν φειδωλός, τοτὲ δέ ποτε καὶ πάγκακος, ἀγαθὸς δέ, ὅπερ εἴρηται τὰ νῦν, οὐδέποτε. μὲν γὰρ δικαίως καὶ ἀδίκως λαμβάνων καὶ μήτε δικαίως μήτε ἀδίκως ἀναλίσκων πλούσιος, ὅταν καὶ φειδωλὸς , δὲ πάγκακος, ὡς τὰ πολλὰ ὢν ἄσωτος, μάλα πένης· δὲ ἀναλίσκων τε (743c) εἰς τὰ καλὰ καὶ κτώμενος ἐκ τῶν δικαίων μόνον οὔτ' ἂν διαφέρων πλούτῳ ῥᾳδίως ἄν ποτε γένοιτο οὐδ' αὖ σφόδρα πένης. ὥστε λόγος ἡμῖν ὀρθός, ὡς οὐκ εἰσὶν οἱ παμπλούσιοι ἀγαθοί· εἰ δὲ μὴ ἀγαθοί, οὐδὲ εὐδαίμονες. XIII. ἡμῖν δὲ τῶν νόμων ὑπόθεσις ἐνταῦθα ἔβλεπεν, ὅπως ὡς εὐδαιμονέστατοι ἔσονται καὶ ὅτι μάλιστα ἀλλήλοις φίλοι· εἶεν δὲ οὐκ ἄν ποτε πολῖται φίλοι, ὅπου πολλαὶ μὲν δίκαι (743d) ἐν ἀλλήλοις εἶεν, πολλαὶ δὲ ἀδικίαι, ἀλλ' ὅπου ὡς ὅτι σμικρόταται καὶ ὀλίγισται. λέγομεν δὴ μήτε χρυσὸν δεῖν μήτε ἄργυρον ἐν τῇ πόλει, μήτε αὖ χρηματισμὸν πολὺν διὰ βαναυσίας καὶ τόκων μηδὲ βοσκημάτων αἰσχρῶν, ἀλλ' ὅσα γεωργία δίδωσι καὶ φέρει, καὶ τούτων ὁπόσα μὴ χρηματιζόμενον ἀναγκάσειεν ἀμελεῖν ὧν ἕνεκα πέφυκε τὰ χρήματα· ταῦτα δ' ἐστὶ ψυχὴ καὶ σῶμα, χωρὶς γυμναστικῆς καὶ (743e) τῆς ἄλλης παιδείας οὐκ ἄν ποτε γένοιτο ἄξια λόγου. διὸ δὴ χρημάτων ἐπιμέλειαν οὐχ ἅπαξ εἰρήκαμεν ὡς χρὴ τελευταῖον τιμᾶν· ὄντων γὰρ τριῶν τῶν ἁπάντων περὶ πᾶς ἄνθρωπος σπουδάζει, τελευταῖον καὶ τρίτον ἐστὶν τῶν χρημάτων ὀρθῶς σπουδαζομένη σπουδή, σώματος δὲ πέρι μέση, πρώτη δὲ τῆς ψυχῆς. καὶ δὴ καὶ νῦν ἣν διεξερχόμεθα πολιτείαν, εἰ μὲν τὰς τιμὰς οὕτω τάττεται, ὀρθῶς νενομοθέτηται· [5,743] et qu'un malhonnête homme peut (743a) posséder comme un autre. S'il en est ainsi, ce n'est pas moi qui accorderai jamais au vulgaire que le riche soit véritablement heureux, s'il n'est pas vertueux. Se signaler par sa vertu, quand on est supérieurement riche, est impossible. Pourquoi donc? dira peut-être quelqu'un. Je répondrai que celui qui use à la fois du juste et de l'injuste pour s'enrichir a deux fois plus de facilité que celui qui n'use que de moyens justes, et que, si l'on ne veut faire aucune dépense, ni honnête, ni malhonnête, on épargne deux fois plus que ceux qui font des dépenses honorables et pour de belles choses. Ainsi, en faisant deux fois plus d'acquisitions et deux fois moins de dépenses, on est forcément plus riche que ceux qui font le contraire. Or le moins riche est l'homme de bien ; l'autre n'est pas mauvais, s'il est économe ; mais il peut être tout à fait méchant, tandis que l'homme de bien, nous l'avons dit, ne l'est jamais. Car celui qui prend de toutes mains, justement et injustement, et qui ne fait aucune dépense, ni juste, ni injuste, devient riche, s'il est économe, tandis que celui qui est tout à fait mauvais étant ordinairement un dissipateur, est tout à fait pauvre. Mais celui qui dépense pour les belles choses et qui ne fait que des acquisitions justes ne peut guère devenir ni supérieurement riche ni excessivement pauvre, en sorte que nous avons raison de dire que les gens extrêmement riches ne sont pas gens de bien. Or, s'ils ne sont pas gens de bien, ils ne sont pas heureux non plus. CHAPITRE XIII. Pour nous, en posant nos lois, nous visions à rendre les citoyens aussi heureux et amis les uns des autres qu'il est possible de l'être. Mais jamais il ne saurait y avoir d'amitié entre eux, lorsqu'il y a beaucoup de procès et beaucoup d'injustices parmi eux; il faut pour cela qu'elles soient aussi petites et rares que possible. C'est pour cela que nous disons qu'il ne doit y avoir dans la cité ni or ni argent et qu'on ne doit pas s'évertuer à s'enrichir par des métiers manuels, des usures, de honteux élevages de bétail, mais uniquement par le commerce des produits que fournit l'agriculture, et encore faut-il que ce commerce ne nous fasse pas négliger ce à quoi sert naturellement la richesse, je veux dire l'âme et le corps, qui, sans la gymnastique et les autres parties de l'éducation, n'auront jamais aucune valeur. Voilà pourquoi nous avons affirmé à plusieurs reprises que le soin de s'enrichir doit être la dernière de nos préoccupations. Comme il n'y a que trois objets dont tout homme se préoccupe, le troisième et dernier est le soin de s'enrichir pratiqué justement ; le corps vient entre les deux, et l'âme tient la première place. Si la constitution dont nous traçons le plan en ce moment range dans cet ordre les objets que nous devons estimer, il n'y aura rien à reprendre à notre législation.


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Dernière mise à jour : 17/01/2007